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Pratique et spiritualité (2/2)

Les cinq piliers

Ramadan chaque année nous offre l’occasion de constater, par le vécu intérieur, le lien intrinsèque entre pratique et spiritualité. Jeûner augmente incontestablement notre perception mystique, et ce surcroît nous fait aimer le jeûne. En conséquence, la difficulté de cette pratique obligatoire s’efface du fait même des grâces qu’elle nous procure ; n’en est-il pas ainsi de toutes pratiques obligatoires en Islam.

Il est donc étrange de constater que ces deux notions, pratique et spiritualité, soient le plus souvent mises en opposition. Ceci, tant par les tenants d’une sèche orthopraxie de détails, une ritualisation du rituel, que par nombre de ceux qui se réclament de la mystique, une spiritualisation du spirituel.

Cependant, à l’évidence, toute pratique religieuse est une passerelle vers la spiritualité. Encore faut-il définir ce qu’est la spiritualité. S’il s’agit d’un discours philosophico-gnostique, on conçoit qu’un tel système d’abstraction puisse trouver autosatisfaction ; le narcissisme de l’âme intellectuelle se dispense aisément de la pesanteur physique des pratiques religieuses…

S’il s’agit de rechercher, ressentir, percevoir la présence divine en soi comme un pur don, non point une immanence mais une grâce émanant de l’Absoluité, alors, l’astreinte, l’ascèse, la persévérance sont voie royale pour qui recherche le Roi. La pratique révèle ici sa signification et son ampleur spirituelle : « …Mon serviteur ne s’approchera de Moi par rien qui ne Me soit plus agréable que l’accomplissement des obligations que Je lui ai prescrites… » [1] 

Le Jeûne, et nous en faisons largement l’expérience, libère en nous comme une autre dimension. Comme un état d’hypersensibilité, de réceptivité à ce qui d’ordinaire nous entoure mais que le flot de la vie occulte. Plus encore, Ramadân nous rappelle-t-il pas que chacun des cinq piliers est en réalité une pratique visant à accroître notre spiritualité, c’est-à-dire à cheminer sur la Voie.

Le Coran témoigne ainsi du lien direct entre les pratiques obligatoires et l’élévation spirituelle. Ces pratiques sont nombreuses, rituelles, morales, relevant du comportement personnel, de la vie en société, etc. Nous ne considérerons en la présente réflexion que les cinq piliers de l’Islam, étant entendu que l’ensemble de ces règles et pratiques participe à la solidité, l’équilibre, et la perfection du même édifice.

Ce sujet est aussi vaste qu’essentiel, nous ne pourrons donc qu’en donner une modeste synthèse.

– La shahâda.

La shahâda est le plus vaste champ d’action qui soit, celui de la mise en œuvre du tawhîd. Si elle ne consiste qu’en parole, il s’agit alors d’une attestation de principe ; si elle est témoignage vivant, il s’agit d’une attestation de foi, deux acceptations du verbe « shahida ».

Il n’y a de dieu que Dieu  ; ce simple énoncé engage l’homme vis-à-vis de Dieu, il réduit l’ego et ouvre à la perception de l’Unicité. La shahâda est ainsi protection contre le culte de soi ou le culte de rien…Au concret, le vécu de la shahâda éloigne proportionnellement des fausses idoles et des passions, expressions de notre âme. Vivre la shahâda c’est bien évidemment traduire cette conscience en acte : “ Certes, ceux qui auront dit : « Notre Seigneur est Dieu. », puis se seront maintenus dans la Droiture… [cette droiture, incluant l’ensemble de nos actes et comportements vécus à la lumière de l’unicité divine, ailleurs tracée par la voie droite, assirâta-l-mustaqîm, a pour conséquence une élévation spirituelle] les Anges descendent doucement sur eux… ” S41.V30.

A l’attestation de foi correspond une attestation de l’être par rapport à l’Etre, la droiture, la rectitude, indique un parcours vertical conduisant à la connaissance de ce qu’on l’on attestait. Le connaissant, uniquement voulu et attesté par Dieu, ayant accompli en toute équité sa shahâda en l’Unicité sera alors le « témoin » au sens premier du verbe « shahida » : “Dieu en témoigne, car il n’y a pas d’autre dieu que Lui. Les Anges et les connaissants l’accomplissant en toute équité, [témoignent que][2] il n’y a d’autre Dieu que Lui, le Tout-Puissant, le Sage. ”S3.V18.

La foi en l’unicité de Dieu, la véridicité par le témoignage, le vécu et le comportement, ceux qui vivent en Dieu, leur Seigneur, seront alors rétribués et illuminés : “Ceux qui croient en Dieu et Son Prophète sont les véridiques. Ils sont les témoins en leur Seigneur, leur récompense et leur lumière leur reviennent…”S57.V19.

– La Prière.

Si Ramadân est de cycle annuel, la prière à cinq reprises quotidiennes nous invite inlassablement à Dieu. Au delà de l’aspect rituel, temps et forme, l’essence même de la prière est mystique, ce qu’indique peut être le fait qu’elle nous fut prescrite lors de « l’Ascension spirituelle » du Prophète, SBSL, et qu’une sagesse connue consacre : « La Prière est l’Ascension, le mi‘râj, du croyant. »[3]

C’est la conscience même de Dieu qui appelle à prier et, en retour, cette démarche exacerbe notre vécu de l’unicité divine. Unicité, prière, progression spirituelle, sont donc intrinsèquement et intimement liées : “En vérité, Je suis Dieu. Nul dieu si ce n’est Moi. Adore-Moi donc, accomplis la Prière pour vivifier Ma présence.” [4] S20.V14.

La Prière, tout comme le Jeûne, par la discipline qu’elle impose et par la proximité qu’elle offre, réalise la purification de l’âme : “ Lis et mets en application ce qui t’a été révélé du Livre. Et accomplis la Prière car, certes, la Prière éloigne de l’immoralité et des actes blâmables  ; la réminiscence de Dieu est la plus grande chose qu’il soit. Dieu sait ce que vous oeuvrez.” [5] S29.V45.  

Essentiellement, la révélation du Coran et Ramadân sont conjoints : “C’est au mois de Ramadân que fut révélé le Coran… ”[6] La pratique des tarâwîh unit donc en un même élan la Prière, le Jeûne et le Coran. La veillée de la « Nuit du Destin »[7], « laylatu-l-qadr », en est l’apogée désirée, nuit de descente Angélique et de paix.[8]

De fait, la prière, car tout acte est potentiellement ostentatoire, ne procure bénéfice que dans l’humilité et l’intime sincérité : “ Bienheureux les croyants qui prient avec dévotion et se détournent de toute vanité. ” S23.V1-3.

La pratique sincère de la prière a ainsi une finalité mystique évidente : “…prosterne-toi, et rapproche toi.” S96.V19.

– Ramadân.

Le Jeûne, assawm, dérive de la racine « sâma » qui évoque l’immobilité stoïque, le cheval à l’attache, le fait de garder silence, et ainsi se calmer, s’adoucir, puis atteindre son zénith.

Si Ramadân est une astreinte, l’objectif en est la récompense spirituelle voulue par Dieu, le zénith de l’âme. L’étape de la piété dite révérencielle, at-taqwâ, jalonnera la totalité du cheminement : “ Ô croyants, il vous a été prescrit le jeûne, tout comme il l’avait été à vos prédécesseurs. Puissiez-vous atteindre ainsi la véritable piété.” S2.V183. L’ascèse, ici celle de Ramadân, a pour but par la lutte contre les passions de l’âme d’approcher, découvrir, puis goûter, la sublime grandeur de Dieu, perception provoquant tout autant l’amour que le respect révérenciel, sens précis du terme « taqwâ ».

Plus encore, le jeûne possède une vertu et une puissance spirituelle intrinsèques : “…jeûnez car cela est ce qu’il y a de meilleur pour vous ; puissiez vous savoir ! ”

“ …Jeûnez…afin que vous puissiez proclamer la grandeur de Dieu…”S2.V1841-185.

Cet état de « crainte révérencielle » aboutit, non à une distanciation respectueuse, mais à une proximité issue d’un double élan et, au sujet des effets du Jeûne de Ramadân et de ce double mouvement, il est dit : “Lorsque Mes serviteurs t’interrogent à mon sujet…En vérité, Je suis proche et Je réponds à l’appel de celui qui Me désire. Qu’ils Me répondent donc vraiment, qu’ils croient en Moi afin de suivre la bonne direction.” S2.V186. 

– La Zakât.

A l’origine, dans le Coran, ce don, fait à Dieu pour Dieu, est une pure aumône : “…le bien que vous dispensez sera à votre total bénéfice à condition que vous le fassiez uniquement en vue de Dieu…” S2.V272.

Par la suite, il deviendra une obligation pour qui est « imposable ». Étymologiquement, l’aumône, « sadaqa », indique la « sincérité », et « zakât » la « purification ». L’une comme l’autre, en dehors de leur utilité sociale, sont conçues comme des actions de dimension spirituelle, une Ecole de comportement et d’éducation de l’ego : “Ô croyants, n’annulez pas le bénéfice de vos actes de charité en faisant percevoir au nécessiteux son indigence, tel celui qui dépense ses biens par pure ostentation…” S2.V264. L’ostentation est bien plus vénéneuse pour les croyants que pour quiconque d’autre, Dieu n’accepte pas l’infidélité et aucune âme salie par elle-même ne S’en approche.

Une fois encore les piliers s’entrelacent ; la générosité est de mise en Ramadân et Zakât al Fitr couronne symboliquement le Jeûne. Ce n’est point le Jeûne que l’on purifie ainsi, mais le jeûneur.[9] De même, sans cesse réaffirmé dans le Coran, Prière et Zakât sont liées : “ Bienheureux les croyants qui prient avec dévotion, se détournent de toute vanité, acquittent la Zakât ” S23.V1-4.

Tout comme le Jeûne lutte par l’abstinence contre les pulsions, purifie et élève ainsi l’âme, la Zakât s’oppose à notre attrait et appétence pour ce bas monde matériel. Ce « jihâd » purifie alors l’âme par l’abandon, le « don de soi », et participe ainsi à l’éducation spirituelle : “ Prélève sur leurs biens une aumône afin de les purifier matériellement et spirituellement…” S9.V103.

– Le Pèlerinage.

La Kaaba, perle noire de beauté, est le pôle de tous les croyants : “ En vérité, le premier Temple qui fut fondé pour les hommes est au val de la Mecque ; bénédiction et lumière pour l’humanité.” S3.V96.

Cinquième des piliers le Pèlerinage synthétise en un unique creuset les précédents :

L’Unicité : La Kaaba l’est en elle-même : qibla unique, lieu unique, point central ; la Demeure de Dieu, inaccessible en ses voiles de jais, symbolise la transcendante Unicité de l’Essence divine. Les hommes, aimantés, gravitent sur son orbite, la frôle, elle disparaît, sublime évanescente, sous le brocart…son cœur vide…Dieu n’est pas un symbole : “Lorsque nous eûmes indiqué à Abraham l’emplacement du Temple : « Nulle chose tu ne M’associeras ! …” S22.V26.

La Prière : Tout musulman prie tourné vers la Kaaba et orienté vers la Face de Dieu. Mais, au pied de Sa Demeure, il unifie tous les élans vers l’Unique en priant sur le lieu même où se tint Abraham le Patriarche de tous les croyants : “ Nous fîmes alors de la Demeure un lieu de retour et de paix…prenez la Station d’Abraham comme oratoire…” S2.V125.

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Le Jeûne : Il est ici représenté non par l’apparence, ne manger ni boire, mais par l’astreinte véritable, celle qui combat l’âme insouciante puis rebelle : “…Pour qui s’engage au Pèlerinage, alors nulle obscénité, ni désordre, ni dispute…” S2.V197.

La Zakât : Nous l’avons vu, elle purifie les biens matériels c’est-à-dire la concupiscence de l’âme. Celui qui en son Pèlerinage s’apprête à l’affronter voyagera léger, sans dette, il multipliera l’aumône et les dons. Il n’emportera que le strict minimum, c’est-à-dire l’essentiel : “…Quelques biens que vous fassiez Dieu en a connaissance. Faites donc provende car le meilleur des viatiques est la piété.” S2.V197.

L’idée indiquée par la racine « hajja », « se diriger vers », est le marche vers Dieu, progression spirituelle dont le terme est la connaissance : “ En vérité, Safâ et Marwa font partie des rites de la connaissance de Dieu…”[10] S2.V158. 

Ainsi, le développement spirituel des piliers de l’Islam et de toute pratique vertueuse est-il clairement indiqué par le Coran. Aucune raison de réfuter la mystique, aucune mystique à minimiser la pratique. La piété, l’amour et le respect révérenciel inspiré par la « présence » de Dieu, at-taqwâ, est le parcours obligé de la Voie de Dieu. Cette piété, viatique du voyage spirituel, s’acquiert donc primordialement par la pratique rituelle, chaque pratique étant liée à un aspect particulier de piété et « la Piété » étant la clef des ouvertures spirituelles : “ Ô croyants, répondez sincèrement à Dieu et au Messager lorsque il vous appelle à ce qui vous vivifie. Sachez que Dieu s’interpose entre l’homme et son cœur et, qu’au final, vers Lui, vous serez rassemblés.”S8.24. “Ô croyants, si vous craignez Dieu de piété révérencielle, il vous attribuera un discernement…” S8.V29. [11]

Il va s’en dire qu’en cette Voie, là plus qu’ailleurs en Islam, l’intention est prédominante. Seule une intention purifiée est purifiante et transforme un acte formel, une parole répétée, une pratique rituelle, en un mouvement réel de spiritualité.

– Attester qu’il n’y a de dieu que Dieu sans avoir l’ardent désir de l’Unique brûle les lèvres et dessèche le cœur.

– Prier sans désirer s’abaisser jusqu’à trouver Dieu en l‘élévation n’est que gesticulation.

– Jeûner sans viser le détachement pour l’amour de Dieu est inutile privation ou pur exercice d’endurance.

– Verser l’aumône pour acquitter son devoir et sa dette n’est que blanchiment de conscience et noircissement de l’âme.

– Voyager vers la Demeure Sacrée sans avoir comme unique objectif la face de Dieu n’est que tourisme religieux.

Inversement :

– Chercher l’Un sans en témoigner par la pratique dans l’Unicité de l’adoration n’est qu’illusion.

– Rechercher l’élévation spirituelle sans la Prière n’est qu’ascension horizontale.

– Aspirer à la proximité sans jeûner est charrier à contre-courant sa propre âme avariée.

– Espérer de la générosité de Dieu sans s’être dépouillé n’est que corruption.

– Désirer l’union sans avoir longuement marché vers le lieu des noces, est espérance infatuée.

Au final, les cinq pratiques principales de l’Islam, c’est-à-dire du musulman, sont telles les cinq doigts de la main, celle saisissant l’anse solide, l’indéfectible lien [12] : “…Qui espère rencontrer son Seigneur, alors œuvre vertueusement et n’associe rien à l’adoration de son Seigneur.” S18.V110.

Si Dieu a mis tant de soin à nous imposer un minimum obligatoire de pratique c’est qu’Il a voulu que tous les croyants puissent accéder à une spiritualité. Intrinsèquement, il n’y a pas d’amande sans coque ni de pulpe sans fruit. Toute pratique sans spiritualité n’est que coquille vide, toute spiritualité sans pratique n’est que prétention, amande amère :

“Ô croyants, craignez Dieu de piété révérencielle et recherchez ce qui à Lui rejoint, luttez en Sa Voie…Connaîtrez-vous la félicité ! ” S5.V35. 

Qu’il me soit donné l’occasion de souhaiter, à toutes et à tous, un Ramadân de lumière.

Dr Al Ajamî.

Ramadân. 2010.


[1] Hadîth qudsî rapporté par Al Bukhârî et Ibn Hibbân.

[2] Il a toujours été convenu des nombreuses difficultés structurelles et théologiques de ce verset. Notre traduction, que nous ne pourrons ici justifier en intégralité, est cependant, comme d’usage, littérale. Les termes [témoignent que], grammaticalement justifiables, sont nécessairement sous-entendus dans le texte, étant compris que la Réalité évoquée en ce verset relève de « l’Imperceptible ».

[3] Cette belle parole est régulièrement citée comme un hadîth du Prophète, ce n’en est pas un.

[4] « Pour vivifier Ma présence » mis pour « li dhikrî ». Dhikr signifie communément « pour mon souvenir, ma mention ». Mais, le terme « dhikr » connote aussi les notions d’évocation, de répétition, de force, d’insistance, de réminiscence, de fécondation. En fonction de quoi, en ce verset, dans le contexte de la prière et au vu de ses mécanismes, il nous semble légitime de traduire le sens de « wa aqimi-ssalâti li dhikrî » par : « accomplis la prière pour vivifier Ma présence ».

[5] Le verbe « talâ » signifie tout à la fois, réciter, lire, et suivre, d’où notre « lis et mets en pratique  » conformément à l’éthique pratique du Coran. En ce verset, « dhikru-llâh », le « dhikr de Dieu », sa réminiscence, n’est pas une troisième action ajoutée à la suite de la prière mais une expression synonyme de « lire le Livre et prier » ; actions qualifiées de « réminiscence de Dieu », « dhikru-llâh », et de « plus grande chose qui soit ».

[6]S2.V185.

[7] « Nuit du Destin » ; d’aucuns aiment à prétendre qu’il nous faudrait traduire l’expression « laylatu-l-qadr » par « nuit du décret » ou « nuit de la prédestination », ce n’est pas inexact. Mais, en français, le sens premier du terme « Destin », avec une majuscule, indique précisément ce qui détermine le cours des évènements…

[8] S97.V4-5.

[9] De nombreux hadîths insistent sur le fait que Zakât al Fitr purifie le jeûne…ils sont tous inauthentiques.

[10]  La locution « font partie des rites de la connaissance de Dieu » traduit bien l’expression synthétique « min sha‘â’iri-l-llâh ». La racine verbale « sha‘ara » signifie : savoir, saisir, avoir connaissance, puis par extension les signes même de cette connaissance, la poésie, les marques distinctives, les emblèmes, les rites, ici ceux du Pèlerinage, la mort

[11] Le contexte de ces versets est double, d’une part un jihâd armé et, d’autre part, un appel à la foi intériorisée, à la spiritualité profonde, l’autre jihâd. Le terme « furqân », ici sans l’article, peut alors se comprendre tout à la fois comme signifiant victoire, issue favorable, ou, discernement, distinction, en une perspective mystique. Nous aurions donc pu traduire pour conjoindre ces deux champs par « …Dieu vous accordera une victoire spirituelle. » Ailleurs, S48, cette double possibilité se retrouve en un contexte similaire pour le terme « fath », conquête de territoire, mais aussi ouverture spirituelle.

[12] S2.V256.

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