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Pratique et spiritualité (1/1)

“Ô croyants, il vous a été prescrit le jeûne, tout comme il l’avait été à vos prédécesseurs. Puissiez-vous atteindre ainsi la véritable piété.”S2.V183.

Notre année ne connaît qu’une seule saison en laquelle se récoltent les fruits de Ramadân ; qu’il nous soit donné d’en connaître la suave douceur. Mais les mots sont tel les vêtements, ils habillent ou dévoile l’indécence ; ainsi le jeûne est-il tout d’abord astreinte au silence…

En cette occasion unique, s’exacerbe la pratique tout autant que les intentions d’ordre spirituel. Ramadân est en soi la parfaite démonstration que pratique et spiritualité sont intimement liées, et que l’on ne peut prétendre à l’une sans l’autre, l’argument, qui est en réalité une expérience, paraîtrait suffisant. Aussi, en ce bref rappel, proposerons-nous une méditation et une invitation à la voie médiane, l’Islam comme chacun sait. Nous envisagerons à cette fin deux célèbres hadîths de notre noble Prophète SBSL qui éclaireront notre chemin.

• Il serait bien assurément utile de parler de la pratique en Islam. Le sujet est vaste, bien connu aussi, l’on ne saurait le traiter en quelques pages si ce n’est à répéter l’évidence. Le quotidien du croyant en est le meilleur exposé et la plus parfaite démonstration ; par la pratique il reconstruit patiemment ce que son existence, mue par le présent inexorable, détruit : “Par le temps. L’homme, certes, est en perdition, exception faite des croyants qui agissent vertueusement.”S103.V1-3.

De même, traiter de la spiritualité permettrait de parcourir des horizons aussi larges qu’élevés mais de telles étendues ne se prêtent guère aux cartes postales. Nous ne citerons qu’une sentence sans appel attribuée à Dâwûd ibn Bâkhilâ[i]  : “Qui parle du soufisme n’est pas un soufi. Vivre le soufisme est en être absent.”

•De manière bien plus immédiate et concrète, nous nous attacherons donc à préciser les rapports entre la pratique et la spiritualité. Surgit un premier antagonisme : la pratique est aisée à préciser en forme et en quantité mais la spiritualité est matière improbable. De fait, il est donc préférable de concevoir l’une et l’autre en un système de relations, comme deux lumières éclairant respectivement le champ d’action de l’autre, les séparer plonge alors ces deux domaines dans l’obscurité. Ainsi, à l’évidence, une pratique dénuée de toute spiritualité ne serait que sécheresse stérile, un désert, une spiritualité sans pratique ne serait qu’un discours vide de réalité, un néantmystique.

En Islam les liens intrinsèques entre la spiritualité et la pratique sont indissolubles, nous allons le démontrer, et ce serait tout autant un faux problème qu’un faux débat que de vouloir argumenter de l’une contre l’autre. Toutefois, la problématique est ancienne, et certains courants prétendument soufis ont, au nom de la supériorité de la spiritualité, transgressé la pratique de l’islam. Ibn Khaldûn,[ii] par exemple, a dénoncé le charlatanisme de son époque et l’intérêt de son témoignage n’est pas seulement d’ordre anthropologique ou strictement historique. L’orthodoxie et l’orthopraxie furent cependant la règle, l’hétérodoxie et l’abandon de la pratique ou l’adoption de rituels étrangers à l’Islam furent l’exception.

Cependant, sous l’influence d’un certain esprit de fusion spirituelle
sous produit mystique et mystifiant de la mondialisation- on assiste actuellement à l’éclosion d’un mouvement de pensée prônant une spiritualité musulmane sans les contraintes de la pratique. Observons que ce même phénomène, né des décombres de la destruction du fait religieux en Occident, tend aussi à influencer les “études” coraniques.

Aussi, nous propose-t-on régulièrement de remiser au placard de notre histoire une bonne part des versets du Coran dont le prétendu archaïsme ne pourrait s’accorder à une toute autant prétendue modernité. Prenons garde à ces deux coquilles vides, dont les seules âmes sont le vent d’une plage inhabitée. Le débat a donc quelques raisons d’être réactualisé.

Loi des excès et des contre-réactions, des tendances sectaires contemporaines ont propension, on ne sait par quel faux littéralisme aussi sec qu’obtus, à vouloir condamner toute spiritualité en Islam. Prétexte : bon nombre de pseudo soufis ou mystiques ont délaissé les commandements de la religion…c’est prononcer la sentence sans avoir tenu procès.

A moins que d’avoir le cerveau aussi sec que le cœur il n’ y a rien dans les textes, Coran, Sunna et propos de tous les grands ulémas, qui permettent de rejeter la spiritualité en Islam. Ibn Taymyya, référence opposable de ces même laudateurs de l’islam “matérialiste”, pour ne citer que lui, a dit au sujet de l’attachement des soufis au Coran et à la Sunna : “Les véritables cheminant en Dieu ne se sont jamais écartés des ordres et des interdits de la char’ia.”[iii]

Dans ce jeux d’antagonisme il apparaît alors bien difficile de trouver la voie médiane indiquée par Dieu et son Prophète SBSL, les controverses ne sont point propices à la réflexion sereine et les vents contraires, plus que d’autres, ne fécondent que misère…

• Si tant est qu’il y ait à prouver qu’une accusation mensongère soit infondée, les deux hadîths annoncés répondront sans ambiguïté à l’ensemble de la problématique en indiquant avec précision les rapports entre la pratique et la spiritualité.

I- Un des hadîths, des plus fameux qu’il soit, nous renseigne quant à trois composantes de la religion ou, plus précisément, trois degrés de la relation à Dieu par l’Islam. Il nous permettra d’approcher des définitions essentielles de la pratique et de la spiritualité et d’indiquer les liens qui les unissent. Nous en donnons une traduction littérale résumée au thème de notre réflexion[iv]  :

Un homme tout de blanc vêtu et à la chevelure de jais interrogea le Prophète en ces termes :

“…Ô Muhammad, informe moi au sujet de l’islâm. Le Messager de Dieu SBSL répondit : ” L’islâm est que tu attestes qu’il n’ y a de dieu que Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu. Que tu accomplisses la prière, t’acquîtes de la zakât, jeûnes Ramadân et fasses le Pèlerinage de la Demeure si tu en as la possibilité. “Il dit alors : ” Tu dis vrai.” Nous fûmes étonnés qu’interrogeant le Prophète il pût le confirmer.

“Informe moi au sujet de l’îmân, la foi.” Il dit : “C’est que tu crois en Dieu, Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers et au Jour Dernier. Que tu crois aussi aux arrêts du Destin, qu’ils soient bons ou mauvais.” : “Tu dis vrai.”

 

Informe moi au sujet de alihsân, la vertu.”Le Prophète répondit : “Cela consiste à ce que tu adores Dieu comme si tu le voyais car, si tu ne le vois pas, sache qu’Il te voit.”

…C’était Gabriel venu vous enseigner votre religion.”

Le Prophète SBSL, en ces réponses synthétiques, a parfaitement systématisé les trois constituants de la religion, l’Islam avec une majuscule :

1- L’islâm, ici avec une minuscule, est littéralement la soumission à Dieu. Il s’agit de la reconnaissance de l’unicité de Dieu et de la prophétie de Son Messager et de l’acceptation de quatre pratiques fondamentales : Prière, Ramadân, Zakât, Hadj. On constate que cette attestation, shahada, est dès l’origine corrélée indissociablement à une pratique rituelle minimale mais irréductible. Soumission et obéissance étant liées l’on peut donc qualifier l’islam d’obédience à Dieu ce qui, sous un autre aspect, se dirait abandon à Dieu. Notons que le Prophète SBSLa soigneusement mesuré les termes employés et que “attester qu’il n’ y a de dieu que Dieu”, mode principalement verbal, diffère d’une allégeance de foi ou de croyance. Ajoutons que le substantif de islâm est muslimun, soumis au sens littéral et général, et musulman en son application spécifique et courante.

2- Al îmân, est la foi en Dieu, en Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers, au Jour Dernier et en la détermination par Dieu de toutes choses bonnes ou mauvaises. Si la shahada est un engagement formel, la foi, elle, relève de l’intime de l’âme. Elle est une certitude non intellectuelle, une adhésion relative à des éléments appartenant au non-manifesté, l’insondable ou ghayb.

Elle est pur don de Dieu qui s’en attribue l’origine : “Telle est la Guidée de Dieu par laquelle il dirige de Ses serviteurs qui Il veut …”S6.V88. Ainsi, la foi provient de Dieu et ramène à Dieu. Le substantif de îmân est mu’minun, que l’on traduit couramment par croyant.

On trouve confirmation de la différence essentielle entre attester de l’islâm, être musulman, et le fait d’être croyant à la lecture du verset suivant : “Des Bédouins ont dit : “Nous croyons (âmannâ).” Réponds leur : “Vous ne croyez pas encore. Dites plutôt : “Nous nous sommes soumis (aslamnâ).” car la foi (îmân) n’a pas encore pénétré vos cœurs. Mais si vous obéissez à Dieu et à Son Messager toutes vos actions vous seront tout de même comptées car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux.”S49.V14.

D’aucuns prétendraient qu’en ce hadîth essentiel la foi n’est pas assujettie en apparence à des pratiques particulières, elle serait donc comme un degré supérieur dont les bénéfices et les contraintes diffèrent de ceux imposés par la simple attestation, la shahada, l’islam de base en quelque sorte. Nous avons là une première déviation dont l’énoncé même n’appartient pas à l’enseignement de Dieu en Sa Révélation. Si croire est réactualiser individuellement le pacte initial que Dieu fit contracter à l’humanité,[v] ce n’est point pour autant une simple reconnaissance de cœur.

En effet, le pacte de foi ainsi contracté reste assujetti à la pratique : “A ceux qui s’acquittent du pacte de Dieu, tiennent leur engagement, respectent les liens ordonnés par Dieu, craignent leur Seigneur, redoutent le Compte douloureux, supportent avec constance désirant en cela la Face de leur Seigneur, prient, dépensent discrètement ou ouvertement de ce que nous leur avons octroyé, répondent au mal par le bien, à ceux-là il reviendra la Demeure finale.”S13.V20 à 22.

Ce que résume la célèbre sentence : “La foi n’est en rien apparence, elle ne consiste pas non plus en un simple espoir, mais elle est ce qui s’enracine dans le cœur et que les actes confirment.” [vi]

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3- Al ihsân que l’on traduit régulièrement par perfection ou excellence signifie étymologiquement bienfait ou bienfaisance. Le substantif muhsin désigne un vertueux ou un bienfaisant bien plus qu’unparfait ainsi préférons-nous présentement traduire ihsân par vertu. En religion, cette qualité indique l’effort mis au service du respect des règles et des lois morales. Le Prophète SBSL, en ce hadîth, nous en propose une définition forte : “La vertu consiste à ce que tu adores Dieu comme si tu le voyais car, si tu ne le vois pas, sache qu’Il te voit.” Adorer Dieu comme si on le voyait est l’indication de proximité maximale et, concernant l’adoration, le degré maximum ontologiquement possible ici-bas tel que l’indique le conditionnel comme si

La vertu, al ihsân, est ainsi fortement corrélée à la piété révérencielle, at-taqwâ, laquelle revêt d’autant plus d’intensité que l’on est proche de Dieu. Les bénéfices spirituels de ce degré d’adoration sont indiqués en un verset célèbre : “A ceux qui agissent vertueusement (lilladhîna ahsanû) il revient la plus belle part (al husnâ) mais, bien plus encore, une attribution supplémentaire (wa zyyâda). Plus aucune indignité n’assombrira leurs faces. Tels sont les hôtes du paradis, éternellement.” S10.V26.

La récompense de la recherche de la proximité est l’illumination de la “face” de l’être puis la contemplation de la “Face” de Dieu. Cette assurance provient du Prophète SBSL lui même qui nous a offert la clef interprétative de l’expression wa zyyâda que nous avons traduit au plus précis par : “mais, bien plus encore, une attribution supplémentaire.”. En effet, après avoir récité ce verset il fit le commentaire suivant : “…Dieu après vous avoir donné le Paradis voudra encore vous récompenser…Il soulèvera alors le voile qui s’interposait entre Lui et ses créatures, et rien de plus sublime que de Le contempler.”[vii] Cette contemplation directe de Dieu est donc un surplus spécifique à l’au-delà, en notre réalité subsisteront toujours des “voiles”.

• Islâm, îmân, ihsân, la graduation spirituelle est évidente, la relation à Dieu est toutefois en ces trois stades de nature différente. L’islâm est soumission, la foi est respect de l’engagement et la vertu est adoration dans la proximité. Il s’agit donc d’une hiérarchisation où chaque élément n’est jamais inférieur mais connaît en l’autre un complémentaire et une continuité.

Nous avons vu que le premier et le second étaient directement corrélés à la pratique et que le troisième n’est en aucune manière une spiritualité dénuée d’effort et d’action. De plus, le Prophète SBSL a clairement précisé “La vertu consiste à ce que tu adores Dieu” or l’adoration est actes de piété et pratiques rituelles. La spiritualité est donc entièrement dépendante d’une progression harmonieuse selon ces trois étapes mais, à aucun moment, il n’est concevable qu’elle puisse se désolidariser des précédents. Retirez un barreau à cette échelle et elle s’effondre sur elle-même.

II- Le deuxième hadîth est tout aussi connu et essentiel que le précédent. Si l’on considère que al ihsân est entièrement tourné vers la réalisation supérieure, la proximité de Dieu implique une action plus encore vertueuse. Celui qui chemine vers Dieu ne peut se limiter à l’obligatoire, al fard, mais doit s’astreindre plus que quiconque aux actes surérogatoires, an-nawâfil.

Al Bukhârî a rapporté d’après Abû Hurayra le hadîth qudsî suivant : Dieu, qu’il soit exalté, a dit : “Qui fera montre d’hostilité envers un de mes amis, waly[viii], je lui déclarerais la guerre. Mon serviteur ne se rapprochera de Moi par aucune action qui ne Me soit plus agréable que l’accomplissement de ce que je lui ai prescrit, fard. Et par l’accomplissement des actes surérogatoires, nawâfil, il ne cessera de se rapprocher de Moi jusqu’à ce que je l’aime…”

L’ordre des termes est clair : l’agrément de Dieu passe d’abord par la pratique du fard, comme un prérequis indispensable, puis le rapprochement est fonction de l’effort surérogatoire. Enfin, l’amour de Dieu envers Son Ami est la récompense de cette dure voie ascensionnelle.

La verticalité dans la relation à Dieu ne peut se concevoir sans le soutien d’une base solide et stable. Bien plus, Al Ghazali centra son œuvre maîtresse sur cet axe, il n’y a de pratique qui ne contienne en elle même un moyen de progression spirituelle. La spiritualité est donc la recherche de l’amour de Dieu par l’amour de Dieu selon une voie établie et structurée par la pratique, cette quête ne peut rester de l’ordre du sentiment. Dire que l’Islam est essentiellement spiritualité n’est donc pas une élévation mais une réduction. Affirmer que l’Islam est uniquement une pratique est prétendre que le désert puisse donner vie.

On attribue à l’Imam Mâlik[ix] une sentence résumant parfaitement le propos : “Qui s’applique à la Voie sans suivre la Loi commet acte d’impiété. Qui respecte la Loi sans connaître la Voie fait acte d’ignorance.”

• Par pratique il faut bien évidemment entendre l’ensemble des obligations rituelles, des injonctions coraniques, et des recommandations de la Sunna authentifiée. Cette orthopraxie ne peut se concevoir sans ce qui l’habille de sens et de beauté, le bon comportement ou le bel agissement. Le Prophète SBSL a dit : “La piété c’est le bon comportement.”[x] Et aussi : “Je n’ai été suscité que pour parfaire les plus nobles caractères.”[xi]

A ce propos on a dit : “La spiritualité n’est que bon comportement. Quiconque te surpasse en comportement te surpasse en spiritualité.”

• Il y a donc nécessité à rejoindre la voie du milieu, celle de l’équilibre entre la Loi et la Voie, celle de l’équilibre entre le coeur et la raison, entre la vie et la mort, entre la présence et l’absence, la réflexion et l’action. Le différentiel entre la raideur et la faiblesse s’appelle la souplesse, tout comme la différence ente bêtise et intellectualisme est intelligence. La juste voie médiane cherche donc à accorder l’intelligence du coeur au cœur de la raison.

Il n’y a aucune opposition, pas plus qu’il ne peut y avoir de séparation, entre le respect de la pratique et la spiritualité. Toutes deux sont lumières éclairant la voie du retour vers Dieu. Toutes deux sont indispensables à l’harmonie du croyant. Nul ne peut prétendre à la spiritualité en négligeant les obligations et les actes surérogatoires et nul ne peut prétendre adorer Dieu sans spiritualité.

Qu’il me soit donné l’occasion de souhaiter à toutes et à tous un Ramadân de lumière.


[i]Shaykh Shâdhilî du VIIIèmesiècle de l’Hégire.

[ii] Al Muqaddima. XVII. fî ’ilmi-t-tasawwuf.

[iii] Extrait de majmû’u fatâwâ Vol X, p 516.

[iv] Il s’agit du hadîth dit de Gabriel, transmis par Umar et rapporté dans cinq des six Sunan. Il est le deuxième hadîth mentionné par An-Nawawî dans son célèbre recueil. Ici selon la version donnée par Muslim, le texte intégral est assez long et bien connu de tous, il n’est pas nécessaire que nous le citions intégralement.

[v] S7.V172. “Lorsque ton Seigneur prit des reins des fils d’Adam leur descendance et les fit témoigner sur eux-mêmes : ” Ne suis-je point votre Seigneur ?” Ils répondirent : “Certainement, nous en attestons.” Ceci afin qu’au Jour de la Résurrection vous ne disiez : “Nous ignorions cela.”

[vi] Sagesse attribuée à Al Hasan le petit fils du Prophète SBSL selon une voie de transmission en mode unique, ahâd, et bien trop souvent citée comme étant une parole du Prophète SBSL.

[vii] Hadîth authentifié rapporté par Ibn Hanbal, Muslim, At-Tirmidhy et An-Nisâî’.

[viii] Waly signifie tout à la fois, ami, allié, saint.

[ix] Cité par l’Imâm Malâ Ali al Qârî sans chaîne de garants.

[x] Hadîth rapporté par Muslim.

[xi] Hadîth authentifié rapporté par Al Hâkim.

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