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PRAESES HABEMUS ( Nous avons un recteur )

« O croyants ! Ne vous introduisez pas sans autorisation préalable dans des maisons autres que les vôtres sans en saluer les habitants. C’est là une bonne règle à suivre. Vous ferez bien de vous en souvenir. » : Coran 24/27

Il semble selon les dernières informations que des assaillants en col blanc, peu soucieux d’en informer qui de droit, aient pris d’assaut la maison de Dieu, faute d’en avoir reçu les clés qu’ils convoitent depuis des lustres. Peut-être est-il nécessaire de préciser pour mieux comprendre les enjeux, que la Mosquée de Paris est dirigée par un Recteur secondé par des imams ?

Voici donc que les réseaux sociaux s’affolent depuis quarante-huit heures de manière inhabituelle et dans un élan d’une unanimité rare autour de cette succession mouvementée au parfum de Pieds Nickelés. Les internautes y dénoncent le rififi dont bruissent les allées fleuries et les alcôves de la Mosquée de Paris. Il faut dire que jusque-là, les fidèles et même les moins initiés et les non-pratiquants parmi les citoyens musulmans, se sont toujours tenus à distance respectable des intrigues qui s’y trament depuis des lustres pour la simple raison qu’ils ne pouvaient soupçonner une atmosphère semblable à celle du « Roman de la rose » d’Umberto Eco. Non point que les responsables des moquées fussent plus vertueux et moins intrigants que les hommes d’église, mais parce qu’ils ne pouvaient imaginer dans la course à l’imamat ( au rectorat ) un enjeu autre que celui de se rapprocher de Dieu et de s’assurer un salaire honorable et fixe. Ce qui vient de se passer depuis deux jours, est à prendre au conditionnel tant que la Mosquée n’aura rien dit. Puisqu’on ne guette plus le croissant pour le ramadhan, il faudra nous habituer peut-être à guetter la fumée blanche place du Puits l’Ermite à Paris.

En attendant, on apprend qu’on y parle maintenant gros sous, barbouses portant fausse vraie barbe, agents doubles, coups pendables, et pièges dans tous les recoins. Et Dieu dans tout ça ?

Faut-il que les intrigues et les traquenards entre hommes dans la maison de Dieu aillent au-delà du blasphème ?

C’est dans cette maison que l’on apprend qu’on aurait poussé à la sortie un recteur chancelant pourtant rompu aux honneurs et souffrant d’addiction sévère aux clés de la maison de Dieu.

Où l’on apprend que les prétendants ont dû renoncer à concourir, faute de pouvoir affronter un Iznogoud pas plus au fait des choses de Dieu dit-on que le recteur éconduit, mais plutôt familier des arcanes juridiques et des intrigues de palais. Ce mélange des genres ne cesse pas d’inquiéter car il semble faire fi de l’omnipotence de Dieu, quotidiennement rappelée dans les prières et les invocations du fidèle musulman. 

Dieu ignorerait-il donc les manœuvres ourdies par les uns et les autres à l’abri des minarets ? 

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A ce propos, nous avions posé la même question publiquement au sujet de la Mosquée d’Alger que les fidèles algériens auraient volontiers échangée contre les quatre CHU déprogrammés et les centaines d’établissements scolaires par un célèbre potentat qui a cru que la hauteur d’un minaret édifié par les finances collectives pouvait le rapprocher plus facilement de Dieu. Comme si Dieu était corruptible et comme s’il ignorait la provenance des fonds.

Alors dirons-nous ! Et Dieu dans tout ça ? Et les ouailles ? Et toute la masse des fidèles, déjà durablement malmenée par les médias et par l’incurie des dirigeants musulmans ? Etait-ce vraiment nécessaire de servir la soupe à Zemmour et consorts qui vont s’empresser de rallonger la liste des étiquettes à coller aux fronts des musulmans. 

On dit et on répète que la Mosquée de Paris, c’est l’Algérie. Soit ! Etait-ce alors le moment de la prendre à la hussarde alors que l’Algérie essaie de se reconstruire péniblement, chaque vendredi en s’accrochant à cet immense espoir né un 22 février ?

Autant d’incurie mérite qu’on nettoie une fois pour toutes les écuries d’Augias et qu’on dépêche rapidement un recteur aussi compétent que consensuel et représentatif de l’islam des lumières et du juste milieu.

Saad Khiari

Cinéaste-Auteur.

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