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Philadelphie : un étudiant marocain violemment agressé dans la rue pour avoir parlé en arabe

Bien que frappé durement à la tête au cours d’un samedi soir de détente qui ne laissait rien présager de terrible, Amine Aouma, un Marocain de 34 ans, sait que ce sont ses bleus à l’âme qui seront les plus longs à cicatriser, tant sa confrontation avec l’islamophobie primaire, en plein cœur de Philadelphie, a été brutale et traumatisante.

Comment cet étudiant en finances, installé depuis sept ans aux Etats-Unis, qui travaille comme valet de chambre dans un hôtel de luxe pour subvenir à ses besoins, aurait-il pu imaginer que le danger l’attendait au coin de la rue, tandis qu’il marchait tranquillement avec un compatriote, Youssef Amarouch, en conversant dans sa langue maternelle, l’arabe ?

Un dialecte marocain qui fut son seul tort, heurtant les oreilles d’un groupe d’individus de 5 à 6 personnes, dont une femme, qui a soudainement surgi dans la pénombre, à minuit, l’heure du crime ou, en l’occurrence, d’une ratonnade…

"Vous pensez que cela serait arrivé, si j’avais parlé en français ou en allemand? Je n’en suis pas sûr, et je suis même persuadé du contraire, J’ai été de toute évidence victime d’un crime de haine", s’est indigné Amine Aouma dans un entretien à la presse locale, en regrettant amèrement d’avoir sous-estimé la menace que représentaient ces sombres énergumènes, au point d’avoir souhaité par simple courtoisie une bonne soirée en arabe, puis en anglais à la jeune femme qui les accompagnait.

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En guise de réponse, il a entendu l’un des hommes lui huler : "Prends cette m** que tu viens de dire et mets-la dans ton c** ", et alors qu’il lui tournait le dos pour poursuivre sa route, Amine Aouma a reçu un violent coup de poing à la tête qui l’a projeté lourdement au sol, le laissant inconscient sous les yeux impuissants de son ami. C’est dans l’unité médicale du  Jefferson University Hospital qu’il s’est réveillé plusieurs heures plus tard.

"Pour être honnête, la seule mauvaise chose qui me soit arrivée, c’est que mon cœur est brisé en mille morceaux suite à cette terrible agression qui me paraissait impensable il y a encore quelques jours, même si je ressens, comme tant d’autres musulmans, la montée de l’islamophobie aux Etats-Unis," a-t-il confié affligé, avant de s’exclamer: "Ils vous haïssent parce que vous parlez arabe, cela me dépasse !".

Désirant que le coupable soit retrouvé et arrêté, notamment grâce aux images capturées par la vidéosurveillance, et que justice soit faite, davantage pour connaître les vraies motivations de son assaillant que pour l’envoyer croupir en prison, Amine Aouma, qui ignore le sentiment de vengeance, redoute par-dessus tout que le climat de haine qui règne actuellement aux Etats-Unis ne s’installe durablement .

"Je ne veux pas que ce gars-là aille en prison. Je veux juste lui demander : Pourquoi faites-vous cela? ", a-t-il insisté, avant d’exhorter, très inquiet, à un sursaut de conscience : "Les gens doivent se réveiller. Il ne faut pas rester silencieux, car autrement des choses bien plus dramatiques encore risquent de se produire."

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