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Peut-on être une femme voilée et faire partie des Muslims Hipsters ?

Elles ont adopté la fameuse « swag attitude », ou comment pousser la sophistication de l’apparence en conciliant un style vestimentaire branché, présenté comme étant à la croisée de la tradition et de la modernité, et un comportement « cool », « fun », et surtout très atypique, voire carrément iconoclaste,  les Muslims Hipsters ne passent pas inaperçues Outre-Atlantique, et c’était bien là l’effet recherché…

Au-delà d’une quête effrénée pour être irrésistiblement fashion, qui déjà, à elle seule, sort des sentiers battus de manière décoiffante, l’art de vivre en toute liberté affiché par ce groupe de jeunes femmes musulmanes détonne dans leur communauté d’origine, qui a la désagréable impression que  « tout fout le camp » à les voir ainsi se soumettre aussi complaisamment à la tyrannie du look et aux diktats de la société de consommation. Mais cela ne serait rien si, dans leur papillonnement médiatique, elles n’envoyaient pas valser les valeurs intrinsèques de l’islam…

Comble de l’ironie, à vouloir s’affranchir sans retenue de tous les codes moraux et religieux, les Muslims Hipsters sont en revanche bel et bien prisonnières des codes occidentaux, esthétisants et mercantiles, ces chaînes aliénantes sournoises du consumérisme et de la misogynie qui ne disent pas leur nom. Sont-elle seulement conscientes d’en être le jouet, et pire encore, les femmes-objets ?

Depuis la diffusion de leur vidéo qui les montre sous toutes les coutures, ou plus exactement les mannequins professionnels qui leur servent d’égéries, parmi lesquelles figure l’escrimeuse, Ibtihaj Muhammad, membre de l’équipe nationale des Etats-Unis, les cris d’admiration de fans inconditionnelles ont été couverts par des critiques de plus en plus vives, qui ont elles-mêmes succédé aux interrogations des premiers instants, donnant lieu à un débat dont les initiateurs sont d’éminents universitaires musulmans choqués par ce triste spectacle du dévoiement de l’islam.

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Le Dr Souad Abdul Khabeer fait partie de ceux-là, et c’est sur un ton caustique qu’il a égratigné le vernis brillant des Muslims hipsters pour mieux rappeler les valeurs attachées au port du voile. “Partout en Amérique, le foulard de la femme musulmane n’est pas seulement un accessoire de  séduction, de mode, que l’on achète comme n’importe quel autre accessoire. Il incarne la conviction et la beauté intérieure, la pudeur et la lutte”, a-t-il écrit en substance. Un texte auquel a pleinement souscrit l’écrivain Sana Saeed, rédacteur en chef de la revue mensuelle islamique, en ces termes : “J’ai, comme beaucoup d’hommes, et fait plus notable encore, comme beaucoup de femmes, été très mal à l’aise devant cette vidéo, dont on s’interroge sur la finalité réelle. Car hormis le fait de promouvoir « l’islamofashionista », de se complaire dans la superficialité, de vouloir être l’exacte antithèse de nos valeurs, et de piétiner la modestie islamique, les Muslims hispsters s’agitent pour prouver quoi ?”.

Alors que les pro et anti-Muslims Hipsters fourbissent leurs arguments de l’autre côté de l’Atlantique, à chacun de juger sur pièces et en images ces musulmanes voilées qui se veulent dans le vent et tourbillonnent résolument dans le sens du vent…

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