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Pascal Brückner appelle à la mise à mort sémantique de l’islamophobie

Comment salir le terme d’islamophobie, comment altérer le néologisme le plus largement usité qui soit, comment lui dénier la réalité criante de vérité qu’il recouvre, comment le pervertir avec perfidie pour le faire tomber en disgrâce et en désuétude ?

A la manière spécieuse et vénéneuse d’un article de Pascal Brückner dans Libération, l’écrivain disciple Bushien et fervent militant de la cause de Tsahal, qui fait passer l’islamophobie pour un mythe funeste qu’elle n’est pas : une « invention », une ruse linguistique visant à « faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme », qui n’arrivera jamais à la cheville de l’antisémitisme, et ne peut même pas rivaliser avec la xénophobie.

Une vue de l’esprit, à la fois sournoise et ultra partisane, qui défend sa théorie au vitriol sous couvert d’un raisonnement éclairé qui en appelle à la raison avisée, cherchant en filigrane à semer le trouble entre les bons et mauvais musulmans, mais plus machiavélique encore, à dresser les chrétiens contre les fidèles de la deuxième religion de France.

La plume acérée de Pascal Brückner agit comme l’épée d’un matador s’acharnant à porter l’estocade fatale contre un terme qu’il dénature pour mieux le proscrire, au profit, on l’aura compris, des seules formes de racisme homologuées par ses pairs et amis de l’intelligentsia dominante.

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Parée de tous les maux, l’islamophobie se voit ainsi suspectée de « légitimer la réalité d’une offensive intégriste en Europe, d’attaquer la laïcité en l’assimilant à un nouveau fondamentalisme, et de faire taire les musulmans qui osent remettre le Coran en cause, qui en appellent à l’égalité entre les sexes, au droit à l’apostasie et aspirent à pratiquer paisiblement leur foi sans subir le diktat de doctrinaires ou de barbus ».

La lucidité de l’argumentation se laisse alors emporter par la bourrasque de la diatribe, qui ne contient plus son aversion pour l’islam, pour au final parvenir au but suprême : raviver la fantasmagorie du péril vert, aux noirs desseins et aux ramifications tentaculaires, en s’attaquant au seul vocable qui en dénonce tous les excès.

« Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à en obscurcir le sens. « Islamophobie » fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire » conclut Pascal Brückner. A vouloir l’enterrer trop vite, en décrétant sa mise à mort sémantique tel un censeur autoritaire, Pascal Brückner n’est-il pas, au contraire, en train de réhabiliter le sens profond d’un néologisme qu’il abhorre ?

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