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Le parcours unique de Layla Shaikley, la nouvelle voix du féminisme musulman américain

La soif d’entreprendre transparaît dans le curriculum vitae déjà bien rempli de Layla Shaikley qui, à tout juste 30 ans, est passée allègrement de l’idée à la réalisation à plusieurs reprises, avec un goût prononcé pour l’éclectisme et l’innovation.
D’origine irakienne, ses parents étant allés voir si l’herbe était plus verte sous les cieux ensoleillés de la Californie des années 70, la jeune femme, née dans une fratrie de six enfants, qui garde un souvenir heureux de son « enfance américaine », a creusé son sillon en s’affirmant comme une insatiable touche-à-tout de talent.
« J’ai grandi sur une planche à roulettes, j’adore faire du surf et du snowboard ! », s’exclame-t-elle avec un enthousiasme rafraîchissant qui révèle l’âme d’enfant qui sommeille en elle, et dans laquelle elle puise sa formidable capacité à s’émerveiller, à se renouveler et à aller de l’avant.
« Il n’y a rien de plus créatif que de créer une entreprise », clame la fondatrice passionnée de Wise Systems – une start-up qui a développé un logiciel de routage afin d’aider les entreprises à assurer leurs livraisons de biens et de services dans les meilleures conditions – avec une exaltation d’autant plus grande que son aventure entrepreneuriale est couronnée d’un premier succès : l’intérêt que lui porte un investisseur de poids, la Techstars Mobility, une société basée à Detroit, spécialisée dans les technologies de construction et les modèles commerciaux novateurs.
Après avoir étudié l’architecture dans la prestigieuse enceinte universitaire du Massachusetts Institute of Technlogy et avoir effectué le stage « le plus cool de sa vie » au sein de la NASA, dans le département de la robotique pour Mars, Layla Shaikley n’a cessé d’accumuler les expériences, toutes plus enrichissantes et variées les unes que les autres, jusqu’à s’essayer à la réalisation audiovisuelle en laissant vibrer sa fibre militante.
Ayant fait de la lutte contre les préjugés sur les femmes musulmanes son cheval de bataille, elle a contribué, avec le feu sacré qui la caractérise, à la conception d’un clip qui, pour être un galop d’essai, fut un coup de maître : « Muslim Hipsters: #mipsterz ». Le succès viral a été immédiatement au rendez-vous, la vidéo suscitant une avalanche de louanges sur les réseaux sociaux, contrebalancées par une déferlante de critiques, tout en lui ouvrant les portes d’une gloire naissante.
« C’est une vision joyeuse, moderne et pleine de fraîcheur des jeunes musulmanes américaines, attirées par la culture et les arts, que j’ai voulu donnée dans ce clip, afin de briser les stéréotypes et d’en finir avec l’image médiatique si étroite et orientée », explique celle qui s’est fait un nom dans le monde virtuel et réel et s’est imposée comme la nouvelle voix, originale et forte, du féminisme musulman de l’autre côté de l’Atlantique.
Un bonheur n’arrivant jamais seul, Layla Shaikley a convolé en justes noces en août 2016 avec l’homme de sa vie, Hadi Durali. Depuis Boston où le couple a installé son nid douillet, cette dynamique Américaine, fourmillant d’idées, mesure le chemin parcouru, mais aussi combien ses séjours en Irak, auprès des siens, l’ont enrichie et façonné sa compréhension du monde. Elle qui estime avoir tant reçu de la vie, considère que sa plus belle réussite serait de pouvoir donner en retour à la collectivité et à sa communauté.
Dans le clip “Muslim Hipsters” ci-dessous, on remarque la présence de Noor Tagoori, la première journaliste indépendante voilée de la télévision américaine, ainsi que de la grande championne d’escrime, Ibtihaj Muhammad, première athlète américaine voilée à avoir concouru aux Jeux Olympiques, à Rio en 2016, et avoir décroché la médaille de bronze

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4 commentaires

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  1. Bravo à ces jeunes filles et ces jeunes femmes, leur joie de vivre est communicative ! Une leçon pour nous Hexagonaux si prompts à juger et à mépriser le reste du monde, il faut reconnaître que sur ce point, le Nouveau Monde a encore une longueur d’avance sur la Vieille Europe, je n’ose dire la Vieille France qui ne sait qu’empiler les lois pour interdire, interdire et encore interdire, et de surcroît sans efficacité aucune !

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