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Palmyre occupée, Palmyre martyrisée, mais Palmyre libérée !

Joyau de la civilisation universelle, mariage architectural des cultures arabe et gréco-romaine, emblème du métissage culturel de l'Antiquité tardive, Palmyre fut livrée il y a dix mois aux fanatiques de Daech. Aucune cartouche ne fut tirée contre les colonnes infernales en provenance du désert irakien qui atteignirent la ville en plein jour, alors même qu'une "coalition antiterroriste" de soixante paysprétendait lutter contre le monstre. Pour libérer Palmyre, disait alors un blogueur hébergé par le quotidien "Le Monde", il faut d'abord "faire chuter Damas". Et la France, comble de la lâcheté et de l'hypocrisie, laissa faire Daech "pour ne pas aider Bachar".

Des centaines de soldats syriens, en revanche, donnèrent leur vie pour défendre la ville, et des dizaines d'entre eux, faits prisonniers, furent sommairement exécutés dans une mise en scène macabre qui se déroula au coeur de la cité antique, conférant une allure de tragédie grecque à ce crime odieux. L'armée syrienne a dû abandonner la ville, la rage au coeur, devant l'avancée de ces mercenaires lourdement équipés de matériel US et grassement rémunérés par les amis de l'Occident, les rois du pétrole.

Bien sûr, on a entendu tous les mensonges possibles, toutes ces calomnies qu'on lit encore, ici ou là, chez des charlatans qui se prétendent journalistes. Daech, cette "créature de Bachar", aurait pris Palmyre parce que le régime y trouvait son intérêt ! Le tyran de Damas aurait même passé un accord secret avec ceux qui décapitent ses soldats alaouites ! Comme si l'armée arabe syrienne n'avait rien fait pour défendre la ville, et comme si, aujourd'hui même, ses soldats n'avaient pas payé le prix du sang et ne cueillaient pas, enfin, le bénéfice d'une victoire chèrement payée !

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Car cette victoire sur la mort et la destruction n'est pas seulement la victoire d'une armée courageuse, une armée de conscrits, une armée laïque dont les soldats sont de toutes confessions. En arrachant Palmyre aux griffes des djihadistes venus de partout et de nulle part, cette armée, avec l'aide de ses alliés, continue de couper les tentacules de l'hydre qui a frappé à Bruxelles, à Paris, à Bamako et ailleurs. Aujourd'hui, au moment où les Belges pansent leurs plaies, des soldats arabes se font tuer pour vaincre ceux que les dirigeants occidentaux et leurs complices du Golfe ont armés.

Comparaison ne vaut pas raison. Mais le 25 août 1944, l'interminable escalier menant à Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille, était couvert de corps ensanglantés. Ces corps étaient ceux des tirailleurs algériens qui se firent tuer par centaines pour libérer la cité phocéenne, cette ville méditerranéenne d'origine grecque, elle aussi, qui subit douloureusement l'occupation étrangère jusqu'à sa libération finale dans le sang et les larmes.

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