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Nightrunner : sous le masque du Batman français, un jeune musulman issu du 9-3

Quand la BD refait le monde en bulles, sa vision graphique de la vie est souvent plus évocatrice que tous les longs discours, notamment quand elle s’essaie à manier certains clichés franco-français pour donner vie à un super-héros détonant, le national typé de l’étape, promu comparse de Batman.

Le personnage de Nightrunner, le nouveau justicier masqué des temps modernes, a ainsi pris forme dans l’esprit fertile de DC, l’un des fleurons américains de l’édition de comics, qui en a fait l’acolyte idéal du célébrissime homme chauve-souris.

Jusque là rien que de très conventionnel, si ce n’est que le trait de génie des éditeurs, dont les conservateurs US ne goûtent pas la finesse du symbolisme, réside sous le masque de ce redresseur de torts pas comme les autres, qui répond au nom de Bilal Asselah, un français d’origine algérienne de 22 ans, musulman, issu du 9-3, et excusez du peu, pas de n’importe où : Clichy-sous-Bois…

Prise d’assaut par des réactionnaires américains déchaînés, la blogosphère US n’est qu’une série de clics enragés, qui décrient l’allégorie illustrée de l’auteur, le britannique David Hine, parce qu’elle ose un avant-gardisme susceptible de changer le regard sur l’islam et les musulmans, que d’aucuns voudraient immuable.

Comment ? Le musulman, de surcroît frenchy et banlieusard, n’est plus cantonné au rôle du méchant, à la mine patibulaire, mais joue à sauver le monde en s’imposant comme le meilleur allié du bienveillant « zorro US » ? Hérésie s’époumonent les conservateurs d’Outre-Atlantique, ce à quoi l’auteur rétorque : « Sous le gouvernement Sarkozy, l’actualité française est dominée par les banlieues et les problèmes de ses minorités éthniques. C’est devenu inévitable que mon héros ait une origine franco-algérienne, soulignant qu’il a « créé le type de héros de comic qu’il souhaiterait voir s’il était Français ».

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Illustration : Extrait de Nightrunner, Batman Annual #28, DR.

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