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Nawar al-Awlaki, 8 ans, fille du défunt idéologue d’Al-Qaïda au Yémen, tuée dans la première opération commando de l’ère Trump

Pour sa première opération anti-terroriste au Yémen, préparée par son prédécesseur et ordonnée par ses soins sous les ors de la Maison Blanche, sa nouvelle tour d’ivoire, Donald Trump s’est mué en chef de guerre impitoyable dans la nuit de samedi 28 au dimanche 29 janvier, louant un « raid réussi » qui aura fourni « d’importants renseignements qui aideront les Etats-Unis à prévenir des actes terroristes contre les citoyens américains et dans le monde », tout en déplorant la mort d’un soldat d’élite, membre des Navy Seals.

Dans son exercice d’auto-congratulation teinté du cynisme d’Etat, le nouvel homme fort de Washington n’a pas eu le triomphe modeste. Il s’est targué du joli carton réalisé par les forces spéciales US sur 14 combattants d’Al-Qaïda mais en occultant soigneusement la mort de victimes innocentes, près de 30, dont plusieurs femmes et enfants yéménites.

Parmi ces civils du village reculé de la province d’Al-Baida, au centre du pays, qui ont été fauchés mortellement par les frappes américaines, le décès tragique d’une petite fille de 8 ans retient tout particulièrement l’attention : il s’agit de Nawar al-Awlaki, qui n’était autre que la fille du défunt Anwar al-Awlaki, un imam né en 1971 aux Etats-Unis, considéré comme l’idéologue en chef de la filière yéménite d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique et pressenti par la CIA pour succéder à Ben Laden, avant d’être tué par un drone, le 30 septembre 2011, non loin du hameau qui, dimanche dernier, a payé un lourd tribut à la première opération commando de l’ère Trump.

La petite Nawar al-Awlaki

Démentant la version officielle, Nasser al-Awlaki, l’ancien ministre de l’Agriculture du Yémen et grand-père inconsolable de la petite Nawar, a livré un tout autre récit des faits sur la chaîne NBC, bien moins glorieux que le haut fait d’armes dont s’est vanté celui qui préside désormais aux destinées de l’Amérique.

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« Ma petite-fille séjournait dans ce village en compagnie de sa mère, depuis un certain temps, quand l'attaque est survenue brutalement. Elles se trouvaient à l’intérieur de leur maison. Une balle l'a atteinte au cou à 2h30 du matin. D'autres enfants dans la même maison ont été tués sur le coup », a relaté ce grand-père très éprouvé, en précisant que sa petite-fille a succombé à une hémorragie deux heures plus tard.  

 « Ils [les membres des Navy Seals] sont entrés dans une autre maison et ont tué tout le monde, y compris toutes les femmes. Puis, ils ont incendié la maison. Pour justifer cette incursion sanglante, on nous dit que l’une des femmes de la maisonnée était suspectée d’appartenir à Al-Qaïda. Tout ce que nous savons, et de manière certaine, c’est qu'elle était l'enseignante de ma petite-fille », a poursuivi Nasser al-Awlaki, en indiquant que la petite Nawar et sa mère, qui a survécu au raid meurtrier, avaient fui ensemble la capitale du Yemen, Sa’ana, où elles vivaient, afin d’échapper à de lourds et incessants bombardements.

Nawar al-Awlaki est le deuxième enfant de Anwar al-Awlaki à avoir péri sous les balles de l’armée américaine. En effet, deux semaines après l’assassinat de son père, le jeune Abdulrahman, 16 ans, avait été abattu à son tour. Pour les responsables américains de l'époque, droits dans leurs bottes, l’adolescent se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment…

Alors que Karen Greenberg, la directrice du centre de sécurité nationale à l’université de Fordham, met en garde contre l’exploitation par Al-Qaïda de la mort de la petite fille, évoquant une véritable « aubaine pour ses propagandistes », Al-Qaïda dans la péninsule arabique a publié un communiqué en ligne dans lequel il condamne le « massacre » que fut l’opération américaine, décrivant des troupes mitraillant les femmes et les enfants de « sang froid », tout en les accusant d'être dénuées de la moindre « valeur morale ». 

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