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Nanterre : 400 fidèles protestent devant la mairie pour légaliser leur lieu de culte

Dérouler des tapis de prières devant l’Hôtel de Ville de Nanterre en signe de protestation, au risque de voir les disciples du FN cracher leur venin dans des analogies fielleuses avec « L’Occupation nazi », c’est à cette action « coup de poing » que quelque 400 fidèles, pour la plupart de Puteaux, ont été acculés pour obtenir la légalisation de leur lieu de culte temporaire.

Jonchant le parvis de la mairie, ces tapis colorés étaient les banderoles du dépit mêlé d’incompréhension face au veto de l’édile, Patrick Jarry, de faire du chapiteau construit au pied de la tour de la Société générale à La Défense un lieu de culte officiel.

« Nous venons demander au maire de faire preuve d’humanité et de bon sens, il ne s’agit en rien de provocation », a déclaré Abdellah Mouhine, le porte-parole de l’association Solidarité islamique de Puteaux, ajoutant « que les musulmans étaient pris en otages au milieu de querelles politiques ».

Des querelles de chapelle entre les municipalités de Nanterre et de Puteaux, qui se retranchent derrière le plan local d’urbanisme, chacune se renvoyant la balle, pour au final arbitrer défavorablement. « Nous avons seulement donné un avis consultatif défavorable à l’installation de cette structure, mais c’est bien le préfet, et non le maire, qui délivre le permis de construire », assure le cabinet du maire, tandis que la préfecture tempère : « Les avis divergent, le préfet tranchera, pour le moment la procédure est en cours ».

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Pendant tout ce temps précieux, l’installation du chauffage demeure irrésolue, plaçant la communauté musulmane face à un dilemme aussi aberrant qu’inextricable : « Le problème, c’est qu’il nous faut ce permis pour installer du chauffage et arrêter de prier dans l’humidité », s’insurge Hassan Ben M’Barek, le président du Front des banlieues indépendant (FBI). « Tout est prêt, nous avons trouvé des canons à chauffage, il ne nous manque que l’autorisation », déplore ce dernier avec force, avant d’indiquer que d’autres prières de rue pourraient se renouveler si « rien n’était fait ».

Véritable nœud gordien de la République, les lieux de culte de la deuxième religion de France pâtissent tantôt d’une lourdeur administrative kafkaïenne, non exempte de la lâcheté des élus locaux, tantôt d’une hostilité épidermique aux airs de croisade, dont on se demande ce que 2012 leur réservera.

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