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Municipales: “Apporter de l’éthique en politique”, l’axe fort de l’Union des Démocrates Musulmans Français

A l’approche du premier tour des élections municipales, dimanche 15 mars, sur lequel plane cette année l’ombre du Coronavirus, Nagib Azergui, le fondateur de l’UDMF, qui n’est pas homme à capituler devant l’adversité, d’où qu’elle vienne et aussi farouche soit-elle, détaille sur Oumma les axes forts du programme de son micro-parti qui, depuis sa création en 2012, a fait de l’éthique en politique sa priorité.

Alors que s’achèvera vendredi une campagne de terrain menée tambour battant, dans plusieurs villes de France, grâce à des candidats et des bénévoles passionnés, qui fut ponctuée de temps forts, mais aussi parsemée de coups bas et autres attaques calomnieuses, le président de l’UDMF appelle plus que jamais à « Agir pour ne plus subir ».

Dans combien de villes, les listes UDMF seront-elles présentes pour les élections municipales qui auront lieu les 15 et 22 mars prochains ?

Même si nos ambitions ont été revues à la baisse, nous sommes ravis de présenter aujourd’hui une dizaine de listes dans des communes très importantes, et cela malgré des mois de calomnies et d’intimidations de la part de nos opposants politiques.

Les Français ont parfaitement pu mesurer, depuis le début de la campagne, l’acharnement d’une majorité de personnalités politiques à vouloir nous disqualifier, alimenté par des tribunes à répétition diabolisant notre mouvement aux yeux du public.

Mais malgré ces tentatives désespérées d’entrave, nous avons validé auprès des préfets des listes 100% UDMF. C’est le résultat d’une dynamique et d’un éveil politique qui s’enracinent dans nos territoires de jour en jour, accompagnés par des équipes de plus en plus élargies. Ainsi, nos listes seront présentes à :

  • Paris,
  • Toulouse en Haute-Garonne,
  • Nanterre, Clichy ou Asnières-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine,
  • Joué-Lès-Tours en Indre-et-Loire,
  • Châtellerault dans la Vienne,
  • Vénissieux, Saint-Fons, Feyzin, Corbas, Solaize pour la circonscription Porte-Sud en Rhône-Alpes,
  • Vaulx-en-Velin, Décines-Charpieu, Meyzieu, Jonage pour la circonscription Rhône-Amont.

C’est plus de 450 bénévoles qui sont mobilisés, depuis de nombreux mois, sur le terrain, dans la perspective de ce nouveau rendez-vous électoral.

Quels sont les moyens financiers dont disposent vos candidats pour faire campagne ?

L’UDMF a toujours été, de façon très sournoise, comparée aux grandes machines politiques comme le PS, Les Républicains ou LaREM, afin de comparer l’incomparable pour mieux minimiser notre portée.

Beaucoup de média ont par exemple souvent évoqué les 0,13% que nous avons comptabilisés lors des élections européennes, en omettant au passage de préciser que les 30 000 voix réalisées dans les urnes de la République l’ont été exclusivement par les électeurs eux-mêmes, en téléchargeant nos bulletins de vote sur notre site de campagne. Nos bulletins n’étant pas présents dans les bureaux de vote, on imagine aisément la portée réelle de nos résultats si ceux-ci avaient été présents partout.

Voilà pourquoi il est important de rappeler ici, au grand public, ce que nous sommes réellement. Nous sommes un mouvement totalement indépendant, financé exclusivement par des hommes et des femmes qui ont décidé de s’investir en politique, non comme un plan de carrière, mais pour ne plus laisser cette mission d’utilité publique entre les mains d’entités dépourvues de moralité, prêtes aux pires alliances pour gagner des privilèges et militant exclusivement pour leurs propres castes.

Cette autonomie et cette liberté d’action dont nous bénéficions a malheureusement un coût. En effet, nous ne disposons pas des mêmes mécènes ni des mêmes soutiens que ceux qui nous attaquent ostensiblement, et qui pervertissent grandement les valeurs et principes de notre République.

Pour ces élections, chaque candidat a engagé ses propres fonds dans la campagne. Ce sacrifice est devenu une nécessité absolue pour nous affranchir durablement de ceux qui ne nous ont jamais représentés, et qui ont montré, à maintes fois, le grand mépris qu’ils nous portent. L’heure est aujourd’hui à la sanction.

L’essentiel, pour ce scrutin, a été de pouvoir livrer circulaires et bulletins de vote à l’ensemble des électeurs. Cet objectif est aujourd’hui atteint dans les communes que nous avons investies. La campagne de propagande sera donc totalement financée, grâce à la contribution de nos colistiers ainsi que par ceux qui soutiennent notre initiative partout, sur le territoire national.

Que répondez-vous à ceux, notamment à vos adversaires politiques, qui tentent de vous discréditer en vous accusant d’être un parti communautariste ?

Pendant longtemps nous avons ignoré royalement les insultes et basses attaques politiciennes qui nous visaient directement, parce que notre agenda était déjà suffisamment chargé. Aujourd’hui, même si le travail est toujours en cours, le mouvement est mieux dimensionné, structuré et s’est enrichi de moyens dont il ne disposait pas encore hier.

Voilà pourquoi, nous avons décidé de mener en 2020 deux batailles importantes :

– une bataille électorale, dans les urnes de la République, lors des Municipales ;

–  une autre, plus symbolique, sur le plan juridique, pour poursuivre systématiquement en justice tous ceux qui se permettraient de nous insulter et de colporter des mensonges à  notre encontre. La République ne permet pas la diffamation et les procès en sorcellerie.

Dans cette droite ligne, nous avons récemment mandaté notre avocat, Me Chergui, afin de porter plainte contre Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, pour ses propos diffamants à notre encontre prononcés sur France 3, le 11 janvier dernier. Celui-ci s’était permis de dire : « ils (l’UDMF) pensent qu’il faut qu’il y ait des horaires différenciés dans les piscines… Ils pensent également que la femme n’est pas l’égale de l’homme dans de nombreux domaines” avant de conclure “Ça, je ne l’accepte pas” ».

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Et bien cela, au sein de l’UDMF, nous ne l’acceptons plus ! Nous ne tolérerons plus d’être diffamés de la sorte par ceux qui sont censés incarner la République.

Ces municipales sont des élections locales d’enjeu national. Quelles sont les grandes lignes de votre programme ? 

Notre programme, téléchargeable sur notre site officiel, s’articule autour de 12 axes. Ce sont les 12 TRAVAUX essentiels pour le renouveau de nos communes :

  1. AGIR pour une démocratie participative
  2. AGIR pour la jeunesse
  3. AGIR sur le conseil municipal
  4. AGIR sur le budget de la ville
  5. AGIR sur la citoyenneté
  6. AGIR avec les associations
  7. AGIR pour le social
  8. AGIR pour l’égalité des chances
  9. AGIR pour le bien-être
  10. AGIR  pour le droit à la dignité
  11. AGIR pour la sécurité
  12. AGIR pour la solidarité intergénérationnelle

Votre slogan « Agir pour ne plus subir » se décline-t-il différemment en fonction des territoires, des municipalités ?

Effectivement, chaque commune a sa spécificité, mais il réside néanmoins un problème commun basé sur le séparatisme institutionnalisé de nos territoires et sur l’inégalité qui en découle.

Toutes nos communes ont été façonnées de manière à séparer les populations en deux. Les indésirables, souvent hérités de l’immigration, parqués dans des quartiers isolés perdus en périphérie pour rester invisible du centre-ville plus résidentiel, (et étrangement moins coloré) où la diversité est beaucoup moins présente.

Les politiques, se succédant tour à tour, n’ont jamais travaillé à une vraie politique de mixité sociale. D’ailleurs, ce terme n’est qu’un élément de langage supplémentaire utilisé pendant les campagnes électorales. L’Histoire de notre pays montre clairement que ce jargon n’est qu’un mythe politicien.

Notre mission consistera donc à mettre un terme à ce séparatisme, à l’inégalité qui perdure dans la politique de la ville. Apporter de l’éthique en politique, telle est notre devise.

La seule arme efficace pour changer ces conditions désastreuses est la mobilisation via les urnes, c’est pourquoi il est primordial qu’il y ait cette prise de conscience : quand on ne vote pas, on ne s’exprime pas, c’est donc donner le droit aux autres de s’exprimer à votre place et risquer de devenir inexistant aux yeux des politiques.

La propagation du Coronavirus a-t-elle des répercussions sur votre campagne ?

Sur le terrain, les électeurs nous font part de leurs craintes grandissantes face à cette épidémie historique. Nos réunions publiques ont pour le moment été très suivies, comme à Clichy, Nanterre, Joué-Lès-Tours ou encore à Vaulx-en-Velin.

Craignez-vous d’être pénalisés par la forte abstention qui s’annonce dès le premier tour ?

Nous pouvons craindre, en effet, un taux d’abstention record pour ce scrutin, en raison de cette épidémie en cours. Si c’est avéré, elle aura donc très logiquement des répercussions directes sur nos résultats.

C’est pour moi l’occasion d’inviter tous les électeurs en quête de renouveau, et d’une réelle représentativité, à se mobiliser en masse dimanche prochain, tout en appliquant les conseils d’hygiène et de sécurité appropriés, pour qu’enfin leurs voix comptent.

Propos recueillis par la rédaction Oumma

 

 

 

 

 

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16 commentaires

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  1. Il faut quand même rappeler que “Le Foulard déchainé”, la revue de l’UDMF, a constamment défendu Tariq Ramadan, allant jusqu’à comparer le cas Ramadan à l’affaire Dreyfus «mais en pire».

    Un tel discernement et sens de la mesure laisse perplexe !

  2. ”Éthique en politique”, objectif de l’Union des Démocrates des Musulmans de France, implique -vu que union, démocrate et France sont des termes anciens dans le champ politique- d’expliciter ce que le nouveau terme ”musulman” peut ou pourrait apporter de neuf.

    De la même façon que ”chrétien(ne)” introduit dans le champ politique peut ou a pu apporter des concepts comme ”charité et/ou solidarité” chrétiennes, ”musulman” pourrait faire de même, mais encore quant à l’éthique ?
    Personnellement je ne vois pas, car ”responsabilité”, ”humilité” et/ou ”droiture”, par exemple, qui sont des valeurs fortement recommandées voire exigées par le coran (la charia aussi ?) sont également clamées par divers partis ou personnages politiques et ont failli largement ; le nombre de scandales liés aux finances et aux mœurs l’illustre sans ambiguïté aucune.
    Donc patience… en espérant que ces ”musulmans” de l’U.D.M.F. sauront être créatifs et convaincants.

  3. De l’éthique en politique ? Un nouveau concept sans doute pensé à partir de l’œuvre de TR. A moins que ça ne soit inspiré des comportements des dirigeants au proche et au moyen orient. Mais comme dirait Chirac les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

  4. “Même si nos ambitions ont été revues à la baisse, nous sommes ravis de présenter aujourd’hui une dizaine de listes dans des communes très importantes, et cela malgré des mois de calomnies et d’intimidations de la part de nos opposants politiques.”
    La phrase “de nos ennemis” est plus juste. Il conviendra de les nommer, un jour, ces ennemis.

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