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Mossoul : ces musulmans qui ont sauvé des chrétiens, au péril de leur vie

C’est bien connu, nos médias dominants n’ont pas leur pareil pour faire frémir dans les chaumières quand ils braquent les projecteurs sur les ravages de la guerre en Syrie et, en l’occurrence, contre l’Etat islamique à Mossoul, occultant de belles histoires de solidarité qui détonneraient dans le décor…
Il ne faut donc pas compter sur eux pour montrer une autre image plus humaine, fraternelle  et porteuse d’espoir de cette ville d’Irak martyrisée mais libérée de l’emprise de Daech, surtout si elle révèle au monde une réalité dérangeante, pas très raccord avec le traitement médiatique de l’islam à l’échelle hexagonale ou internationale :  le sauvetage d’habitants chrétiens par leurs voisins musulmans, et ce, au péril de leur vie.
C’est à Rukmini Callimachi, la correspondante du New York Times en Irak, que l’on doit d’avoir mis en lumière la compassion et la mobilisation de héros musulmans ordinaires envers leurs compatriotes et frères en Dieu chrétiens, alors même que l’Etat islamique faisait régner la terreur.
Contrastant avec les habituels récits d’épouvante distillés aux heures de grande écoute, deux histoires vraies et poignantes qu’elle a relatées lundi, sur Twitter, ont particulièrement marqué les esprits.
La première concerne une femme chrétienne, encore terrorisée, à qui Daech avait imposé de se convertir en l’obligeant à réciter la Shahada. «  Au fond de mon coeur, j’ai dit à Dieu ‘pardonne-moi. Si je ne fais pas cela, je serai tuée’ », a-t-elle confié sous couvert d’anonymat à la reporter devenue sa confidente au fil de leurs rencontres, avant d’exprimer sa profonde gratitude à celle sans qui elle ne serait plus de ce monde aujourd’hui. En effet, quand, un beau matin, les militants de l’Etat Islamique ont surgi chez elle pour vérifier la sincérité de son islamité, sa voisine de palier de confession musulmane, alertée par le bruit, est immédiatement intervenue pour lui couvrir la tête en affirmant sans crainte : « Elle prie avec nous tous les jours ».
La deuxième met en scène un vétéran de guerre chrétien, Hussam Jalil Al-Kahwatchy, qui est resté deux mois à Mossoul après avoir été capturé par Daech. Traumatisé par les scènes d’horreur auxquelles il a assisté, impuissant, ce dernier a été sauvé d’une mort certaine par son voisin musulman qui a courageusement organisé sa fuite en voiture. « A 4 heures du matin, il a pris le risque incroyable de me conduire à l’extérieur de Mossoul. Il savait ce qu’il encourait si nous étions arrêtés : le châtiment suprême », a-t-il raconté avec émotion.
Très touchée par cet héroïsme du quotidien à la forte charge symbolique, la reporter Rukmini Callimachi a conclu son tweet en rappelant de manière vibrante que les habitants musulmans de Mossoul qui ont aidé leurs concitoyens chrétiens à échapper à une fin tragique, n’écoutant que leur courage et leur conscience, avaient consenti à un « immense sacrifice, au-delà de ce que l’on peut imaginer ».

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3 commentaires

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  1. c’est très bien et réconfortant. Le fait que les musulmans multiplient les témoignages de solidatité avec les chrétiens (mais aussi les yezidis ou d’autres) persécutés par les djihadistes est la meilleure façon d’empêcher la montée de l’islamophobie. Je trouve d’ailleurs que les musulmans devraient intervenir toujours d’avantage dans ce sens car ce ne sera jamais asssez. Pour ma part je ne suis pas musulman ni d’ailleurs quoique ce soit mais je m’interroge sur l’Islam. Je n’entend pas “mettre tout le monde dans le même sac mais en étudiant l’histoire de l’Islam j’en retire l’impression que celui ci est périodiquement traversé par des phases d’intolérance envers les non musulmans ( les Almohades au Maroc et en espagne au XIIIème siècle, Aurengzeb en Inde au XViième) qui semblent préfigurer Daesh.Quelle en est la cause? Je n’ai pas de certitudes mais des inquiètudes.

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