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Mort suspecte d’Arafat : l’affaire prend un nouveau tournant judiciaire en France

Faire toute la lumière sur la mort suspecte de Yasser Arafat, tel est le vœu le plus cher des Palestiniens, confortés dans leurs doutes par les récents résultats de l’analyse de l’Institut de radiophysique de Lausanne, qui ont détecté du polonium, une substance radioactive mortelle, sur les effets personnels du défunt confiés par sa veuve Souha Arafat.
Huit ans se sont écoulés depuis la disparition du leader palestinien à l’hôpital militaire de Percy, au sud de Paris, où il avait été transféré, sans que le parfum hautement toxique de l’empoisonnement, qui flotte sur son décès, ne se soit jamais dissipé.
Alors que le gouvernement israélien balaie d’un revers de main les accusations qualifiées de “farfelues”qui pèsent sur lui, l’affaire rebondit en France, et plus précisément à Nanterre, où une information judiciaire pour assassinat à été ouverte mardi. Trois juges d’instruction ont été désignés pour conduire cette enquête. Leurs noms n’ont pas été divulgués pour l’instant.
L’ouverture de cette instruction fait suite au dépôt d’une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile par Souha Arafat, le 31 juillet, laquelle se «félicite» de cette décision tout comme sa fille et leurs avocats.
Une délégation du laboratoire suisse, qui a relancé la thèse de l’assassinat par empoisonnement, doit se rendre prochainement à Ramallah afin d’examiner la dépouille de Yasser Arafat, après avoir reçu l’aval de sa veuve pour rechercher d’éventuelles traces de polonium. Le temps presse car la traçabilité de cette substance diminue de moitié tous les 138 jours.
“Nous saluons cette décision”, a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat, en ajoutant que le président palestinien Mahmoud Abbas avait «officiellement demandé» à «François Hollande de nous aider à enquêter sur les circonstances du martyre de l’ancien président Arafat». La direction palestinienne souhaite depuis longtemps la création d’une commission d’enquête internationale sur le modèle de celle formée après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005.

Un champignon vénéneux évoqué dans un rapport de l’hôpital Percy

Le rapport d’hospitalisation français de Yasser Arafat a été publié en ligne ce mardi par le site Slate.fr. Daté du 14 novembre 2004, soit trois jours après le décès du leader palestinien, il met en exergue une inflammation intestinale et de troubles de coagulation «sévères». La piste d’un «empoisonnement» par une toxine de champignon vénéneux y est évoquée.
Selon le site, des analyses réalisées sur des échantillons urinaires ont «permis d’exclure la présence de rayonnements radioactifs de type alpha, béta ou gamma», même si le polonium n’a pas été spécifiquement recherché dans les analyses françaises de l’époque. «Le tableau clinique décrit à l’hôpital Percy en novembre 2004 est peu compatible avec un empoisonnement au polonium 210», mais certains experts «font remarquer qu’avec six cas connus depuis Marie Curie, on connaît mal les effets de cet élément radioactif», poursuit l’article.

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