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Mohamed Moussaoui: «Le Ramadan débutera certainement le 20 juillet »

Les données scientifiques fournies par l’astrophysicien Nidhal Guessoum démontrent qu’il sera impossible de voir le croissant lunaire en France, et dans toute l’Europe, ainsi que dans l’ensemble du monde musulman traditionnel, le jeudi 19 juillet au soir. Au cours de cette nuit du doute, le croissant lunaire pourra être observé uniquement à l’aide d’un télescope, dans la partie sud de l’Afrique (Namibie, Angola). Ce même croissant lunaire sera également visible, jeudi 19 juillet au soir, dans toute l’Amérique latine toujours au télescope, et peut-être même à l’oeil nu, si les conditions atmosphériques le permettent (nous serons alors le vendredi 20 juillet, à 3 heures du matin environ à Paris). 

Deux écoles se distinguent et s’opposent dans la sphère islamique internationale, quant à l’observation lunaire: celle qui privilégie une observation locale, face à celle qui préfère une observation élargie à toutes les régions du monde. En France, l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) est favorable à la deuxième approche, soit à l’observation de la lune  à l’échelle planétaire. Oumma.com a interrogé Mohamed Moussaoui, Président du Conseil français du culte musulman (CFCM), afin de connaître la position de l’organisme qu’il préside. 

Oumma.com: Pour quelle observation allez-vous opter au CFCM : locale ou internationale?

MM : Nous avons confié à un comité interne le soin de faire une proposition au conseil d’administration qui se réunira le 18 novembre prochain, afin de trancher la question. Le conseil n’a donc pas encore rendu son arbitrage pour l’année en cours. Si l’on se base sur la méthode locale, le croissant lunaire sera visible le 21 juillet, alors que si l’on se réfère à la méthode mondiale, son observation sera possible le 20 juillet. Au sein du CFCM, nous nous positionnons plus pour le 20.

Vous rejoignez donc d’une certaine façon la position de l’UOIF?

On est entre celle de l’UOIF et de Nidhal Guessoum. C’est le conseil d’administration qui va choisir l’une ou l’autre. Des raisons plaident en faveur du critère international, tous les pays d’Europe de l’Est vont suivre le calendrier turc. Ces populations ont fait leur choix. On est donc en présence d’un critère qui est déjà adopté par beaucoup de musulmans en Europe notamment la Bosnie, l’Albanie, la Macédoine ou encore l’Allemagne, la Belgique et l’Angleterre.

On va vraisemblablement opter pour une position internationale compte tenu du contexte, bien que pour moi, logiquement, les deux se défendent. D’un point de vue strictement théologique, les deux se valent. Notre choix final reposera sur des arguments autres que théologiques, qui chercheront surtout à privilégier l’intérêt général. En effet, le but est d’unifier les musulmans en France autour d’un critère qui rassemble le plus grand nombre.

Quelle est la position de la Mosquée de Paris?

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Au regard de nos discussions avec la Mosquée de Paris, il n’y a pas eu d’opposition ferme sur le fait d’opter pour un calendrier lunaire basé sur le calcul. Je ne connais pas, en revanche, leur critère de référence. A l’issue d’une réunion qui a eu lieu entre l’UOIF et la Mosquée de Paris, les deux instances se sont mises d’accord sur la date du 20 juillet.

Dans votre communiqué du 3 juillet, vous avez annoncé la mise en place d’un calendrier  basé “sur le calcul”?

L’objectif est de connaître le début et la fin du mois de Ramadan. A l’époque du prophète (saws), l’observation oculaire était le seul moyen de déterminer ces deux dates cruciales, puisque les fidèles se considéraient alors comme une nation illettrée «nous ne comptons pas et nous n’écrivons pas».  Aujourd’hui, nous pouvons recourir à des moyens de calcul très sophistiqués, alors que l’observation lunaire est de plus en plus difficile et délicate, notamment en raison de la pollution.

 Vous avez évoqué, dans ce même communiqué, la création d’«un comité de réflexion regroupant les instances théologiques des composantes de l’islam de France ». De quelles écoles seront issues ces instances? 

L’UOIF est une composante du CFCM. J’entends par composantes, l’UOIF, les mosquées de l’île de la Réunion, Paris, Evry, Lyon, Marseille, faisant partie du CFCM, chacune ayant des références religieuses spécifiques sur lesquelles elles s’appuient pour tout ce qui concerne leur vie cultuelle. Ces composantes peuvent avoir des divergences de vue sur certaines questions. Nous considérons qu’il est important de définir le calendrier lunaire, et pour ce faire, il est nécessaire que toutes les composantes de l’Islam de France, dans leur diversité, s’expriment sur ce point précis. Pour chaque composante, il y aura une ou deux personnes qui seront jugées compétentes pour intervenir sur la question du calendrier lunaire.

Propos recueillis par Loulou Charaf

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