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Mohamed Morsi condamné à vingt ans de prison dans l’indifférence de la communauté internationale

Dans la cage des accusés où son sort était scellé d’avance, Mohamed Morsi, le président égyptien plébiscité par les urnes et renversé par un putsch militaire au mépris de la volonté populaire et de l’idéal démocratique, ne devait guère s’attendre à la clémence d’une justice inflexible, véritable bras armé du tyran Sissi, ni à l’indignation d’une communauté internationale murée dans son mutisme complice, en ce 21 avril qui ne signa pas son arrêt de mort mais presque, en le privant de liberté pendant 20 longues années incompressibles.

L’ombre de l’échafaud s’est dissipée pour mieux faire surgir celle des barreaux de la répression implacable, violant les droits de l’Homme au vu et au su de tous, mais dans l’indifférence générale des grands esprits épris de justice du monde occidental, et notamment du pays des Lumières, ceux-là mêmes qui sélectionnent leurs causes à défendre et leurs despotes éclairés avec le même cynisme.

Le Maréchal Al-Sissi règne sans partage sur son trône conquis par la force, tandis que son ennemi juré Mohamed Morsi, le président démocratiquement élu, a les fers aux pieds, marqué au fer rouge de « l’incitation au meurtre de manifestants », au grand dam de ses avocats qui ont dénoncé l’absence criante de preuves, rappelant que des pro-Morsi avaient été aussi tués dans ces heurts, sans que la patrie des droits de l’Homme ne s’en émeuve. Et pourquoi s’offusquerait-elle aujourd’hui davantage qu’hier, alors qu’elle n’a pas été scandalisée par la pluie de condamnations à mort qui s’est abattue sur les membres des Frères musulmans lors de mascarades de procès rondement menées, contrairement à l’Onu qui se sera au moins alarmée de ces mass murders à l’égyptienne jugés "sans précédent dans l’histoire récente" ?

A croire que dans le cruel jeu de dupes de la géopolitique, il est des tyrannies moins ténébreuses que d’autres aux yeux de nos philosophes d’opérette et droits-de-l’hommistes du café de Flore, et d’une classe politique alignée sur l’axe Atlantique et sur l’hypocrisie internationale…

A l’annonce du verdict sans appel qui, outre Mohamed Morsi, la figure emblématique de la confrérie des Frères musulmans dont la cote de popularité n’a subi aucune érosion, bien au contraire, a condamné à vingt ans de prison douze autres membres du mouvement, et ce pour les mêmes chefs d’inculpation,  les accusés, derrière leur box grillagé, ont réagi en exécutant le salut à quatre doigts qui symbolise la résistance à l’oppression et à la persécution, tout en scandant "Allahou Akbar".

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Alors que Mohamed Morsi, qui comparaîtra à nouveau devant des juges aux ordres dans pas moins de cinq affaires, devrait faire appel, la confrérie des Frères musulmans s’est insurgée contre une justice "instrumentalisée" par les autorités dans leur "lutte contre la légitimité populaire et révolutionnaire incarnée" par l’ancien président embastillé, appelant à manifester sans relâche. 

A son silence assourdissant et sa cécité coupable, il y a fort à parier que la fameuse communauté internationale, qui ne compte que de courageux et fervents démocrates comme chacun sait, ajoutera la surdité profonde, proche de l'autisme…

Par la rédaction.

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