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Mohamed Louizi : « Le prophète n’a désigné le nom d’aucun calife qui devait lui succéder »

Il a suffi à cet ingénieur originaire du Maroc de publier deux ouvrages aux titres plutôt provocateurs « Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans. Retour éclairé vers un islam apolitique » et tout récemment « Plaidoyer pour un islam apolitique. Immersion dans l’histoire des guerres des islams » pour bénéficier d’une notoriété certaine en France. Une notoriété qui dépasse la communauté musulmane. Cet ancien membre de la Confrérie des Frères musulmans et ancien responsable de l’UOIF accepte pour la première fois de s’expliquer longuement sur son parcours. Il a choisi Oumma. Nous nous connaissions depuis 2016, par téléphone et par Internet. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois, en septembre dernier, à Roubaix. Dans cette longue et très complète interview, mon rôle, fort modeste, s’est limité à poser à Mohamed Louizi quelques questions.
Ian Hamel  
– Dans votre premier livre «  Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans », vous ajoutiez déjà dans le titre « Retour éclairé vers un islam apolitique ». Cette fois, votre nouvel ouvrage s’appelle « Plaidoyer pour un islam apolitique ». C’est un thème qui vous tient à cœur. Pouvez-vous vous en expliquer?
Mohamed Louizi : Permettez-moi d’abord de vous remercier et de remercier la rédaction du site Oumma.com de m’avoir proposé cet entretien. A l’aube de mes 40 ans, l’homme de foi musulmane que je suis, a déjà vécu trois vies spirituelles : une première vie, allant de ma naissance à Casablanca en 1978 jusqu’à l’année 1991, la date à laquelle j’ai intégré les cercles d’endoctrinement islamiste, gérés par un mouvement marocain très influencé par l’idéologie des Frères Musulmans. Durant cette première vie, c’est un mixte entre, d’un côté, un islam marocain, celui de mon grand père, que je nomme Sidi dans mon essai autobiographique, celui de la campagne, forgé localement au fil des siècles,  génération après l’autre, et de l’autre côté, un autre islam, importé d’ailleurs, principalement de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite, celui des grandes mosquées frérosalafistes de la ville, là où mon père faisait ses cinq prières : ce sont ces deux islams qui ont structuré, tout au début, le volet religieux de mon enfance et ma préadolescence.
La deuxième vie commence donc en 1991 et se prolonge jusqu’à l’année 2006. Il s’agit d’une longue expérience au sein des structures associatives et partisanes, affiliées organiquement et/ou idéologiquement aux Frères Musulmans. Cette confrérie supranationale que fonda Hassan al-Banna en Egypte en 1928, alors âgé seulement de 22 ans, et qui s’est trouvée depuis, des relais très organisé en réseau, partout, y compris au Maroc et en France. C’est l’expérience d’un « islam politique », un islam qui, en prenant en otage la foi musulmane et ses expressions plurielles, symboliques, cultuelles, culturelles, sociales et autres, mais aussi, en se posant comme le porte-voix légitime des couches populaires vivant la misère sociale et économique, dans des quartiers pauvres, cet islam revendique le droit de gérer et de gouverner la cité au nom d’une loi qui serait, selon lui, la loi d’Allah.
Pour y arriver, il conduit là où il s’implante un projet politique à long terme : un projet Tamkine, comme il le nomme dans sa littérature. J’ai certes été sensibilisé à la misère du monde, à celle de la condition humaine. J’ai certes appris des méthodes d’organisation et des procédés d’action au fil de mes responsabilités au Maroc comme en France, mais, spirituellement parlant, l’islam politique ne m’a strictement rien apporté. Peut-être, il m’a même appauvri éthiquement, un temps, voire assombri mon âme, dans un milieu politique qui n’a strictement rien à envier à d’autres milieux pareils. Désormais le descriptif de cette deuxième vie est légué à mes enfants et aux autres dans un essai « Pourquoi j’ai quitté les Frères Musulmans, retour éclairé vers un islam apolitique » (Michalon-2016).
La troisième vie, quant à elle, a commencé officiellement en octobre 2006, même si ses prémices sont antérieures à cette date. Elle se poursuit depuis. C’est mon retour décidé et irrévocable vers un islam apolitique qui se soucie de l’être et non de l’avoir, du savoir et non du pouvoir, de l’humain et non de sa domination. Un islam simple, bienveillant, non-violent, humaniste, citoyen et chérissant la connaissance contrairement à l’islam politique qui, lui, chérit l’autorité. Au début, je pensais que les éléments que j’ai déjà livrés, dans mon premier essai, allaient suffire pour expliquer ce changement de paradigme dans ma vision des choses : celle débarrassant ma foi musulmane et ses expressions de toute revendication politique. Mais, au fil des mois, j’ai constaté qu’il faille préciser davantage ma réflexion et oser les profondeurs.
Raison pour laquelle, j’ai décidé de coucher noir sur blanc et de décrire tous ces éléments déterminants, d’un point de vue épistémologique et historique, qui ont eu raison de moi durant les dix dernières années. Et ce, pour aider à comprendre que si l’islam politique s’est imposé au fil des siècles — en étant à l’origine de plus de 60 califats dans l’histoire politique du monde arabo-musulman, depuis le calife Abou Bakr al-Seddîq jusqu’à la création de l’Etat Islamique par Abou Bakr al-Baghdadi — ce n’est pas parce qu’il serait fondamentalement politique, comme le revendique les islamistes de toute obédience, mais simplement parce que le politique a réussi par un coup de force à enterrer la Prophétie de Mohammed et à voiler son horizon humaniste. Il a imposé par toutes les violences, son « propre » islam hégémonique et conquérant.
Mon nouvel essai « Plaidoyer pour un islam apolitique, immersion dans l’histoire de la guerre des islams » (Michalon-2017) propose ce voyage dans le temps, pour mieux comprendre, à travers les références reconnues chez les sunnites, ce qui s’est passé durant les trois premiers siècles après la mort du Prophète et comment l’islam politique califal a enterré, par étapes, l’autre islam originel et ses principes universels et humanistes.
Comment ont réagi les lecteurs concernant votre attaque frontale contre les Frères musulmans ? Je suppose que vous ne vous êtes pas fait que des amis.
Mohamed Louizi : S’il s’agit au fond d’un décryptage de l’idéologie des Frères Musulmans, de leur projet stratégique et de son réseau de sa mise en place, à l’échelle de chaque pays comme à l’échelle planétaire, il n’en demeure pas moins que c’est d’abord mon autocritique dans la subjectivité de mon regard comme de mon vécu passé. Je l’ai livré à tout lecteur qui serait intéressé pour comprendre, de l’intérieur même comme s’il y était, l’hydre frériste. Ce descriptif circonstancié de cette expérience, la mienne, est validé par les travaux de nombreux observateurs spécialisés et des universitaires reconnus. J’aurais aimé avoir ce retour d’expérience déjà à mes 13 ans. Peut-être je n’aurais pas pris ce chemin. J’aurais aimé que quelqu’un me dise, déjà à cet âge-là, que cette organisation islamiste ne cherchait, en vérité, que des militants et des soldats pour servir sa cause politique tamkiniste. Je n’ai pas eu cette chance, malheureusement.
Par ailleurs, les Frères Musulmans ont réussi une opération-islamalgame incroyable, celle consistant à installer dans des têtes, pourtant bien faites, que leur idéologie islamiste est juste l’égale et l’équivalent, à tout point, de la religion musulmane. Et que, de ce fait amalgamant à dessein, le musulman ne doit être qu’un islamiste, dans son être comme dans son paraître. Le changement de nom de la branche officielle des Frères Musulmans en France, qui ne s’appelle plus UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) mais « Musulmans de France », participe de cette opération-islamalgame très dangereuse. Pis, ils œuvrent, à tous les niveaux, pour que toute critique de leur idéologie islamiste, celle de « deux sabres et d’un Coran » soit considérée comme un acte « islamophobe ». Je me souviens d’une anecdote qui en dit long : le jour de la parution de mon essai autobiographique, certains l’ont photographié chez un libraire et ont diffusé cette photo sur les réseaux sociaux avec ce commentaire : « Voilà comment on fabrique l’islamophobie en France » !
Mon expérience comme ma vision des choses sont désormais entre les mains de divers lecteurs dont des parents, des éducateurs en charge de la jeunesse, des acteurs luttant contre la radicalisation islamiste et des responsables politiques. Cette expérience vaut ce qu’elle vaut, basé aussi sur des arguments autant factuels qu’incontestables, y compris sur un terrain purement judiciaire.
Naturellement, il y a des lecteurs qui sont convaincus que ma démarche, totalement désintéressée, est un témoignage citoyen d’intérêt public, visant principalement à protéger la jeunesse et prévenir toute radicalisation islamiste précoce dans des milieux sectaires peu (voire pas du tout) fréquentables. D’autres, à la fois juges et parties, y voient un acte de lâcheté et de traitrise et n’hésitent pas à multiplier les attaques devant la justice pour « diffamation » : ils perdent à chaque fois. D’autres n’hésitent pas à me qualifier d’islamophobe, d’apostat, d’hérétique et de que sais-je d’autres, en signant par de tels étiquettes mortifères une sorte de « permis à tuer ».
Au milieu de tous ces tumultes épisodiques, je trace mon chemin dans la constance, la cohérence et la détermination.  Si Dieu ne fait pas l’unanimité sur Terre, qui suis-je pour prétendre vouloir en faire ? Je cherche la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. En somme, mon expression aide certains à voir plus clairs. Elle dérange ceux qui aiment se développer dans la fourberie, l’obscurité et la confusion. Vous l’avez certainement compris, ce n’est point ma petite personne l’enjeu, c’est ce que je raconte qui pourrait avoir du sens (ou pas) pour de nombreux parents, de nombreux citoyens dans un monde devenu trouble et incertain. Sur mon smartphone, j’ai dû supprimer des contacts et en rajouter d’autres.        
– Cette fois, vous vous en prenez assez violemment aux successeurs du Prophète. Selon vous, les califes n’étaient surtout pas « bien-guidés »
Mohamed Louizi : Permettez-moi de rappeler que l’expression « califes bien-guidés » (al-Khulâf’a al-Rashidûn, en arabe) ne figure nulle part dans le Livre révélé (appelé communément le Coran). Cette expression figure dans un hadith (parole attribuée au Prophète, au moins plus d’un siècle et demi après sa mort). D’ailleurs, avant sa mort, le Prophète Mohammed n’a désigné le nom d’aucun calife qui devait le succéder. Peut-être, parce qu’il était à la fois Prophète et Messager mais jamais roi, comme l’explique si bien le théologien et juriste égyptien Ali Abderraziq dans son ouvrage « L’islam et les fondements du pouvoir » paru en 1925. Le Livre révélé a sa propre logique interne, sa propre terminologie.
En effet, alors que les chiites, d’abord pour des raisons purement politiques à l’origine, ont développé une sorte d’hostilité, qui va devenir ensuite doctrinaire, vis-à-vis de certains compagnons du Prophète et notamment des trois premiers califes qui auraient, selon eux, chipé le pouvoir à Ali Ibn Abi Taleb, le cousin et gendre du Prophète, lors de la fameuse « réunion du préau », les sunnites, eux, croient en la « probité des compagnons » (‘adâlat Al-Sahaba, en arabe), une doctrine selon laquelle tous les compagnons du Prophète, califes compris, seraient irréprochables, incritiquables et promis quoi qu’ils eussent fait, ou pas, au Paradis. Chez certains takfiristes, y compris chez des frérosalafistes, le simple fait de ramener tous ces compagnons à leur dimension humaine, à leurs histoires personnelles respectives, fait de vous un apostat. Mais que dit le Livre révélé ? Comment le Livre révélé les présente ?   
Dans la sourate L’événement (al-Wâqi’ah), il est écrit : « Vous serez rassemblés en trois groupes : les Compagnons de la Droite, quels Compagnons de la Droite ? Les Compagnons de la Gauche, quels Compagnons de la Gauche ? Et les Pionniers. Les Pionniers, les voilà, les Proches … » (Livre Saint, 56, 7-11). Une différenciation générale des humains, le Jour du jugement dernier, selon trois groupes distincts, faite sur le base de la foi, non uniquement la foi musulmane proprement parler, et de ce que la présence de cette fois, ou son absence, avait produit comme bonnes ou mauvaises actions, conformément à l’éthique et aux recommandations divines. J’essaie de simplifier le schéma ainsi.
Dans cette même optique, le Livre révélé approche ce qu’étaient réellement les compagnons du Prophète, des hommes parmi les hommes, aussi selon ces trois catégories, sans pour autant les essentialiser comme le font les sunnites, dans un sens, et les chiites dans le sens opposé. Il dit, sans citer leurs noms, dans la fameuse sourate 9 : « Allah se veut excellent  avec les pionniers, les premiers émigrés, les Ansârs et leurs suivants. Ils veulent être avec Lui. Il leur assigne des Jardins  sous lesquels courent les fleuves  en permanence, là, à jamais. Voilà le triomphe, le grandiose. Parmi ceux qui vous entourent, il est des A‘râb embusqués, comme le clan de Médine, obstinés aux embuscades. Tu ne les connais pas, mais nous, nous les connaissons. Ainsi nous les affligerons doublement, quand ils seront plongés dans un supplice grandiose. Mais d’autres ont admis leurs fautes : ils mêlaient une action intègre à une autre mauvaise. Peut-être Allah retournera-t-il vers eux ? Voici, Allah, Clément, Matriciel » (Livre Saint, 9, 100-102). Ce qui veut dire simplement que les compagnons du Prophète, tout comme le Prophète lui-même, étaient des humains, comme tous les humains, dans toutes les sociétés, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs mérites et leurs fautes.
De ce point de vue, analyser ce qu’étaient leurs histoires respectives, selon ce que les références historiques reconnues comme telles ont rapporté, n’est pas s’en prendre violemment à eux, bien au contraire. C’est simplement les humaniser alors que la tradition canonique tente de les diviniser. D’ailleurs vous ne trouverez aucun manque de respect à leur égard dans mon plaidoyer mais plutôt une mise en perspective, interrogeant le sens d’une réalité historique occultée par une volonté des islamistes, entre autres, de magnifier cette époque et de la fantasmer à dessein. Mais l’histoire reste l’histoire !
La vérité c’est que ce sont bien des compagnons, très occupés par la succession et la gouvernance politique de Médine, qui ont laissé à l’abandon le corps du Prophète attendre trois jours avant qu’ils ne soient enterrés. C’est bien le premier calife qui a ordonné et conduit les fameuses « guerres d’apostasie », en provoquant la mort de plusieurs milliers de personnes, en l’espace de moins de deux ans et demi, alors que le Prophète lui-même, durant 23 ans de sa mission, n’a pas tué un seul apostat parce qu’il était apostat. C’est bien le deuxième calife qui a orienté ses soldats vers les conquêtes pour annexer d’autres territoires alors qu’à l’époque du Prophète l’usage des armes n’était toléré que pour se défendre sans transgression des biens et des territoires d’autrui. Je peux en citer d’autres exemples de guerres fratricides opposant des compagnons. Sans parler d’autres événements choquants dont sont responsables d’autres compagnons, leurs enfants et leurs entourages : la décapitation du petit-fils du Prophète al-Hussein ibn Ali à Karbala, le pillage de Médine, la destruction de la Ka’ba, et j’en passe et des meilleurs !
Par conséquent, ou alors ces événements seraient faux et mensongers, auquel cas il va falloir remettre en cause toutes les références historiques et cesser de suite toute lecture sélective sacralisante. Ou alors ces événements s’étaient bel et bien déroulés, dans un contexte qui n’est plus le nôtre, alors pourquoi sacralise-t-on cette époque et tous ses acteurs, indifféremment ? Pourquoi considère-t-on que les trois premiers siècles, que sacralisent les frérosalafistes, comme étant la référence, l’exemple, le modèle passé à reproduire en continue ? Et surtout, et c’est le sens de mon plaidoyer, comment ces événements dramatiques ont pu alimenter la construction idéologique de l’islam politique ?        
– Vous évoquez l’existence d’autres Corans, qui n’auraient été détruits qu’au Xe siècle. Vous êtes un ingénieur, mais pas un historien, ni un savant. Ne craignez-vous pas que certains intellectuels musulmans vous conseillent de retourner à l’école?
Mohamed Louizi : Non, dans mon plaidoyer, je n’évoque pas l’existence d’autres « Corans », en ce terme-là. D’ailleurs, j’ai fait tout un travail de définition pour différencier, sémantiquement parlant, entre plusieurs termes usuels, que l’on utilise à tout va, sans précaution, tels des synonymes : « Coran » (al-Qur’ân), « Livre » (al-Kitâb), « Vulgate » (al-Mushaf), « Prophétie » (al-Noubouah), « Message » (al-Rissalah), etc. Sur la base des travaux de nombreux universitaires et spécialistes arabes, presque méconnus curieusement du lecteur francophone — comme quoi l’islamisme à la française a bien orienté les traductions de l’arabe vers la direction qui sert son idéologie et ses projections — j’ai évoqué l’existence certifiée par des historiens et par des spécialistes, mondialement reconnus, d’autres vulgates, c’est-à-dire d’autres Moshafs, et non d’autres « Corans », notamment la vulgate (ou le palimpseste) de la grande mosquée de Sana’a, découvert accidentellement au Yémen, bien avant ma naissance !
En effet, prendre cet exemple, en particulier, ne vaut pas une remise en question de l’origine divine de la révélation, à laquelle je crois. Cela n’est pas la question. L’historien américain John Cole, spécialiste du Moyen-Orient et professeur d’histoire à l’Université de Michigan qui a examiné cette vulgate a attesté qu’elle « ne présentait pas de variantes importantes du Coran moderne » et que « bien que l’ordre des chapitres soit différent de la norme ultérieure, le texte lui-même ne présente pas de variantes importantes du Coran d’aujourd’hui. Cela montre – conclut-il – que la religion de l’islam a une base solide dans l’histoire ». Je cite tout ceci dans mon plaidoyer. La vulgate de la grande mosquée de Sana’a, plus ancienne que celle attribuée au troisième calife Othmân, comporte, hormis l’ordre des sourates, autre chose qui m’intéresse plus particulièrement dans mes recherches : la présence des points diacritiques au-dessus et en-dessous de certains lettres arabes alors que celle d’Othmân en est dépourvue. Pourquoi ? Si on rajoute à cette interrogation d’autres interrogations tout à fait légitimes liées à l’illettrisme présumé du Prophète, ce dogme qui n’a cessé d’être remis en cause par des anciens comme par des contemporains, que je cite aussi dans mon essai, la question de savoir « qui a écrit le Livre en vérité ? » s’impose.
En d’autres termes, si le Livre Saint comportait des points diacritiques au moment-même de la révélation (que le Prophète en soit le seul scribe ou qu’il ait supervisé les travaux d’autres compagnons-scribes) — ce que de nombreux indices concordants et des épigraphies prouvent — au nom de quelle légitimité le calife Othmân avait décidé, après plus de 12 ans de la mort du Prophète, d’effacer ces points diacritiques dans sa vulgate, en privant la langue arabe de plus de dix lettres de son alphabet ? Pourquoi l’aurait-il fait ?
Dans cette optique, le «dogme de l’illettrisme» présumé du Prophète, ne représenterait-il pas uniquement cette manipulation grotesque visant à légitimer la vulgate du calife Othmân et sa stratégie de «l’effacement du Livre», comme premier acte de l’instauration d’une autorité cléricale faisant de sa capacité à déchiffrer un écrit arabe devenu illisible car dépourvus de tous ces points diacritiques, une source de pouvoir : une sorte d’autorité religieuse aux ordres de l’autorité politique ? D’ailleurs, les kharidjites, qui avaient assassiné le calife Othmân chez lui, lui avait reproché, entre autres, « l’effacement du Livre » dont il fut l’auteur ou le commanditaire. Pour quelles raisons — je parle ici des vraies raisons — le calife Othmân a décidé d’effacer ces points diacritiques et de rendre le Livre Saint illisible et confus ?
Je n’ai pas inventé la poudre, disait un ami. Ces interrogations existent depuis belle lurette, traitées et examinées par tant de spécialistes notoires, par tant d’universitaires et d’académiciens arabes de renommée. Je n’ai fait que les introduire, durant les dix dernières années, à ma façon, dans le débat franco-français à l’heure où la question de la réforme de l’islam (historique et politique) est posée plus que jamais, voire urgemment. A ces intellectuels qui s’arrogeraient une sorte de droit exclusif de (re)penser l’islam, telle une autorité de tutelle, je dirais quatre choses :
Primo, vivre l’islam et le penser au quotidien, n’est pas une affaire de spécialisation ou de « sciences » empiriques semblables à la médecine ou à la mécanique, qui seraient l’exclusivité de certains initiés, de certains soi-disant spécialistes. Penser sa foi et sa condition d’homme de foi ne requiert aucun diplôme qualifiant. Ni le Prophète, ni ses compagnons, n’avaient pas, à ma connaissance des bacs+8. L’islam en tant que foi pacificatrice des rapports entre les humains s’adresse à l’humain affranchi des jougs et non au spécialiste ultra-diplômé.  
Secundo, le Livre Saint ne reconnaît aucune autorité religieuse de tutelle qui se placerait comme intermédiaire entre Dieu et tout musulman et qui s’octroie le privilège de dicter au croyant ce qu’il doit dire (ou pas), ce qu’il doit faire (ou pas), ce qu’il doit penser (ou pas). Il n’y a pas de clergé en islam qui serait semblable à l’ordre rabbinique ou ecclésiastique. La foi musulmane est une sorte de foi rebelle ne reconnaissant ni l’ordre des mollahs, ni l’ordre des âyatollâhs, ni l’ordre des conseils des fatwas.  
Tertio, dans l’ensemble de mes écrits, je cite mes références croisées en notes de fin de texte ou parmi les lectures recommandées. Dans mon plaidoyer par exemple, il est question de 62 ouvrages en arabe et en français auxquels je fais référence. Il va falloir dépasser les titres et les postures des uns et des autres pour s’occuper du fond des questions posées, et non de chercher quelle serait la « légitimité » de celui qui les formule.   
Quarto, enfin, pourquoi ces « intellectuels musulmans » n’ont-ils pas eu, sauf quelques exceptions, le courage intellectuel d’introduire toutes ces questions sensibles, en français, dans un débat contradictoire franc et respectueux, alors que dans le monde arabe, ces questions sont examinées depuis plus d’un siècle, au moins ? Qu’attendaient-ils pour en sensibiliser le lectorat francophone, musulman ou pas ?
Enfin, en 2007, lorsque j’ai lancé mon blog « Ecrire sans censures », certains « intellectuels musulmans » faisaient la grimace et considéraient que les questions que j’ai décidées d’introduire, avec quelques amis, petit-à-petit, dans le débat intercommunautaire, n’étaient pas pertinentes voire déconnectées de notre réalité française. Je suis heureux que les mêmes rejoignent aujourd’hui la caravane de la « réforme de l’islam » avec, tout de même, un peu de retard. Peut-être, il leurs faillaient plus de temps pour comprendre les enjeux. Peut-être la succession des attentats leur a fait changer d’avis.              
– Lors d’une conférence organisée récemment, intitulée « Face aux menaces, déceler, analyser, former », les criminologues ont évoqué les liens de plus en plus fréquents entre banditisme et djihadisme. Les auteurs des attentats contre Charlie Hebdo avaient acheté leurs armes à des voyous. Comment analysez-vous ce phénomène?
Mohamed Louizi : Je ne suis pas criminologue. Je n’ai pas assisté à cette conférence non plus. Je n’ai pas lu ses actes donc je me garde de  commenter ce que j’ignore. Toutefois, permettez-moi de faire remarquer qu’il ne s’agirait pas d’un phénomène nouveau. Car déjà en 2005, le journal Le Monde avait titré « Des perquisitions confirment un lien entre islamisme et grand banditisme », où des délinquants connus de la justice française pour des délits du droit commun avaient des liens avérés avec des islamistes et des djihadistes. Que les mouvements djihadistes soient tentés de recruter leurs « soldats », dans le milieu de la criminalité organisée et du grand banditisme, notamment lorsque ces criminels sont condamnés et passent par le milieu carcéral, cela a déjà été constaté et analysé. Que des mouvements tels qu’al-Qaïda, les Talibans ou autres financent leurs actions terroristes par le trafic de la drogue et des armes, entre autres, cela n’est plus un secret. Mais il serait réducteur, voire très simpliste, de faire croire que le djihadisme serait une affaire de voyous et de criminels : ce qui reviendrait à faire passer à la trappe l’idéologie qui le nourrit et à l’absoudre de toute responsabilité. Je ne pense pas qu’il s’agirait uniquement d’une « jihadisation de la criminalité », si vous permettez, encore moins, d’une « islamisation de la radicalité », thèse défendue par Olivier Roy.
Ce qui serait, de mon humble avis, intéressant à analyser, ce n’est pas uniquement la seule dernière phase préparatoire, précédant le passage à l’acte terroriste, ou celle consistant à trouver les moyens logistiques pour perpétrer un attentat ici ou là. Certainement, des cellules djihadistes prêtes à attaquer se ravitaillent dans certains milieux criminels, mais pas que. Car depuis Charlie Hebdo les modes d’action djihadistes composent un panel divers et varié : attaques à la kalachnikov achetées chez des réseaux criminels mais aussi chez des militants de l’extrême-droite ; attaques à la bombonne de gaz achetés dans les stations services ; attaques aux couteaux et à la machette achetés auprès du bazar du coin ; attaques à la voiture, à la fourgonnette et au camion bélier, loués chez des agences de location respectables etc. Ce que je veux dire par là, c’est que ce ne sont ni les modes d’action, ni les profils criminels des exécutants djihadistes qui pourraient livrer une vision d’ensemble de ce qu’est le djihadisme. Le sens de mon travail, que ce soit dans mon premier essai ou dans le deuxième et aussi dans l’ensemble des mes articles, c’est de décrypter le contre-projet de société que tente d’imposer les islamistes djihadistes par la terreur et que d’autres islamistes l’imposent petit-à petit par une certaine acceptation transitoire de la démocratie et de ce qu’elle permet dans le cadre de notre République laïque. Ce contre-projet de société a un nom : l’idéologie de l’islam politique, c’est-à-dire le Tamkine.          
– Comment expliquez-vous la montée en puissance de certains sites salutistes, de plus en plus plébiscités par des jeunes musulmans ? 
Mohamed Louizi : Je n’ai hélas pas de données statistiques quantifiant ce phénomène numérique qui pourraient indiquer des tendances baissières ou haussières. Cependant, la succession d’attentats et de tentions polarisant les sociétés occidentales en général, et la société française en particulier, ne laissent personne indifférent, y compris la jeunesse. Je dirais même : surtout la jeunesse et tant mieux. Par tensions, j’entends toutes ces tensions entretenues réciproquement, en permanence, tel le mouvement oscillatoire des billes dans une pendule de Newton, entre les frères-siamois qui sont tous ces mouvements islamistes, d’un côté, et tous ces mouvements de l’extrême-droite, de l’autre.
On essaie de faire croire qu’une partie de la jeunesse française, notamment musulmane, serait perdue pour toujours, car supposée être acquise totalement, définitivement aux thèses extrémistes et islamistes. S’il est vrai qu’une partie de cette jeunesse est tombée, non pas de manière choisie et irréversible, dans le piège islamiste, tendu depuis plus de trente ans dans bien des mosquées, des quartiers, des associations sportives et même dans des écoles et établissements scolaires publics et privés, il n’en reste pas moins que cette jeunesse est engagée dans une quête de sens, car elle est témoin, comme nous tous, de l’impasse suicidaire vers laquelle les thèses islamistes et extrémistes veulent entraîner toute la société, notre société : c’est-à-dire vers la guerre civile. Le défi aujourd’hui est comment expliquer à cette jeunesse en quête de sens, comment la convaincre que l’islam est une chose et que l’islam politique, qu’il soit jihadiste ou réserviste, en est une autre ? Comment la convaincre qu’un autre islam apolitique, c’est-à-dire un islam salutaire, éclairé, non-violent, non-conquérant, pacificateur est plus que possible, il est même vital pour continuer à faire-société ensemble dans un cadre laïque, libre, fraternel et égalitaire ?
Cela passe certes par l’éducation mais aussi par une réforme structurelle qui devienne de plus en plus inéluctable. Mais avant cela, il va falloir transformer l’émotion en une prise de conscience qui ne doit plus considérer l’idéologie de l’islam politique comme une solution mais plutôt comme le nœud commun à tant de crises chroniques. Encore faudrait-il laisser un peu d’espace médiatique et encourager les porteurs de ce discours d’espoir et d’espérance ?
Il est un fait : la jeunesse française musulmane, qui n’est pas arabisante, me semble être une double-victime, d’abord de la lâcheté des décideurs politiques clientélistes qu’ils l’on livré à des islamistes. Elle est aussi victime de la lâcheté de nombreux intellectuels musulmans qui n’ont pas su rivaliser avec le discours islamiste radicalisant. Au contraire ils l’ont accompagné dans ses rassemblements, dans ses « mosquées » devenus des QG politiques, dans ses conquêtes de tant de territoires délaissés par l’Etat. Ils n’ont pas su traduire et introduire, par exemple, tout un pan de la littérature arabo-musulmane qui prônent la non-violence, au nom de la foi musulmane et de son récit principal, par exemple, depuis plus d’un demi-siècle. Comment se fait-il que des jeunes français musulmans adoptent et défendent sur les réseaux sociaux les thèses extrémistes d’un certain Sayyid Qutb (ce frère musulman théoricien de tous les mouvements djihadistes), exécuté en 1966, et que cette même jeunesse française, ne connait rien, strictement rien, de la pensée islamique non-violente d’un penseur syrien qui s’appelle Jawdat Saïd ? Celui-là même qui a écrit un très bon livre, jamais traduit en français, intitulé : « Doctrine du premier fils d’Adam : la problématique de la violence dans l’action islamique », publié dans le monde arabe pour la première fois en 1966. Nous avons raté quelques choses mais il est encore temps d’agir avant que ce ne soit vraiment trop tard.        
 
 

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16 commentaires

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  1. Bonsoir à tous
    J’ai lu attentivement les réponses de monsieur Louizi et je les trouvent tout simplement logiques.
    J’ai retrouvé l’islam authentique du prophète en lisant et en écoutant le Dr Mohammed Chahrour.
    Faites comme moi, vous apprenez beaucoup de choses sur l’islam cachées par les empires des oumyades, des abassides et les otomans.

    • humain
      On vous a déjà dit que M.Chahrour est un ignorant doublé d’un escroc. Il n’est pas “docteur”, mais ingénieur. Personne de sérieux en études islamiques ne veut débattre avec lui. Inutile donc de vous servir ce site pour faire sa propagande.
      Tout ça c’est du même tonneau que cet imposteur de M. Louizi qui, comme tant d’autres avant lui, cherche à avoir son couvert à la table de la République. En attendant, il ne vous dit pas qu’avec ses interviews et articles bidon, ce Louizi sert la soupe à Caroline Fourest (via le site “InfoIkhwan”) et aussi à Riposte laïque, deux sources connues pour leurs postures racistes et islamophobes. Mais bon, libre à vous de continuer à jouer les sourds et aveugles.

  2. M. Mohamed Louizi voud dites : “[…] d’autres interrogations tout à fait légitimes liées à l’illettrisme présumé du Prophète, ce dogme qui n’a cessé d’être remis en cause par des anciens comme par des contemporains, que je cite aussi dans mon essai, la question de savoir « qui a écrit le Livre en vérité ? » s’impose.
    […]
    le «dogme de l’illettrisme» présumé du Prophète. ”
    L’humble “chercheur” de samedi matin que je suis, en conclu que ceci est une remise en cause de l’authenticité du Prophète et aussi une remise en cause de celle du Coran. Un des critères distinctifs de Mohammed est son statut d’illettré et le Coran le dit 2 fois. Cela semble vous avoir échappé.
    Aussi une bonne partie du Coran est composée de texte législatif… où trouvez-vous le caractère apolitique ? Je lirai votre livre mais je crains que vous soyez resté enfermé dans les détales franco-françaises au lieu de vous élever davantage.
    Merci encore de contribuer au débat. La vérité demeure toutefois à être trouvée.

  3. Merci pour l’effort.
    Attention cependant à ne pas nécessairement rechercher des antithèses pour accommoder la tendance générale et ce que les gens aimeraient entendre en France. L’Islam, le Christianisme, etc. sont tous politiques. Toute religion est politique par essence. Jusqu’où on s’en inspire pour faire de la politique concrètement ? C’est là une source de différences. L’on peut être contre l’expression de cette politique, les tournures ou les axes idéologiques que les humains choisissent; contre les Frères musulmans, les Démocrates-Chrétiens, le T-party, … mais nier l’aspect politique ne serait pas vrai. Si la politique c’est faire de l’action publique alors le Coran recommande d’en faire… Personne ne doute que le Jeûne du Ramadan (4e pilier) soit très important ! Eh bien il est moins important que le 3e Pilier qui concerne la Zakat, acte qui entre dans la politique. Combien de versets demandent de croire et de FAIRE DU BIEN(j’ai compté). Faire du bien dans la société c’est la vocation de la politique.

  4. “Ce qui veut dire simplement que les compagnons du Prophète, tout comme le Prophète lui-même, étaient des humains, comme tous les humains, dans toutes les sociétés, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs mérites et leurs fautes”
    Si l’auteur croit en ALLAH en son Prophète (SALLA ALLAHOU ALEYHI WE SELLEMet en son message, il devra revenir sur cette affirmation, car le prophète n’est pas comme les autres hommes, en ce sens qu’il est guidé par ALLAH, il n’a pas de défaut, même s’il n’a pas la réponse à toute question. ALLAH l’a bien précisé dans le Saint QURAN, WE MA YANTIGHOU ANI ELHEWA IN HOUWA ILLA WAHYOUN YOUHA. WE INNAKA LA ALA KHOULUKINE AZHIM….
    Dire qu’il est comme tous les hommes équivaut à dire qu’il n’est pas inspiré par ALLAH, qu’il pense, agit et réagit de lui même.

  5. certes, le Prophète (PSSL), n’avait pas désigné ouvertement de successeur, mais en maintes occasions, en a fait allusion, en faveur d’Abou-Bakr (Allah l’agrée), la guerre mené par le premier Calife, appelé à tord “Guerre d’apostasie” est tout à fait erronée, mais une guerre contre l’insurrection envers uns entité naissante, menée par Moussailima le menteur qui, au présent du Prophète avait exhibé ouvertement son apostasie, se proclamer lui même prophète, et n’a jamais fait objet de condamnation en raison apostasie, d’ailleurs le Coran ne réserve aucune condamnation d’apostasie pour le simple reniement de la religion, les gens poursuivis par le Prophète ne fusent pas de simple apostats seulement, mais des criminels ayant commis les pires exactions envers les musulmans.

  6. “Ce qui veut dire simplement que les compagnons du Prophète, tout comme le Prophète lui-même, étaient des humains, comme tous les humains, dans toutes les sociétés, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs mérites et leurs fautes.”
    Si l’auteur croit en ALLAH et en son prophète, il doit revenir sur cette phrase. Le prophète peut ne pas avoir de réponse à tout, mes il n’a pas de défaut et ALLAH l’a précisé dans le Saint Coran. Il n’st pas comme les autres hommes. je ne dis pas comme l’auteur devrait intérieurement penser qu’il n’est pas comme les autres hommes.

    • Et oui il est parfait… comme Jésus ! c’est comme la course aux miracles , il y en plein dans la bible , donc il faut en trouvé à tout pris dans le coran… Jésus était parfait pour les chrétiens , allez hop , on sort du chapeau Muhammad était parfait aucune preuve mais c’est écrit dans le coran… et si le coran n’était qu’un livre d’homme ? comme la bible et la torah avant ? y avez-vous pensé un seul instant ? Et si le sens de certaines affirmations étaient autre, voir tout le “contraire” ? Les juifs ont inventé le principe de peuple élu de Dieu , les chrétiens celui de Jésus fils de Dieu et les musulmans le coran livre de Dieu… un besoin pathologique d’exclusif ? dans exclusif il y a exclure et par ces verrouillages de l’intelligence, parce que c’est des verrous, toute réflexion est écartée et ça donne l’une des pires périodes de toute l’histoire de l’islam la notre: un islam tiré vers le bas. Pour ma part plus le coran est un livre d’homme, plus je me sens musulman , bizarre non ? comme j’aime à le dire, il est vraiment temps que l’islam, les musulmans surtout, repasse par la case caverne, celle de Muhammad, de Jésus mais aussi celle de Planton. wa salam wahleykoum.

  7. Mais le prophète a quand même été chef d’Etat. Si ce n’est pas faire de la politique, qu’est-ce que c’est? Le Coran aborde les questions politiques également. Que les “religieux patenté” enturbanés ou qamisé n’aient pas le monopole de l’interprétation des textes religieux, en particulier ceux qui ne connaissent rien à la science historique, linguistique, sociologique, économique, médicale, psychologique, logique, philosophique, cela devrait être une évidence “islamique”, mais l’islam et les musulmans se doivent de prendre position sur les questions sociales et politiques, usure, économie usuraire, rapports sociaux, injustices, modèle de société, questions de société…ce qui passe par des actions politiques visant à soutenir un pouvoir politique ou un autre.

  8. ( Mohamed Louizi : « Le prophète n’a désigné le nom d’aucun calife qui devait lui succéder » )
    -Mais il a fait allusion à Aboubaker Esseddik,
    -de Diriger la Prière des Musulmans,
    -Et cela veut tout dire et sans Philosophie aucune !

  9. C’est vrai , le prophète a laissé le pouvoir ouvert au sens du Coran , La choura (le vote)
    et non pas au sens de la pensée humaine.
    Dans l’Islam on choisit les gens du pouvoir, et non pas le pouvoir , le pouvoir c’est Ellah.
    Dans la pensée humaine, on choisit les gens du pouvoir, et non pas le pouvoir, le pouvoir est républicain , démocrate.

  10. L’auteur dit des choses intéressantes. Il est entrain de glisser et de s’arroger l’exclusivité de dire la vérité comme ceux qu’il critique. Sous les feux des projecteurs il perdra son indépendance. Il glisse inexorablement et finalement : il dira “Jésus petit Jésus je t’ai poussé bien haut et si j’avais voulu t’attaquer au défaut de l’armure ta honte égalerait ta gloire et tu ne serait plus qu’un fétus dérisoire.
    Et le résultat sera alors celui du prêtre de Baudelaire : “Immédiatement sa raison s’en alla, l’éclat de ce soleil d’un crêpe se voila… et le chaos roula dans cette intelligence, temple autrefois vivant plein d’ordre et d’opulence”.
    Prière sur Jésus (parole d’ALLAH)

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