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Mohamed Kacimi accusé d’avoir bidonné son témoignage sur “l’apologie du terrorisme” dans un lycée du Val-de-Marne

Dans le climat délétère ambiant, les affaires d’ "apologie du terrorisme" se succèdent à un rythme effréné, soit montées en épingle, soit créées de toutes pièces, nombreux étant ceux qui croient entendre des voix… apologétiques dans la cacophonie nationale, cette dissonance bruyante née d’une unité nationale très éphémère.

Etait-il en quête d’une bonne intrigue, de celles qui donnent des sueurs froides, ou en mal de notoriété, toujours est-il que Mohamed Kacimi, écrivain et dramaturge, est aujourd’hui dans la tourmente médiatique et le collimateur du magazine Marianne pour avoir prêté l’oreille à ces discours imaginaires, ou plus prosaïquement pour avoir bidonné un reportage en immersion dans le lycée Michelet, situé dans le Val-de-Marne.

Voici les témoignages, prétendument pris sur le vif, dont il gratifiait ses fans sur Facebook, le 12 janvier, et dont l’ineffable Finkielkraut se faisait l’écho la semaine dernière sur France 2, dans l’émission « Des paroles et des actes », avec un art consommé de la dramatisation.

« Bon je vois que le théâtre ne vous passionne pas beaucoup, pouvez vous me dire comment vous avez vécu les…. événements du journal… satirique.
Un frisson parcourt les deux classes : 
– Vous parlez de Charlie ? 
– Oui c’est ça.
– Vous l’avez vécu comment, vous monsieur ? 
– Je dois vous avouer que j’ai eu beaucoup de peine.
– Ah, s’esclaffent certains, pas nous.
– Pourquoi ? 
– Ils l’ont bien cherché.
– Ils l’ont voulu.
– Ils ont eu ce qu’ils voulaient.
– On n’insulte pas les gens comme ça.
– Surtout notre Prophète, personne ne l’a vu, personne ne lui a serré la main, comment peuvent-ils le dessiner. »

Et de conclure en apothéose avec cet avertissement frissons garantis lancé par un lycéen :

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 « Monsieur, faut que je vous dise une chose, c’est la guerre, ça va être la guerre nous les musulmans et les autres, les juifs et les chrétiens, la guerre à mort. »

Grandeur et décadence, la courte consécration télévisuelle de Mohamed Kacimi, hélas suffisamment longue pour avoir leurré le bon peuple, est désormais entachée du déshonneur de la falsification, le lycée Michelet, objet de l’enquête fumeuse, ayant dénoncé un « témoignage fiction » dans les colonnes du Parisien.

« Nos élèves avaient échangé avec lui pendant cinquante minutes. Il n’y a pas eu de violences, d’éclats de voix. C’est lui qui a parlé de Charlie Hebdo, alors que ce n’était pas du tout le sujet. Du coup […] nous avons apporté un éclairage objectif avec les élèves sur le fait qu’il s’agissait d’un témoignage fiction, signé par un écrivain dramaturge, ce qui n’est pas anodin. »

Démystifié, Mohamed Kacimi se braque contre Marianne, qu’il traite de « torchon », soutenant mordicus sur sa page Facebook que "rien n’est inventé", tout en concédant cependant un léger détail accablant : "Oui, j’ai recoupé plusieurs témoignages de différents endroits, mais ce n’est pas grave puisque rien n’est inventé". Ahurissant ! L’écrivain, pris à son propre piège, n’a pas seulement fait en sorte que la fiction dépasse la réalité, il a souhaité qu’elle l’outrepasse outrageusement, l’essentiel étant que la France de Jeanne d’Arc entende les mêmes voix que lui, aussi spécieuses et chimériques soient-elles… 

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