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“Misères du désir” d’Alain Soral : un livre décapant !

Pour Jean-Jacques Rousseau : « On ne demande plus à un homme s’il a de la probité, mais s’il a des talents ». Du talent Alain Soral en est pétri, et il est indissociable de sa probité provocatrice qui lui vaut un statut particulier parmi tous ces « écrivains » colporteurs de fadaises dont les manuscrits sont avant tout destinés au lecteur gourdiflot, à la ménagère de moins de 50 ans et autres jouvencelles énamourées. Ces tacherons de la plume érigés en philosophes dernier cri, humanistes à temps partiel et inconditionnels d’un premier ministre ventripotent du Proche-orient, adepte de ratonnades version 3D, forment un cénacle bénéficiant d’un vaste réseaux d’amitié dans les médias, où la pratique du renvoi d’ascenseur assure l’ ascension fulgurante des ventes de leurs livres, fruits de leurs cogitations faméliques. Au contraire d’Alain Soral qui dispose d’un réseau d’inimitié, propre à lui garantir un boycott médiatique consensuel, quand ce n’est pas un éreintage prémédité de son ouvrage, fondé sur la seule lecture de la dernière page de couverture par une critique bien pensante se rappelant amicalement à son bon souvenir.

Mais Soral n’a cure du conformisme médiatique. Fort du succès de son précédent ouvrage, il nous offre avec Misères du désir aux éditions Blanche, un récit décapant mêlant allégrement des éléments de fiction à des parcelles autobiographiques sur lesquelles s’agrége une grille d’analyse sociologique de cette idéologie du désir moteur de notre société de consommation. Une idéologie qui plonge ses racines dans les événements de mai 68, qui ont vu l’émergence d’une génération de révolutionnaires à papa qui à défaut de bouleverser l’ordre social ont changé l’ordre sexuel. Le « grand capital » contre lequel ces gauchistes salonards prétendaient lutter surfera des années plus tard sur cette révolution sexuelle, en y décelant un nouveau filon. Depuis, ceux qui ne déclinent pas leurs faits d’arme sexuels sont taxés de ringards par nos rebelles qui osent la transgression.

Dans un style acéré qui tranche avec le ton façon bulletin paroissial des maisons d’édition, Soral pourfend les truismes, torpille les poncifs, tel un frondeur en état d’alerte permanent, un boutefeu incendiaire dans le sérail médiatico-mondain du prêt à penser. Cette idéologie du désir donc, dont d’aucuns font l’apologie, constitue pour Soral l’aliénation suprême :

« Si le pouvoir des marchands nous présente le laisser-aller à ses pulsions désirantes, individualistes, irresponsables comme un acte de liberté transgressive, c’est donc bien que la liberté et la subversion sont à chercher de l’autre côté de cette entreprise de démolition de la conscience de soi et du respect de l’autre ».

Mais de son argumentation implacable, des esprits pudibonds ne retiendront que les tournures discourtoises. Soral les justifie ainsi : « Pour oser cette écriture relâchée qui est la mienne, j’ai attendu mon huitième livre. Mon modèle au début c’était Claude Bernard, le Vidal, le Dalloz, l’écriture juridico-scientifique ».

Le chapitre quatre est certainement le plus abrasif avec une dénonciation en règle de l’imposture de l’association « Ni putes ni soumises » qui trahit d’emblée son intitulé : « ça sent le brainstorming d’agence de pub affidée PS, la roublardise de communicants professionnels. « Ni putes ni soumises » ça sonne aussi faux que « pote » en d’autre temps ».

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Cette association est en fait symptomatique de la perception de la nouvelle génération des franco-maghrébins, confrontée à un « tournant » de l’histoire avec l’apparition des « tournantes ». Ces beurs ayant complètement fondu, ont été remplacés par les islamo-violeurs dont Ni Putes ni Soumises serait l’antidote. Soral poursuit sereinement son entreprise de démystification de cette association si vénérée par les médias en y disséquant sans ambages les visées politiques : « Ni putes ni soumises », cette association de beurettes télégéniques très soutenue par l’intelligentsia des centres-villes et le show-biz. Un engouement militant-paillettes qui n’est pas sans rappeler « SOS racisme », « Touche pas à mon pote » et autres assos sorties de nulle part, mais opportunément promues par le PS qui sait décidément y faire, depuis la sécession du congrès de Tours, dans la manipulation de la détresse des pauvres ».

Alain Soral qui se définit comme un écrivain subversif, ferraille dans ce livre contre les causeries normatives, malmène les stéréotypes idéologiques, abhorre les méditations lénifiantes. Méprisant les flagorneurs, les maquignons de la pensée, ce pamphlétaire inspiré, et insoumis, affranchi de tout projet carriériste, est avant tout motivé par un désir de vérité, dont il se dit prêt à assumer le prix.

Note :

Rappelons à titre d’information qu’histoire de faire fructifier leur bizness, « Ni putes ni soumises » vient tout juste de sortir un single intitulé pompeusement : « Brise tes chaînes ». Toutefois, à la lumière des ennuis judiciaires de leur secrétaire général Mohamed Abdi, qui vient d’être condamné par la Cour d’appel de Riom (Puy-de-Dôme) à trois ans de prison dont deux avec sursis pour « escroquerie », on ne saurait trop conseiller à « Ni putes ni soumises » d’adopter un titre plus adapté comme par exemple : « brise tes barreaux ».

 

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