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Mise au point après la désinformation du Chourouk sur Malek Bennabi

C'est avec un grand étonnement que j'ai appris que je suis indûment cité dans un article du Chourouk voulant faire croire que Malek Bennabi aurait adhéré au chiisme.

L'article paru à la page 24 de l'édition du 27 janvier 2014, m’attribue, avec une singulière audace, des déclarations, que j’aurais faites à une émission de Chourouk TV, sur la prétendue conversion du grand penseur au chiisme. Or, non seulement je n'ai jamais mis les pieds dans les studios de cette chaîne, ni reçu aucun de ses journalistes, mais je ne l'ai jamais regardée! Je ne connais de cette chaîne que quelques liens que des amis veulent bien m'envoyer, comme les entretiens avec le commandant Si Lakhdar.

Il s'agit donc bel et bien d'une désinformation caractérisée qui ridiculise son auteur auprès des lecteurs qui ont pu découvrir la supercherie en vérifiant dans les archives de cette chaîne.

L'auteur de cet article indigne d’être publié fait croire que j’aurais annoncé la prétendue conversion au chiisme de Bennabi au colloque organisé par le Haut Conseil Islamique à Alger en 2003, auquel ce drôle de journaliste n'avait pas assisté. Il m'était impossible de tenir de pareils propos, puisque ma communication avait porté exclusivement sur les comptes-rendus consacrés par des arabisants, islamologues et sociologues français à "Vocation de l'islam", publié par Bennabi aux éditions du Seuil à Paris en 1954.

Là aussi, une vérification auprès du HCI, où tout a été enregistré, permet de conclure à un grossier mensonge. A ce colloque, un intervenant a esquissé une comparaison (pouvant peut-être prêter à confusion) entre Bennabi et Chariati. Mais aucun des propos de cet intervenant ne peut être extrapolé pour conclure à l’adhésion de Bennabi au chiisme. Il a plutôt essayé de montrer que c’est Chariati qui avait été influencé par Bennabi.

Le reste de l'article ne fait que reprendre les allégations parues le 5 mars 2013 et auxquelles j'avais opposé des démentis catégoriques en appelant Ali Fodil sur son portable et en lui envoyant toutes les précisions sur sa boîte e-mail-aujourd’hui inutilisable. Je m’aperçois que la direction du Chourouk n'en a pas tenu compte, puisqu'elle n'a même pas daigné porté à la connaissance des lecteurs (qui mériteraient un peu plus de respect!) ma mise au point sur la confusion entre ma personne et un ancien ministre libanais du commerce, lui aussi victime de la grossière désinformation du correspondant du Chourouk à Constantine.

On peut se demander pourquoi la direction du Chourouk laisse faire ce douteux personnage dont on sait dès le début qu’il met sa plume au service d’une exaltée qui se glorifie de pouvoir faire publier tout ce qu’elle souhaite, pourvu qu’elle verse les montants exigés.

Quelques heures seulement après la parution de ce tissu de mensonges, pas moins de 100 internautes que je ne connais pas ont exprimé leur désapprobation. Tenant compte de ce désaveu, Chourouk a reconnu implicitement sa faute, puis qu’il a retiré et l’article et les commentaires. Mais cette première forme de repentance non écrite ne le dispense pas de porter à la connaissance des lecteurs mon démenti et ceux envoyés le jour même pas de nombreux lecteurs qui avaient assisté à mes conférences sur Bennabi, où ils m’entendirent contester la rumeur que Chourouk croit pouvoir transformer en information.

D’autres m’ont contacté quand ils ont vu une émission du 29 janvier sur Chourouk TV, où un journaliste, visiblement obsédé par cette question, a montré la photo d’un élève connu de Bennabi, en interrogeant son invité sur la prétendue adhésion au chiisme. Ce responsable de Chourouk TV sait donc pertinemment que je ne suis pas l’auteur de pareilles rumeurs. Qu’est-ce qui a empêché la rédaction du Chourouk de vérifier les allégations en provenance de Constantine auprès du responsable de Chourouk TV ?

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La relecture de tout ce que cette feuille a publié ces derniers temps sur Bennabi permet de conclure que la diffusion des idées du grand penseur n’est pas l’objectif principal de cet acharnement..

On se souvient du tapage fait autour de la maison de Bennabi à Tébessa qui ont induit en erreur le cheikh Qaradhaoui lui-même, puisqu’avec d’autres membres de l’association qu’il préside, il s’est permis de demander au président Boutéflika de leur attribuer ce bien immobilier. On a su très rapidement que derrière tout cela, il y avait un manipulateur qui ne dissimulait pas son intention de prendre possession de cette maison. Mêler la mémoire de Bennabi aux calculs de la maffia du foncier est une imposture qui déshonore ceux qui orchestrent ces campagnes.

L’obsession immobilière persiste encore dans l’article du 27 janvier 2014 qui fait état d’un « appartement que Bennabi et son épouse possédaient à Paris »(sic). L’exaltée informatrice du correspondant du Chourouk à Constantine, qui n’est pas à un fantasme, à une désinformation près, se voit-elle déjà en unique héritière de cet « appartement »? On aimerait bien avoir l’adresse de ce lieu pour pouvoir s’y recueillir et prier de temps à temps pour Bennabi…

Dans les articles de mars 2013, il a été beaucoup question de la marque et de la couleur de la voiture dans laquelle se déplaçait Bennabi, des vêtements qu’il portait et de ses goûts culinaires. Mais les lecteurs qui cherchent à mieux connaître les principaux axes de la pensée de Bennabi étaient restés sur leur faim à la lecture de ces articles indigents, anecdotiques et ne portant que sur les logements, les voitures, la nourriture et l’estimation fantasque du nombre de photos que je détiendrais.

Le ton et les contenus de ces articles ont de quoi décourager les lecteurs qui cherchent à mieux connaître ce penseur dont l’œuvre est redevenue actuelle à la faveur des échecs des gouvernants  admis à administrer leurs peuples avec pour seul viatique l’attachement névrotique au pouvoir et, plus récemment, aux « printemps arabes ».

Le dernier article relève d’une maladroite imitation de l’Action psychologique menée par le Veme Bureau de l’état-major de l’armée française pendant la guerre de libération, excellait dans l’art de faire passer le faux pour du vrai. A partir de vagues rumeurs autour d’un ancien du séminaire de Bennabi qui s’était enthousiasmé pour Khomeiny, l’auteur de l’article invente une justification a posteriori de cet enthousiasme en faisant croire que cela serait dans la droite ligne  du vrai bennabisme, lequel conduirait au chiisme.

En m&r
squo;attribuant des déclarations imaginaires sur le même sujet, ce singulier informateur veut faire croire à l’existence d’autres lecteurs de Bennabi qui auraient adhéré au chiisme. Cela conduirait à soupçonner d’adhésion au chiisme tout bon lecteur de l’œuvre de Bennabi. Cet apprenti-manipulateur semble persuadé qu’en martelant des contre-vérités elles finissent par devenir vraies. Il contribue au travail de sape par lequel certains milieux avaient cherché à porter atteinte à la mémoire du cheikh Ben Badis et à celle du cheikh Bachir Ibrahimi. Il leur restait Bennabi. En réaction à de semblables manipulations, Bennabi avait écrit au Caire, toutes affaires cessantes, un livre intitulé « la lutte idéologique dans les pays colonisés », à qui la désinformation du correspondant du Chourouk à Constantine donne un regain d’actualité plus d’un demi siècle après sa parution.

En faisant croire à l’existence d’un courant chiite pouvant attirer ceux qui s’intéressent à Bennabi,  le bureau de Chourouk à Constantine obéit-il à des ordres destinés à donner un second souffle à un courant qui, après avoir été réduit au silence par la découverte progressive des insuffisances de ses thèmes de propagande, voudrait en découdre avec tout l’Islam-l’islamisme radical n’étant qu’un prétexte ?

Je me réserve de répondre à ce genre de questions très prochainement dans des espaces médiatiques autrement plus attachés à la rigueur de l’information et à la probité intellectuelle que les maladroits continuateurs du colonel Gardes(qui avait fait du Veme Bureau un véritable Etat dans l’Etat) à qui Chourouk continue d’ouvrir ses colonnes.

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