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Maroc: Interdiction de la publicité pour les jeux de hasard

Alors que la corruption de la monarchie marocaine est mise à nu dans le livre événement « Le Roi prédateur, main basse sur le Maroc » de Catherine Graciet et Eric Laurent, le paysage audiovisuel du royaume démystifié est en plein chamboulement éthique.

Petites douceurs politiques pour complaire à la frange islamo-conservatrice, ou véritable réveil culturel qui souhaite insuffler l’islamiquement correct à l’antenne, toujours est-il que le remodelage des chaînes publiques, annoncé par le ministre de la Communication  Mustapha El Khalfi, a provoqué une secousse sismique au Maroc.

Interdiction de la publicité pour les jeux de hasard, obligation de diffuser les cinq appels à la prière, et une plus grande arabisation des programmes, le nouveau gouvernement  d’Abdelilah Benkirane, composé "d’islamistes dits modérés", apporte son coup de patte très personnel à la recomposition du secteur public de l’audiovisuel, censée entrer en vigueur  le 1er mai.

Suscitant des réactions très vives ou des sarcasmes, ces nouvelles orientations font couler beaucoup d’encre, et divisent même parmi les ministres. Ainsi, Mohamed Ouzzine, ministre des sports et président du Conseil d'administration de la Marocaine des jeux et des sports, critique ouvertement  "l'approche" de M. Khalfi, "qui est un ministre de la communication et non un Mufti ou un Fqih qui interdit et autorise".

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L’arabisation à plus de 80% des émissions de la 1ère chaîne publique est accueillie sous une volée de bois vert par les milieux francophones, très influents au Maroc, criant au "Coup d’Etat" dans la sphère audiovisuelle, ou à "l’arabisation en marche", comme l’a désapprouvé  en Une le quotidien francophone Le Soir-Echos, au lendemain de l'adoption des deux cahiers des charges.

Pour le politologue Mohammed Darif, interviewé par l’AFP, le phénomène de l’arabisation généralisée est étroitement liée "à la domination des chaînes satellitaires arabes, comme Al-Jazeera". "En arabisant les médias, le gouvernement islamiste tente aussi de récupérer les téléspectateurs, pour la plupart arabophones, qui ont déserté les deux chaînes publiques", a précisé cet expert des mouvements islamistes.

Plus caustique, Naïm Kamal, ancien membre de la Haute autorité de la communication et de l'audiovisuel (HACA), a du mal à digérer la pilule télévisuelle "halal", et nettement moins "haram" : "Ces mesures constituent des amuse-gueules en direction des militants islamiques ; elles ne font rien pour améliorer la qualité de l'audiovisuel public", a-t-il déclaré dépité, après avoir chiffré à 27 millions de dirham (2,4 M euros) le manque à gagner de l'interdiction des publicités sur la TV 2M.

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