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Manuel Valls : “L’islamophobie est le cheval de Troie des salafistes”

Manuel Valls ferait-il, lui aussi, un blocage émotionnel à l’idée de prononcer le vocable « islamophobie », un syndrome très répandu depuis que les islamophobes des salons feutrés du parisianisme se sont évertués à travestir l’historique du terme, à galvauder son sens profond et à se perdre en digressions pour éviter ne serait-ce que de le bredouiller ?

On a tout lieu de le croire à la lecture de l’entretien que le ministre de l’Intérieur a accordé au Nouvel Observateur où, tout en reconnaissant la recrudescence des "actes anti-musulmans", une réalité difficile à nier, il se fourvoie néanmoins en refusant obstinément d’énoncer une appellation reconnue par l’ONU, et en reprenant à son compte la propagande islamophobe de la « sérial-menteuse » préférée des médias, Caroline Fourest. Cette dernière qui ferait passer pour parole d’Evangile n’importe quel mensonge éhonté, tant elle est en odeur de sainteté dans une République qui ne distringue plus le vrai du faux dans l'enchevêtrement des contre-vérités…

"Je suis ministre de l’Intérieur, il ne m’appartient pas de réglementer l’usage d’un mot. Les mots ont un sens, et le terme suscite la polémique. Moi, je choisis ceux que j’emploie. L’important est de souligner une réalité : les actes racistes et xénophobes exercés à l’encontre de nos compatriotes musulmans ont augmenté de 28% depuis 2012 ! [de 31% selon cet observatoire, NDLR] Mais, derrière le mot "islamophobie", il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile".  Faux, Monsieur le Ministre !

La vérité est pourtant à portée de main ou de clic sur le Net, encore faut-il accepter de la regarder en face. Nous ne saurions trop conseiller à Manuel Valls de se plonger sans attendre dans la découverte passionnante de la genèse de l'islamophobie, un néologisme apparu au début du XXème siècle et que l’on doit à un groupe d’administrateurs-ethnologues spécialisés dans les études de l’islam ouest-africain ou sénégalais, et fins linguistes : Alain Quellien, Maurice Delafosse et Paul Marty. 

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Et le ministre de poursuivre : "Je crois que Caroline Fourest et avec elle d’autres intellectuels ont raison. Evidemment, le terme étant entré dans le langage courant, certains parlent "[d’]islamophobie" de bonne foi pour évoquer le racisme contre les arabo-musulmans. En revanche, d’autres, défenseurs d’un islam fondamentaliste –en particulier les salafistes – l’utilisent avec un objectif bien clair : empêcher toute critique de la religion et s’opposer aux principes de la République."

Que dire alors de l’ONU qui a non seulement reconnu la légitimité du terme mais aussi le Collectif contre l'Islamophobie en France (CCIF) en tant qu' organisation non gouvernementale, sans parler de Jean Baubérot, historien et sociologue émérite, expert de la laïcité, qui l’utilise couramment, et de tant d’autres et pas des moindres pour qui l’islamophobie est passée dans l’usage courant ? Sont-ils donc tous des salafistes qui s’ignorent, embarqués à bord d'un chimérique cheval de Troie ?!

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