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Mahmoud Ebrahim Salameh, le plus vieux calligraphe coranique du monde, n’est plus

Orfèvre de la belle écriture coranique, parfaitement proportionnée, la maestria de l’égyptien Mahmoud Ebrahim Salameh a magnifiquement résisté à l’érosion du temps et malgré son grand âge, 98 ans, il demeura un maître incontesté des styles calligraphiques canoniques jusqu’au crépuscule de son existence.
La plume alerte et précise de ce célèbre calligraphe, né en 1919 à proximité de la localité de Zagazig, ne s’appliquera plus à tracer des arabesques magnifiant les sourates du Noble Coran, car elle s’est tarie à jamais, le 6 octobre dernier, quand il a rendu son dernier soupir.
Cet ascète des beaux caractères n’aura pas eu assez d’une vie pour parachever son œuvre magistrale, après avoir laissé son empreinte artistique sur pas moins de quatre exemplaires du Coran rédigés en écriture nasr (de 37 cm sur 50 cm) et sur deux autres en écriture thuluth (de 100 cm sur 70 cm), et apporté sa touche personnelle sur de nombreux tableaux qui ont orné l’enceinte de plusieurs mosquées égyptiennes, mais aussi d’autres pays.

En 2013, Mahmoud Ebrahim Salameh retraçait un pan de son riche parcours, qui l’a conduit en Libye où il enseigna la calligraphie pendant 11 ans, dans une interview accordée au journal Al Ahram Mesr.  « Ma relation avec le maitre Seyed Ebrahim Khalili était très proche, c’est dans son bureau que j’ai rencontré le maitre Kamel Al Ghilani qui a aussi été mon enseignant. En 1939, j’ai commencé à travailler la calligraphie persane. J’ai travaillé pour des films, des documentaires, des éditeurs et pour la décoration de mosquées, et j’ai aussi enseigné la calligraphie. J’ai obtenu quatre prix internationaux. J’ai effectué le titrage des films de Moustapha Akkad célèbre pour le film « Le Message » et le film « Mokhtar », a-t-il raconté en substance.
Arrivé à l’âge canonique de 93 ans, en 2012, ce virtuose d’un art millénaire majeur, dont l’harmonie des mille et une courbes fascinait Picasso, n’avait rien perdu ni de sa dextérité, ni de sa passion pour ce graphisme unique au monde, puisqu’il avait repris sa plume pour s’atteler, avec une perfection intacte, à la rédaction du Coran en thuluth, l’écriture à ses yeux la plus « difficile mais aussi la plus belle ».
« La rédaction du Coran est une forme de prière et une action appréciée de Dieu, si l’intention est pure », confiait alors Mahmoud Ebrahim Salameh, cet artiste de la calligraphie qui consacra sa vie entière à sublimer le Saint Coran, nimbé du halo lumineux de la foi.

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