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Lutter pour l’égalité et contre les discriminations : un projet de société !

Du 1er au 6 décembre, le Conseil Régional d’Ile de France a proposé aux autres collectivités, aux associations, aux entreprises, aux syndicats, aux institutions de faire converger leurs efforts dans une « semaine de l’égalité, contre toutes les discriminations ». Ce sont environ 200 initiatives qui rassemblent des Franciliennes et des Franciliens : débats, théâtre forum, permanences juridiques, rassemblements… Quatre caravanes vont sillonner les 8 départements et plus de 30 communes.

Samedi, tout le monde a rendez-vous au forum de l’Egalité qui se tiendra de 16h à 22h aux Docks d’Aubervilliers. Voilà qui témoigne de la vitalité et de l’engagement de toutes et tous contre ce fléau qui pourrit la vie collective. Les objectifs sont simples mais décisifs : interpeller tous les décideurs, publics ou privés, sur les stratégies et décisions qu’ils mettent en œuvre ; s’adresser à tous les citoyens et citoyennes sur leur responsabilité individuelle et leur engagement collectif pour que « vivre ensemble » devienne une réalité et plus simplement un slogan ; montrer un visage de l’Ile de France bien différent de celui qui nous est souvent servi, fait exclusivement de violence !

La lutte contre toutes les discriminations et pour l’égalité n’est pas un supplément d’âme ou une cerise sur le gâteau : elle est au cœur de la conquête de plus de démocratie. Nous allons fêter le 10 Décembre le 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des droits humains. Il ne peut s’agir d’une stricte commémoration. La lutte contre les discriminations n’est pas une question de morale. C’est une affaire de droits, de droits effectifs, de droits réels ! La lutte contre les discriminations est au cœur de toute stratégie politique de transformation de la société pour plus d’égalité et de justice.

En effet, poser comme principe que chacune et chacun, quels que soient son sexe, son âge, la couleur de sa peau, son état physique, son orientation sexuelle, ses convictions et croyances, a une place égale à celle des autres au travail comme dans son quartier est un réel projet de société. Ce principe interroge notre conception de l’universel. Je défends un universel fait de multi identités qui construisent nos personnalités : je suis une femme, blanche, de milieu populaire, syndicaliste, vivant en ville, hétérosexuelle… Loin d’être des handicaps qu’il faudrait gommer, ces multi identités sont des richesses que chacune et chacun met au pot commun de la société. Vouloir faire vivre ces multi identités est donc au carrefour de l’articulation entre individuel et collectif.

Toutes les pénuries, d’emplois, de logement, des biens de première nécessité, sont autant d’occasion de sélectionner… et donc de discriminer. Assécher le terrain propice à la prolifération des discriminations nécessite des politiques macroéconomiques de plein emploi, de « plein logement », d’accès pour tous et toutes à l’eau et aux biens publics… Toutes les situations de concurrence extrême battent en brèche les combats pour une égalité réelle. Il en va de même de toute idéologie de mise en concurrence systématique : cela devrait nous conduire à toujours préférer la coopération à la concurrence, la collaboration à l’individualisation.

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Nous voyons ainsi qu’une vraie lutte contre les discriminations est incompatible avec les organisations du travail prônées par les rapports internationaux, basés strictement sur les rapports de forces. Cette nécessité de mêler individuel et collectif, macro et micro, personnel et universel questionne les fondements même de la politique et de nos démocraties : seules des sociétés en dynamique, où la diversité des acteurs fait partie du jeu collectif, est à même d’apporter des réponses.

Il s’agit donc de faire ensemble et non de faire pour autrui, que l’on soit un élu, un responsable d’entreprise, d’institutions, d’organisation… Ce sont donc y compris les pratiques professionnelles comme militantes, mais aussi l’architecture de nos institutions qui est réinterrogée. La lutte contre les discriminations ne se satisfait pas de la segmentation, du vertical. Elle exige du transversal, de la confrontation, voire du conflit, elle exige des mots, du sens, du projet …

On l’aura compris, pour nous, il n’est pas question de morale, mais de droits. Il est question de redonner sens à cette conviction que la mise l’écart d’une seule, d’un seul est un manque pour toutes et tous. Vaste programme !

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