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Londres : le Sisterhood Football Club, le terrain idéal pour concilier sport et religion

A des milliers de kilomètres du Qatar, sur un Vieux Continent où gronde l’orage du nationalisme, des jeunes femmes musulmanes, férues de football, vibrent au rythme du Mondial, sous leur voile agité par un léger frémissement, le même qu’elles ressentent à chaque fois qu’elles chaussent les crampons.

C’est à Londres, au coeur d’un royaume britannique où le port du voile n’est ni honni ni proscrit, que ces passionnées du ballon rond, fédérées au sein d’un club unique en son genre, s’enflamment pour le sport roi, scotchées devant leur écran de télévision. Un écran qu’elles délaissent toutefois sans rechigner, dès que sonne l’heure de leur entraînement sur leur terrain de prédilection. Un terrain idéal, propice à la conciliation entre sport et religion, sans aucune aspérité sur laquelle achopper.

La sororité vertueuse, rayonnante et athlétique, les joueuses en hijab du bien nommé Sisterhood Football Club, créé en 2018, s’épanouissent pleinement sur la verte pelouse. En l’espace de quatre ans, leurs rangs ont doublé, pour la plus grande joie de leur figure de proue :  la Somalo-britannique Yasmina Abdullahi. 

Ce mannequin professionnel est, en effet, la fondatrice de l’un des rares clubs de football anglais dont les 100 joueuses dribblent fougueusement contre les préjugés, tout en accomplissant leur devoir religieux, avec un insigne emblématique à la boutonnière : le hijab. 

Yasmina Abdullahi aux côtés de David Beckham, lors de leur rencontre en 2019

« C’est un club de football extraordinaire où les femmes musulmanes se sentent libres, détendues, elles peuvent être elles-mêmes, s’adonner à leur sport favori sans être en butte aux jugements hâtifs, aux préjugés, sans personne pour remettre en cause leur tenue vestimentaire », a déclaré Kamara Davis, 30 ans, au micro de Reuters.

Convertie à l’islam à l’âge de 17 ans, cette jeune femme britannique s’était résignée, la mort dans l’âme, à ne jamais jouer au football, préférant renoncer à une discipline pour laquelle elle montrait certaines prédispositions, plutôt qu’au voile qu’elle a choisi de porter librement, en son âme et conscience. 

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« Honnêtement, c’est tellement formidable de pouvoir jouer dans ce club, c’est comme une libération. J’éprouve un sentiment indescriptible quand je donne un coup de pied puissant dans le ballon », a-t-elle poursuivi avec enthousiasme.

De l’autre côté de la Manche, chez la perfide Albion, comme se plairont à la surnommer encore de proches voisins farouchement hostiles à tous les voiles, les joueuses musulmanes du Sisterhood Football Club suscitent non seulement une saine émulation, mais aussi des vocations. Depuis 2018, nombreuses sont celles qui, inspirées par leur exemple, aspirent à briser les barrières, le ballon au pied. 

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