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L’interview du leader de l’extrême-droite anglaise qui indigne la Grande-Bretagne

Fallait-il tendre le micro et offrir une tribune, forcément explosive, au leader de l’English Defence League (EDL), l’extrême-droite anglaise, qui s'est empressé de saisir la perche pour nier toute implication active dans les attaques récentes commises contre les mosquées en Grande-Bretagne ?

Au vu du tollé déclenché par l’interview de Tommy Robinson sur la BBC radio 4, lequel s’est surpassé dans la désinformation fracassante et nauséeuse, exonérant l’EDL des graves méfaits qui portent pourtant sa signature, afin d'instiller le poison du soupçon sur la communauté musulmane, la question se pose avec acuité.

"Cet entretien n’analyse pas la situation en profondeur, mais ses mensonges et la haine qui en découle empoisonnent notre débat national", s’est ému Polly Billington, candidat travailliste à Thurrock, sur son compte Twitter, sa remarque emplie d’inquiétude ayant été reprise mardi dans les colonnes du Daily Telegraph.

"Pour être honnête, je suis très sceptique à l’idée que ce sont des non-musulmans qui ont fait ça", a lancé Tommy Robinson sur les ondes de la BBC en escomptant les faire trembler, sûr de l’effet désastreux de cette flèche vénéneuse décochée sciemment, tout en assénant sa rhétorique anti-musulmane, histoire de tétaniser les auditeurs.

La semaine dernière, l’incendie criminel d’un centre islamique somalien à Londres était signé EDL en toutes lettres, quelques jours plus tard, ce fut au tour d’une école islamique d’être ravagée par les flammes, sans compter les nombreuses démonstrations de force des ultra-nationalistes britanniques dans les rues de la capitale londonienne ou devant des mosquées, contribuant à électriser un climat qui était déjà sous haute tension au lendemain du meurtre du soldat anglais Lee Rigby. Mais ces derniers, qui ne doutent de rien, s’exonèrent de toute faute pour mieux incriminer les musulmans, voilà de bien grosse couleuvres à faire avaler à leurs concitoyens !

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Martelant sa haine de l’islam, en faisant planer la menace d’une colère nationale trop longtemps contenue susceptible d’exploser à tout moment, Tommy Robinson a appelé avec force à l’interdiction de "la sharia, de la viande halal, et de l’édification de mosquées, jusqu’à ce que l’islam britannique soit complètement réformé et compatible avec la démocratie occidentale".

En fait de colère nationale, c’est surtout l’ire médiatique qu’a réussi à susciter le leader de l'EDL, rageur et fieffé menteur, tandis que l’irresponsabilité de la BBC n'a pas été épargnée par la critique.

Le présentateur d'Al-Jazeera et le directeur politique du Huffington Post, Mehdi Hasan, ont fustigé la BBC pour avoir donné la parole à cette figure de l'EDL sans aucun contradicteur digne de ce nom pour l'affronter. De son côté, l’éditorialiste politique du Mirror, Kevin Maguire, a déploré la médiatisation de l’EDL : "Triste entrevue sur la BBCr4today @. Il a pas fini de plastronner jusqu'à la prochaine bagarre provoquée par l'EDL."

Le conseiller travailliste Kevin Peel s'est, pour sa part, indigné : "Pourquoi diable a-t-on permis au leader détestable de l'EDL de déverser ses mensonges, son racisme et de propager le ressentiment anti-musulman à des millions d'auditeurs sur radio 4 aujourd'hui ?". La saine indignation politico-médiatique semble aujourd'hui l'emporter sur la grogne populaire que cherche à nourrir et à amplifier l'EDL, mais pour combien de temps encore, d'autant plus si certains médias, et non des moindres, lui donnent une telle caisse de résonance ?

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