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L’inauguration de l’Esplanade David Ben Gourion à Paris, une prime à l’illégalité et à l’impunité.

« Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promise, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n’est pas le leur. Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ? »

David Ben-Gourion, premier ministre israélien, cité par Nahum Goldmann dans « Le Paradoxe Juif » , page 121.

Le Maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë inaugure jeudi 15 avril une esplanade de Paris dédiée à David Ben Gourion dans ce qui apparaît comme une opération à relents électoralistes à vingt quatre mois des élections présidentielles françaises, en même temps qu’une prime politique à l’illégalité internationale à l’impunité de la part des pouvoirs publics français.

L’inauguration d’une place dédiée au fondateur de l’armée israélienne, auteur de la proclamation unilatérale d’indépendance d’Israël, responsable de ce fait du nettoyage ethnique qui s’est ensuivi matérialisé par l’expulsion de 800 000 Palestiniens et la destruction de 500 villages, intervient dans un contexte de crise larvée entre la France et Israël consécutif au refus du premier ministre Benyamin Netannyahou d’autoriser la reconstruction du centre culturel français à Gaza, détruit par l’armée israélienne en 2009.

La cérémonie se déroulera en présence du président israélien Shimon Pères, ancien collaborateur de Ben Gourion et artisan de la coopération militaire franco israélienne sous la IV me République, ou, en sa qualité de chef de la mission d’achats militaires (1954-1956), il fit l’acquisition du premier réacteur nucléaire de Dimona, de même que l’avion de combat à réaction Mirage IIII, mettant en place une coopération entre les services de renseignements dans la lutte contre l’Egypte, prélude à l’agression tripartite (franco anglo israélienne) de Suez, novembre 1956. Shimon Perès, Prix Nobel de la Paix, faux pacifiste, est l’ordonnateur de l’opération « raisins de la colère » contre le sud-Liban, (11 avril 1996), en pleine campagne électorale israélienne qui a abouti à la destruction d’un camp de l’ONU à Cana, entraînant la mort d’une centaine de personnes, en majorité des enfants.

L’accueil du président israélien à Paris porte ainsi rétrospectivement caution des rebuffades consécutives essuyées par le personnel diplomatique français en poste en Israël de la part des autorités israéliennes et constitue un mauvais signal adressé à l’opinion internationale, alors qu’israel vient dordonner l’expulsion massif de près de 70.000 palestiniens vers gaza dont ils sont originaires.

Dans un faux souci d’équilibre, M. Delanoé a assuré qu’une place sera dédiée au poète palestinien Mahmoud Darwiche dans le 6eme arrondissement de Paris, alors que sur le plan proprement municipal, Paris a déjà conféré trois places majeures à des personnalités israéliennes, la Place Fontenoy, face à l’Unesco et les jardins de Bercy, tous deux dédiés à l’ancien premier ministre assassiné Itzhack Rabin, ainsi que l’Esplanade David Ben Gourion.

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M. Delanoé n’a pas précisé l’emplacement de la place Mahmoud Darwiche dans le quartier intellectuel de Paris, où une simple plaque -non une place- à la mémoire de Mehdi Ben Barka y est déjà apposé à la mémoire du supplice du chef de l’opposition marocaine enlevé avec la complicité d’agents français.

Le parti socialiste français dont le Maire de Paris se réclame, passe pour être le relais international du parti travailliste israélien. C’est en effet un gouvernement socialiste celui de Guy Mollet qui conçut et organisa contre le Président Gamal Abdel Nasser d’Egypte, l’expédition de suez de concert avec les israéliens et les anglais, en novembre 1956. C’est un autre premier ministre socialiste Lionel Jospin qui qualifia de « terroriste » le Hezbollah libanais, artisan du retrait militaire israélien du Liban, déclenchant lors de sa visite en Cisjordanie (Palestine occupée), en 2000, le plus célèbre caillassage de l’histoire politique moderne.

Sur le plan international, la cérémonie coïncide avec le refus d’Israël de participer au sommet nucléaire de Washington destiné à jeter les nouvelles bases d’un contrôle de la dissémination atomique, alors que les pays occidentaux aiguillonnés par Israël, s’emploient à imposer des sanctions à l’Iran précisément à propos de sa politique nucléaire.

Israël a refusé de participer à ce sommet arguant du fait que les Etats arabes pourraient demander la mise sous contrôle du programme nucléaire israélien. Israël, unique pays au monde avec le Kosovo à avoir été crée par une décision de l’ONU, se refuse de se soumettre au contrôle de la légalité internationale, au point que le prestigieuse revue « Foreign Policy » n’a pas hésité à consacrer une étude minutieuse, en janvier 2010, à ce que l’auteur de l’article Jeremy R. Hammond qualifie d’« Etat-Voyou » énumérant soixante dix neuf (79) résolutions internationales qu’Israël viole ou se refuse à appliquer.

L’étude couvre la période allant de 1948, (résolution 57 du 18 septembre 1948 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU dans la foulée de l’assassinat par les Israéliens du Comte Bernadotte, médiateur du conflit entre juifs et arabes), à 2009 avec la résolution 1860 du 8 janvier 2009 concernant la destruction de Gaza.

Jeremy R. Hammond qualifie Israël d’ « état voyou » et les assassins du Comte Bernadotte de « terroristes sionistes”, mais trois mois après la publication de cet article fort documenté, et, contrairement à la France, aucune plainte n’a été déposée contre lui pour « antisémitisme », « incitation à la haine raciale » voire même « négationnisme ».

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