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L’ex-rédactrice en chef du site Doha News dénonce la censure du Qatar

Fort d’une popularité acquise rapidement, qui s’est considérablement élargie en 2012 en s’imposant comme le premier site d’informations du monde arabe à avoir couvert l’incendie meurtrier survenu dans le centre commercial Villagio Mall, à Doha, le site Doha News, basé au Qatar, n’est plus ce qu’il était depuis qu’il a fait les frais de l’indépendance éditoriale dont il se réclamait.

Bloqué par les autorités qataries en décembre 2016, l’ancien petit blog d’actualités devenu grand, qui fut créé en mars 2009 par deux journalistes américains, Shabina Khatri et son mari Omar Chatriwala, en vue de se démarquer des médias existants et de relayer tous les événements, et pas uniquement les plus consensuels, n’a pas survécu à l’écran noir qui lui a été subitement infligé.

Victoria Scott, l’ex-rédactrice en chef de Doha News, livre aujourd’hui sa version des faits sur son blog personnel. Elle y dénonce la duplicité, la propagande et la censure du Qatar, alors que le site qu’elle dirigeait a été vendu.

« Le Qatar s’auto-congratule que des Arabes diffusent des informations indépendantes à l’échelle internationale, et en même temps il s’emploie à réprimer des voix jugées un peu trop indépendantes », s’indigne-t-elle, en rappelant que Doha News avait été fondé sur les « principes de vérité et d’honnêteté intellectuelle » et se targuait d’être affranchi de toute tutelle.

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« Doha News a continué à défendre ces principes même après que le gouvernement du Qatar a bloqué soudainement l’accès au site, sans nous en avertir préalablement », déplore-t-elle vivement, en précisant que le site ne s’est jamais remis de ce coup de frein brutal donné à son activité et a été cédé à une société de médias étrangers. Le personnel, de son côté, a préféré rendre son tablier, avant que les repreneurs n’imposent une ligne éditoriale aux antipodes de celle qui faisait la singularité et la richesse de Doha News.

Présageant un « sombre avenir » à la nouvelle version du site, au vu du contenu indigent, selon elle, qui y est actuellement diffusé, Victoria Scott regrette amèrement que l’énorme travail entrepris pour défendre chèrement la « liberté de la presse et la cause des médias libres au Qatar », souvent « au péril de leur vie pour certains journalistes qataris », ait été anéanti par la censure officielle.

« La population qatarie est désormais abreuvée de propagande, de publicités et de rumeurs en guise d’informations », se désole-t-elle.

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