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Les Trésors de Sourate al–kahf : La Caverne « Épisode 2 : Présentation »

  • Épisode 2 : Présentation

– Après avoir lu le texte intégral de la Sourate 18 : al kahf/La Caverne extrait de notre Traduction Littérale du Coran,[1] nous vous proposons le texte suivant. En effet, concernant notre Exégèse Littérale du Coran,[2]  nous réalisons pour chaque sourate du Coran, jusqu’à la Sourate 90 incluse, une étude synthétique. Celle-ci ne constitue pas l’introduction de la sourate, mais présente une vision globale de ses spécificités. Il faut ainsi prêter attention à la mise en évidence du thème qui sous-tend tout le développement de la sourate. Le thème de la Sourate 18 est le suivant : Des apparences et de la réalité. L’on observera aussi au synoptique en fin de texte la cohérence de la construction thématique de la sourate.

*****

Introduction à la Sourate 18 : La Caverne ; al–kahf

Cette sourate, bien que d’une certaine longueur, est une des plus connues du Coran. Son succès est ancien et elle continue de nos jours à être collectivement récitée à voix haute et de mémoire, particulièrement le jour de la prière du Vendredi et dans les pays du Maghreb. Plusieurs facteurs apparents expliquent cet engouement jamais démenti et l’on ne peut que remarquer la qualité littéraire de cette sourate, son élan stylistique et narratif. La rime est riche et constante, le rythme est soutenu, parfois incantatoire, les inversions syntaxiques la scandent fortement, elle foisonne d’hapax et de mots rares. Nous nous sommes donc efforcé dans les limites de la littéralité de reproduire certains aspects de cette composition, notamment en proposant une traduction entièrement rimée à l’image de cette sourate. Par ailleurs, la densité de ces particularités de forme accompagne le déroulement constant de plusieurs récits perçus comme des histoires merveilleuses où l’étrange côtoie le mystère et, en cela, elle semble proche des légendes populaires. Cette aura subjective est sans doute à l’origine des vertus inapparentes prêtées à cette Sourate 18 : La Caverne/al–kahf. Ainsi, est-elle réputée illuminer celui qui la récite, faire descendre la sakīna/quiétude divine sur l’assemblée des récitants, pardonner les péchés de la semaine passée, et l’apprentissage par cœur de ses dix premiers ou dix derniers versets est censé protéger de la malfaisance du Dajjāl/l’Antéchrist.[3] Ces croyances appartenant au monde magico-irrationnel qui les a engendrées sont toutes appuyées par des hadîths adéquats, c.-à-d. forgés pour la circonstance.

– Cependant, le statut exceptionnel accordé à cette sourate eut aussi des répercussions sur la structure du Coran proprement dit. En effet, et nous avons abordé ce sujet lors de l’introduction à la Sourate 13, il apparaît clairement que les sourates 13, 14 et 15 rompent l’ordre de classement des sourates dans le corpus coranique dont il est établi qu’il suit un ordre à peu de chose près décroissant.[4] L’on note donc que chacune de ces trois sourates est deux fois plus courte que la Sourate 12 et la Sourate 16, cette dernière s’inscrivant du point de vue dégressif à la suite de la sourate 12. De fait, l’insertion anormale de ces trois sourates a eu une conséquence physique objectivable : le décalage ainsi créé place la Sourate 18 au centre du Coran. Nous soutenons que cette intervention est volontaire et que ce n’est pas la position axiale de la Sourate 18 qui a généré l’intérêt qu’on lui porte, mais, à l’inverse, que l’importance qu’on lui a accordée pour les raisons subjectives et émotionnelles ci-dessus rappelées a conduit par ce procédé d’intercalation des sourates 13-14-15 à inscrire textuellement la Sourate 18 au centre du Coran. L’on peut du reste constater que du point de vue du classement approximativement par ordre décroissant, la Sourate 18 ferait suite à la Sourate 17, voire aurait dû la précéder. De ce classement-placement voulu au centre du Coran de la Sourate 18 découlent des observations numériques et résultent des spéculations exégétiques.

– Du point de vue numérique, la Sourate 18 couvre ainsi le trentième ḥizb/partie, le Coran étant techniquement divisé en 60 parties de longueur relativement égale, cette sourate réalise donc son centre. L’on note aussi qu’en conséquence le v74 se trouve être l’axe phonologique du Coran, le pivot autour duquel est réparti le même nombre de lettres : « ils allèrent donc leur chemin jusqu’à ce qu’ils rencontrent un garçon qu’alors l’autre tua… » Toutefois, étant entendu que ce verset ne présentait pas une signification justifiant d’une quelconque symétrie axiale, d’autres ont préféré le décompte indiquant que le centre du Coran était le v18 de la Sourate 18. Ce choix n’est pas simplement lié à la concordance numérologique cherchée, mais au fait que l’on peut y lire : « Nous les retournions tantôt sur le flanc droit, tantôt sur le flanc gauche ». Ce propos relatif aux corps des « Compagnons de la caverne » pouvait alors être interprété comme l’indice d’une répartition d’amont et d’aval, de droite et de gauche, du texte coranique autour de ce pilier central. Nous ferons observer que l’on a ici de plus forcé le texte coranique puisque l’on retrouve d’anciens séquençages de la Sourate 18 où le verset en question est numéroté 17. Ceci explique aussi que ce qui est depuis compté comme le v19 ait été aussi donné anciennement comme centre phonologique du Coran dont le terme central selon Ḥumayd al–‘Araj est yatalaṭṭaf, verbe compris comme signifiant être subtil et que contextuellement nous avons rendu par être « circonspect ». La subtilité de l’auteur de cette idée renvoie circulairement à ce que serait la subtilité de l’allusion coranique.

– Du point de vue exégétique, le fait d’avoir marqué le caractère axial de la sourate, situation artificiellement créée lors de la composition ordonnée du corpus coranique, a entraîné des interprétations extensives de cette centralité. Ainsi, tous les commentateurs insistent sur une particularité qu’ils jugent miraculeuse : la Sourate 18 présente quatre récits différents répartis deux à deux et en miroir autour du v55, verset constituant lui-même le centre numérique de la sourate qui comporte 110 versets. L’on cite alors le récit des « Compagnons de la Caverne », vs9-26 ; le récit de l’homme aux « deux jardins » ; vs32-43, le récit de « Moïse » et du supposé Khadir, vs60-82 ; le récit de « Dhūl–l–Qarnayn », vs83-99. Nous noterons que ces quatre récits ne couvrent que 52 versets sur les 110 que compte cette sourate. Ceci confirme que ce découpage est aussi approximatif qu’arbitraire, puisque l’objectif n’est pas là d’étudier la structure de la Sourate 18, mais d’imposer une répartition symétrique supposée exprimer l’axialité de cette sourate. Celle-ci fonctionnerait alors à la manière d’un livre ouvert en son milieu qui projetterait la thématique de ces deux premiers récits en amont, ainsi tout ce qui se situerait avant ne serait que des développements de ce qui est ici contenu synthétiquement. Pareillement, les deux récits situés en aval de cet axe de pliage seraient les inducteurs des thèmes exprimés dans les sourates situées après, c.-à-d. les sourates antérieures.[5] Il faudra donc que les exégètes déploient à leur tour et jusqu’à nos jours de grands efforts d’interprétation pour matérialiser cet exploit virtuel et parvenir de la sorte à réintégrer les significations de deux moitiés du Coran à l’intérieur de ces récits, et réciproquement. Une des conséquences de cet artifice est la déviation et du sens de ces récits et du sens du Coran lui-même. Ces déclarations subjectives plus ou moins illustrées et destinées à célébrer la grandeur de cette sourate et celle du Coran n’ont suscité que des productions se distinguant par leur superficialité et leur pauvreté relative. Ce faisant et pour cause, l’Exégèse classique n’a pas réellement suivi ce principe directeur, mais la voie exégétique qu’elle emprunte ordinairement consistant en références et emprunts systématiques au fonds légendaire de l’Antiquité tardive au Moyen-Orient et aux exégèses juives et chrétiennes concernant le récit des « Compagnons de la Caverne/aṣḥāb al–kahf », celui de « Moïse » et du supposé Khadir et celui de « Dhūl–l–Qarnayn ». Notre commentaire signalera l’ensemble de ces calques exégétiques serviles. Nous aurons donc compris que la double orientation exégétique que nous venons de décrire sommairement ne pouvait qu’égarer doublement le sens réel de la Sourate 18.

– Quoi qu’il en soit de ces approches, loin de la recherche de la « signification première/ta’wīl » du Texte à laquelle pourtant cette sourate appelle, v78 et v82, l’analyse littérale de cette sourate met en évidence des faits structurels, des significations et une composition littéraire bien différents :

– Du point de vue structurel, il convient tout d’abord de rappeler qu’à l’époque de la révélation l’ordre des sourates n’existait pas, ce n’est que lors de la réalisation par écrit des premiers corpus coraniques que cet ordre fut adopté, et essentiellement sur des critères morphologiques.[6] Il est tout aussi certain que ce classement des sourates n’a pas été enseigné par le Prophète, mais résulte d’un effort dû aux générations post-prophétiques. Ensuite, cette sourate n’est pas composée de quatre parties, cette conception n’ayant été adoptée que pour répondre aux exigences de symétrie axiale que nous avons ci-dessus évoquées. L’on distingue donc de manière rigoureuse trois Parties en lesquelles sont réparties sept unités textuelles correspondant à quatre récits, deux paraboles et une allégorie archétypale. Cette imparité structurelle interdit que la moindre axialité ou symétrie puisse en être dégagée. Le synoptique présenté en fin illustrera parfaitement cette organisation et sa logique.

– Du point de vue de la signification, cette sourate présente dès son introduction le thème de la sourate : apparences et réalités. Ainsi, le récit des “dormeurs” : « tu aurais pu les penser en état d’éveil alors qu’ils étaient endormis », v18, la parabole de la Terre verdoyante appelée à devenir « tiges desséchées que dispersent les vents », v45, la parabole des « jardins » de l’un des « deux hommes » sur lesquels Dieu peut à tout moment faire abattre « du ciel un fléau », v40, l’allégorie archétypale portant sur le « Jour » de la Fin des temps où Dieu mettra « en marche les montagnes », v47, le récit rappelant le sort des Cités et le fait que « les dénégateurs alléguèrent le faux pour infirmer ainsi la vérité », v56, le récit de « Moïse » mis trois fois à l’épreuve par l’Ange qualifié « serviteur d’entre Nos serviteurs », v65, et les trois enseignements qu’il lui délivra : « voilà la signification première/ta’wīl de ce que tu n’as pu supporter me concernant », v82, le récit de Moïse surnommé à l’occasion « Dhūl–l–Qarnayn/l’homme aux “Deux Cornes” », v86, tous ces rappels développent à divers niveaux la compréhension entre apparences et réalités. Notre commentaire suivra donc cette unité thématique et les nombreux enseignements qui en découlent.

– Autre singularité de cette sourate, les récits qu’elle présente sont en réalité des contre-récits qui ont pour fonction de déconstruire le légendaire et le mythologique qu’au fil du temps les interprétations ont greffés sur les faits réels originaux. Ceci, qu’il s’agisse de l’imaginaire babylonien, judaïque, chrétien ou populaire. Le Coran entend donc se donner à lire comme le rappel des évènements réels en question, c.-à-d. avant surinterprétation. Logiquement, et de manière remarquable, ces récits offrent ainsi de nombreux détails narratifs concrets et précis dont nous montrons qu’ils sont extrêmement déconstructifs en réduisant les faits à de simples réalités et les éloignant d’autant du miraculeux et du fantasmagorique. L’on mesurera ainsi la dérive exégétique générée par l’Exégèse qui au lieu de saisir cet appel à la rationalité spécifique au Coran a au contraire replongé cette sourate dans un univers magico-mythique, celui-là même qui a assuré sa réussite subjective auprès du public musulman émerveillé.

– Du point de vue de la composition, nous avons noté que de manière remarquable, et à la différence des autres sourates à récit comme par exemple la Sourate 12 Joseph,[7] l’on observe systématiquement la présence d’un préambule au récit puis d’un paragraphe de narration puis d’un verset de conclusion. Par ce procédé narratif il est donc possible d’identifier parfaitement l’enchaînement des récits et des paraboles. Ainsi, cette composition et l’organisation rigoureuse du propos narratif en cette sourate permettent de comprendre que le premier récit de « Moïse », vs60-82, et le récit de « Dhūl–l–Qarnayn », vs83-98, ne sont que deux étapes du parcours d’un seul et unique personnage : « Moïse » appelé aussi « Dhūl–l–Qarnayn » à l’issue du premier de ses voyages initiatiques. En effet, contrairement à l’ensemble des autres récits de la sourate, l’on constate que le premier récit, vs60-82, commence bien par un préambule puis est suivi d’un paragraphe de narration, mais ne possède pas de verset conclusif. L’on observe alors que le deuxième récit, vs83-98, ne commence pas par un préambule ce qui signale le fait qu’il n’est autre que la suite du premier récit relatif à « Moïse ». C’est donc fort logiquement que l’on peut constater que ce deuxième récit possède par contre un verset conclusif, v98, qui constitue de facto la conclusion de ces deux récits. Il en résulte structurellement et littéralement que le « Moïse » du premier récit est effectivement le « Dhūl–l–Qarnayn » du deuxième récit : « l’Homme aux “Deux Cornes” » ; nous apportons des preuves complémentaires sur ce point en notre exégèse du passage concerné. L’analyse littérale, contextuelle et structurelle, aura donc permis de résoudre intratextuellement cette identification alors que l’approche exégétique classique comme les approches islamologiques n’auront su par leurs innombrables spéculations et supputations qu’ajouter du trouble à l’incertitude. Nous rappellerons qu’il en est de même pour la résolution des deux autres énigmes millénaires de nature identique : l’identification du Mont Jūdī, S11.V44, et de Luqmān, S31.V12.

– En conclusion, nous pouvons réunir les quatre sentences qui architecturent et ponctuent le propos de la Sourate 18 : « Suis ce dont il t’a été fait révélation du “Livre” de ton Seigneur ; rien ne saurait modifier Ses arrêtés. Tu ne trouveras en dehors de Lui nul lieu d’isolement. », v27 ; la compréhension du Coran repose sur une non-herméneutique du texte : signification première/ta’wīl ou Sens littéral.[8] « En pareil cas, l’assistance ne peut venir que de Dieu le Réel. Il est le meilleur en paiement, le meilleur en ce qui est résultant. », v44, la seule vraie Réalité est Dieu. « Nous avons certes déployé en ce Coran bien des paraboles à l’intention des gens, mais l’Homme, plus que tout, est en dispute véhément. », v54, il convient donc de cesser d’interpréter le texte coranique, ne pas penser le Coran, mais de le laisser guider notre pensée. « S’agissant de ces Cités, lorsqu’ils furent iniques, Nous les laissâmes périr et prîmes acte du moment de leur anéantissement. », v59, savoir entendre le message de Dieu et chercher à lui obéir. « Il dit : Ceci est une miséricorde de mon Seigneur, mais lorsqu’adviendra la promesse de mon Seigneur, Il le pulvérisera [c.-à-d. ce monde] ; la promesse de mon Seigneur sera, véritablement. », v98, la véritable finalité de ce monde et de l’Autre-monde. Telle est la philosophie de la Sourate 18 qui, à l’instar du Coran en sa globalité, propose à l’Homme une rupture entre l’Ancien Monde et le Nouveau Monde en devenir, un passage de l’irrationalité vers la rationalité, une progression dans le rapport herméneutique au Texte et à notre réalité.

– Ces quelques clefs de lecture et de compréhension de la Sourate 18, La Caverne/al–kahf, ayant été brièvement mises en évidence, en voici le synoptique qui en éclaire la structure dialogique rigoureuse de son thème principal : apparences et réalités.

Introduction ; vs1-3

Partie I : Apparences et réalités

Chapitre I : Le récit des Compagnons de la caverne

  • 1. Préambule ; vs5-12
  • 2. Narration ; vs13-26

– Sentence ; v27

Chapitre II : Parabole des deux hommes

  • 1. Préambule ; vs28-31
  • 2. Narration ; vs32-43

– Sentence ; v44

Partie II :  De la réalité et de la Réalité

Chapitre I : Parabole des deux existences

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  • 1. Préambule ; vs45-46
  • 2. Rappel quant à la Finalité, vs47-53

– Sentence ; v54

Chapitre II : Paradigme des Cités

  • 1. Préambule ; v55
  • 2. Rappel quant aux finalités ; vs55-58

Sentence ; v59

Partie III :  De l’apparent et du réel

Chapitre I : Le Parcours de Moïse

  • 1. Préambule ; vs60-64
  • 2. Narration ; vs65-78
  • 3. Signification première des évènements ; vs79-82

Chapitre II : Suite du Parcours de Moïse

  • 1. Narration ; vs83-97

Sentence ; v98

Épilogue ; vs99-108

Conclusion ; vs109-110

*****

Dr al Ajamî

[1] Traduction du Coran par le Dr al Ajamî, parue en 2024 : https://www.alajami.fr/produit/le-coran-le-message-a-lorigine/

[2] Exégèse Littérale du Coran par le Dr al Ajamî : https://www.amazon.fr/Ex%C3%A9g%C3%A8se-Litt%C3%A9rale-du-Coran-I/dp/2959159217

[3] Cette croyance, voire superstition, ne s’appuie en réalité que sur la simple évocation de Gog et Magog au v94 que l’Exégèse classique à l’image des exégèses juives et chrétiennes relie à la Fin des temps par rapport à l’apparition de l’Antéchrist et la descente sur terre de Jésus. Deux notions parfaitement étrangères au Coran, sur ce dernier point voir S5.V157-158.

[4] Voir Chronologie et ordre des sourates du Coran.

[5] Ceci se comprend en fonction du fait qu’en arabe le Coran se lit de la droite vers la gauche et s’ouvre donc à l’inverse.

[6] Cf. Chronologie et ordre des sourates du Coran.

[7] Si la Sourate 12 se donne à lire comme sémiotique, c.-à-d. en fonction d’indices implicites, la Sourate 18 quant à elle se présente comme explicite. Elle ne recèle pas de code, de secrets, de mystère, de sens ésotérique, elle ne nécessite donc pas d’interprétation. Or, il est évident que l’exégèse musulmane a procédé exactement à l’inverse.

[8] Sens littéral : le sens donné sans interprétation par le texte d’un verset ; cf. https://www.alajami.fr/2018/01/21/le-sens-litteral/

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