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Les réactions en chaîne suite à l’inculpation de DSK pour agression sexuelle

Coup de tonnerre à gauche, secousse sismique en France, l’annonce de l’inculpation de Dominique Strauss-Kahn, à New-York, pour “agression sexuelle, tentative de viol et séquestration” sur la personne d’une femme de chambre de 32 ans dans le Sofitel de Manhattan où il séjournait, a provoqué une onde de choc, aux sentiments ambivalents, qui éclabousse non seulement l’image du pays, mais provoque une déflagration dans la course à la magistrature suprême.

Alors que la « présomption d’innocence » joue à plein, et que le directeur général du FMI, aux mains de la police des mœurs américaines depuis hier soir, plaidera « non coupable », cette affaire sordide, aux graves incidences, fait déjà la une de toute la presse américaine, réputée, tout comme sa justice, pour avoir la dent dure avec les frasques sexuelles des puissants, DSK étant ainsi traité de « pervers » par certains tabloïds.

Si la théorie du complot contre “l’homme à abattre” de la gauche, donné grand gagnant des primaires roses, se murmure plutôt qu’elle ne s’affirme haut et fort, la circonspection est de rigueur au Parti Socialiste, qui voit ainsi ses cartes rebattues pour son élection interne, les consignes élyséennes invitant les ministres à l’extrême retenue, voire au mutisme total, avant que ne soit démêlé le vrai du faux.

Les langues se délient néanmoins dans le petit monde de la politique nationale, et c’est le profil d’un « casanova » impénitent qui est brossé dans le meilleur des cas, un « chaud lapin » pour reprendre l’expression de Jean-François Kahn ce matin au micro d’Europe 1, quand ce n’est pas le portrait-robot d’un séducteur compulsif, voire « pathologique » dixit Marine Le Pen, qui brise là l’omerta de la caste politico-médiatique sur un travers devenu « secret de polichinelle ».

Verbatim de personnalités :

Muré dans la langue de bois, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, appelle à respecter “la présomption d’innocence”.

L’inculpation de DSK est une “terrible nouvelle” a confié François Hollande, son plus sérieux rival pour l’investiture officielle, qui le talonnait dans les derniers sondages, incitant à “la retenue”.

” A vrai dire, dans l’entourage de DSK, on s’attendait à des coups tordus. Si c’en est un, il est proprement insensé !”, s’indigne sur son blog Gilles Savary, député européen PS. “Tout cela est confondant, navrant et infiniment troublant”, estime François Bayrou, président du MoDem, en soulignant l’exigence de “responsabilité” d’un homme politique.

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Pour Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand, DSK ne pourra “pas être candidat à la primaire” socialiste, ni rester à la tête du FMI. “On va avoir une candidature de Martine Aubry contre François Hollande”, prédit-il.

Martine Aubry, visiblement émue, appelle “chacun à attendre la réalité des faits et à respecter la présomption d’innocence, à tous à garder la décence nécessaire”. Devant la presse, elle demande “bien sûr aux socialistes de rester unis et responsables”.

Le député UMP de Paris, Bernard Debré, n’a pas craint de critiquer vivement Dominique Strauss-Kahn, le qualifiant d’”homme peu recommandable”, ajoutant sur Europe 1 “C’est humilier la France que d’avoir un homme, comme lui, qui se vautre dans le sexe”.

Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, s’est dit “consterné”. Il appelle “à la retenue” et à ne “pas juger avant de savoir”, Ségolène Royal exhortant également à la prudence, confiant son émotion son micro d’Europe 1.

De son côté, le FMI, qui perd son nouvelle éminence grise, assure dans un communiqué qu’il reste “pleinement opérationnel” et qu’il ne fera “pas de commentaire” sur l’affaire, tandis que DSK recevait la visite du consul général français “dans le cadre de la protection consulaire”.

Qu’il soit reconnu coupable ou innocent, il est indéniable que l’avenir de Dominique Strauss-Kahn en sera irrémédiablement changé, puisque le combat qu’il devra livrer sera désormais judiciaire, qui plus est Outre-Atlantique, et non plus sur le sol national, à battre la campagne, pour graver son nom au panthéon de la politique française.

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