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Les personnalités musulmanes de Lyon boycottent les élections du 5 juin

Il s’annonçait mouvementé, voire boudé, force est de constater que le scrutin du 5 juin tient toutes ses promesses, puisque c’est un avis de boycott irrévocable en provenance des instances musulmanes de Rhône-Alpes qui jette le premier lourd pavé dans la mare électorale…

Unies dans la même désaffection des urnes, les personnalités de l’islam lyonnais opposent leur veto à une élection entachée par le soupçon, et ni Azzedine Gaci, ni Kamel Kabtane, ni la fédération de la grande mosquée de Paris, ni le Milli Görüs ne se prêteront à ce qui est perçu comme un simulacre démocratique, les 5 et 19 juin prochains.

Entre le système électoral qui fait dépendre le nombre de délégués votants de la seule surface des lieux de culte, et la crainte d’alliance préélectorales « antidémocratiques » entre des organisations concurrentes sous la tutelle de l’Algérie et le Maroc, les grandes voix musulmanes ont choisi de voter pour… l’abstention.

Les rangs des participants sont clairsemés, et, comme le rapporte le quotidien « Le Progrès » seuls les Marocains du Rassemblement des musulmans de France (RMF) et les Turcs du Ditib (émanation de l’Etat turc) seront dans la course, seulement 16 % des mosquées étant inscrites en Rhône-Alpes, contre 80 % en 2008.

Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, qui s’était déjà abstenu lors des élections de 2008, hausse le ton contre de graves dysfonctionnements : « Seules 16% des mosquées vont voter : cela va totalement décrédibiliser l’institution qui devrait représenter tout le monde. On va avoir un Conseil français du culte marocain, et non plus musulman ! »

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« Changeons la loi électorale en impliquant toutes les associations, et surtout pas en laissant ce chantier dans les mains des seules fédérations » exhorte, quant à lui, Azzedine Gaci, qui renchérit : « Cela va être très compliqué pour les autorités après ces élections », déplorant vivement que ” Les collectivités locales qui font appel à nous pour rapprocher les points de vue, seront livrées à elles-mêmes après juin“.

Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, évoque une situation « grave », qui est même « catastrophique » pour Laïd Bendidi, le recteur de la mosquée de Saint-Fons (fédération de la grande mosquée de Paris), favorable à l’idée d’une “confédération des mosquées indépendantes“.

L’heure est à la résistance et à l’inquiétude au sein de l’islam de France, à la perspective d’un scrutin qui en révèle toutes les profondes dissensions et les failles des plus préjudiciables.

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