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Les oubliés du débarquement

On vient de commémorer les 60 ans du débarquement, tout en oubliant d’inscrire dans la mémoire des Français la participation des combattants d’outre-mer morts pour la France. Parmi eux, les Marocains, Sénégalais, Algériens, Tunisiens … ont écrit quelques belles pages d’héroïsme dans l’histoire de ce pays. Rien aujourd’hui ne rappelle que Paris a été sauvé de l’occupation allemande grâce au courage notamment et à l’ultime sacrifice dont ont fait preuve quelques milliers de Marocains, en refoulant l’armée de Von Kluck lors de la bataille de la Marne. 30 000 sénégalais ont péri au champ d’honneur en champagne et la liste est encore longue. Le nombre important de soldats nord-africains ou africains figurant parmi les unités françaises qui débarquèrent dans le Midi de la France en août 1944 est occulté. Tout se passe comme si la mémoire collective n’avait retenu de la participation française à la libération que l’image d’une force gaulliste composée entièrement de volontaires se battant aux côtés des résistants pour soutenir les forces alliés. La cérémonie internationale de commémoration du soixantenaire du Débarquement le montre avec éclat.

« C’est grâce à l’armée d’Afrique que la France a retrouvé non seulement le chemin de la victoire et la foi en son armée, mais aussi et surtout l’Honneur et la Liberté . » Ainsi s’exprime dans la préface du livre l’Armée d’Afrique, 1830-1962, l’un des officiers français les plus célèbres de la Seconde Guerre mondiale, le général Joseph de Goislard de Monsabert.

Rappelons encore le portrait du combattant nord-africain dressé par certains analystes et confinant au cliché  : excellents combattants du rang, fantassins d’élite, braves, capables des efforts physiques les plus intenses et les plus prolongés, d’une vue perçante et d’une ouïe très fine… Guerriers par atavisme, passionnées pour les armes…Chicaniers, procéduriers, vindicatifs et ils ont comme les enfants un sentiment élémentaire de la justice…

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Les musulmans de l’armée d’Afrique d’une façon générale sont bien les grands oubliés de l’histoire de la libération. La classe politique française, à droite comme à gauche, montre une différence de solennité donnée en 1984, en 1994 et encore en 2004 à la célébration des anniversaires du débarquement de Normandie et de Provence, qui démontre bien la conscience de la dette assumée à l’égard des Etats-Unis, et la volonté de minimiser voire d’occulter celle à l’égard des anciennes colonies, dont les enfants sont massivement présents en France et alimentent sans cesse le débat politique.

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