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Les musulmans de Grèce appellent le nouveau gouvernement à doter Athènes d’une mosquée et d’un carré musulman

Alors que les Grecs scrutent fébrilement l’horizon pour y déceler les signes d’une nouvelle aurore économique, la minorité musulmane désespère de voir une éclaircie poindre dans un ciel assombri par la gravité de la crise, par l’inertie des autorités et le veto de l’Eglise orthodoxe opposés à ses requêtes pressantes, et par les nazillons du groupuscule « l’Aube Dorée » qui lui promettent des lendemains qui déchantent.

Résolus à ce qu’Athènes, berceau de la démocratie, conserve sa singularité en étant l’une des rares capitales européennes sans mosquée digne de ce nom dans son paysage urbain, les hauts dignitaires de l’Eglise orthodoxe campent sur leurs positions inflexibles, ayant contribué à remettre le projet de construction d’une grande mosquée, validé par le gouvernement précédent, aux calendes grecques…   

De leur côté, les brutes épaisses et criminels du néo-fascisme athénien ne cessent depuis 2012 de multiplier les démonstrations de force (entre 800 et 1 000) devant des mosquées de fortune, jusqu’à lyncher à mort un ouvrier pakistanais, Shahzad Luqman, dont l’assassinat abominable hante les mémoires, piétinant avec une hargne décuplée les droits religieux et les revendications légitimes des 300 000 musulmans qui vivent dans la cité phare du pays.

En dépit de ce contexte des plus défavorables, hostiles et anxiogènes, les représentants musulmans de Grèce sont à nouveau montés au créneau pour exhorter le gouvernement fraîchement constitué d’Alexis Tsipras à exaucer leurs vœux les plus chers : sortir des tiroirs où ils ont été relégués et enfin matérialiser les différents projets de construction de lieux de culte, permanents et salubres, restés trop longtemps en souffrance, ainsi que la création d’un cimetière musulman dont l’absence se fait cruellement ressentir.

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"Je peux dire des prières partout, dans des maisons, sur la route, mais je ne peux pas décemment enterrer un fidèle n’importe où", se désole l’imam Abdelrahim Abdel-Sayed, contraint de hiérarchiser les besoins de ses coreligionnaires, alors que la nécessité de se doter de mosquées pour se recueillir dignement et sereinement, loin des caves et des hangars sordides et étouffants, s’avère tout aussi impérieuse.

"Même un cimetière qui se trouve à quelques heures de route d'Athènes serait suffisant. Les immigrants qui tentent de venir ici par bateau se noient parfois dans les eaux au large de la Grèce. Vous ne pouvez pas vous imaginer combien c’est alors difficile de les inhumer. Nous lavons les corps, nous disons des prières dans des sous-sols obscurs et misérables, et la plupart du temps nous ne pouvons même pas leur offrir une sépulture digne", a vivement déploré ce dernier dans un entretien accordé au quotidien turc Todays Zaman.

Avec la fin de la domination ottomane au début du 19ème siècle, Athènes n’a plus jamais été ornée de minarets et les portes de sa mosquée se sont à jamais refermées.

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