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Les musulmans britanniques rejettent les conclusions d’une étude sur leur poids électoral

A la veille d’un 7 mai de tous les enjeux au Royaume-Uni, où travaillistes et conservateurs luttent au coude-à-coude, les conjectures au sujet du vote musulman vont bon train, jusqu’à prédire des lendemains d’élections qui déchantent sous l’influence de cet électorat dont le poids pourrait s’avérer décisif dans un quart des circonscriptions, selon les récentes prédictions d’une étude publiée par le think-tank néoconservateur, Henry Jackson Society, qui s’alarment plus qu’elles ne se réjouissent de cette volonté collective d’accomplir son devoir civique.

Les Britanniques de confession musulmane, qui ne sont pas dupes des sombres manipulations à l’œuvre, ignorent dans quel marc de café ont été lues ces prévisions électorales présentées comme un funeste présage, et ils en récusent avec d’autant plus de force les conclusions hâtives et sciemment catastrophistes, à l’instar des responsables du Conseil des musulmans de Grande-Bretagne (MCB).

Organisation de premier plan dont la voix porte et est écoutée de l’autre de la Manche, le MCB a fait entendre sa vive protestation contre une étude à la méthodologie plus que douteuse et qualifiée même de « mauvaise », dont le but inavoué n’a leurré personne au sein de la communauté musulmane : créer une psychose dans les chaumières et les isoloirs en alimentant le fantasme de la cinquième colonne verte.

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"Les musulmans ne représentent pas un électorat homogène. Il y a de grandes différences d’opinion, et estimer qu’ils voteront comme un seul homme dans 159 circonscriptions sur 632 au nom de leur religion commune est pure fiction", a immédiatement réagi Miqdad Versi, le secrétaire général adjoint du MCB, en faisant part de son intime conviction : "Les musulmans risquent fort de glisser le bulletin travailliste dans les urnes, comme ils l’ont fait en 2010, ni plus, ni moins."

Le son de cloche est tout autre du côté de Alan Mendoza, directeur de la Henry Jackson Society et, ô surprise, candidat conservateur briguant un siège à la Chambre des Communes, lequel s’est livré à un formidable exercice d’autosatisfaction en se félicitant de l’éclairage « fascinant » apporté par son étude. "Bien que l'appartenance religieuse soit seulement l’un des facteurs qui expliquent comment les gens votent, pour la première fois nous avons maintenant une base pour étudier l'influence des questions religieuses dans ce processus", a-t-il déclaré, en éludant soigneusement le caractère alarmiste de ses projections électorales qui ont déjà créé un vif émoi, à l’intérieur comme à l’extérieur de la communauté musulmane.

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