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Les musulmans britanniques à l’approche du Ramadan : entre tristesse, résignation et impatience…

General view of Finsbury Park Mosque in north London, near where one man has died, eight people taken to hospital and a person arrested after a van struck pedestrians. Picture date: Monday June 19th, 2017. Photo credit should read: Matt Crossick/ EMPICS Entertainment.

A l’approche d’un Ramadan à nul autre pareil, qui subit la loi et les violents soubresauts d’un virus qui n’a pas encore dit son dernier mot, les musulmans, quel que soit l’endroit du monde où ils se trouvent, sont tiraillés par les mêmes sentiments ambivalents : ils oscillent entre tristesse, frustration, résignation et impatience grandissante à l’idée de le célébrer dignement, même si pour cela, il faudra le réinventer et consentir des sacrifices.
A chaque fois qu’il se heurte aux portes closes de la mosquée londonienne Finsbury Park, érigée en modèle de tolérance, Mohammed Kozbar, le secrétaire général des lieux, ne peut s’empêcher de ressentir un pincement au cœur en songeant aux nuits ramadaniennes, annonciatrices d’actes d’adoration et de charité, à la ferveur des 2 000 fidèles qui se pressaient pour accomplir la prière nocturne, et à l’effervescence qui régnait dans la cuisine où, tous les soirs, se mitonnait un iftar copieux destiné à 300 personnes nécessiteuses.

                 Mohammed Kozbar

« Tout cela va tellement nous manquer cette année », se désole-t-il, renchérissant : « C’est navrant de voir notre mosquée désespérément fermée, vide et silencieuse, alors que le mois béni se profile à l’horizon ».
Si la consternation se lit sur le visage de Mohammed Kozbar, une lueur furtive traverse toutefois son regard à l’évocation d’un Ramadan placé sous le signe de la communication virtuelle. « C’est une période très difficile, mais nous voulons faire notre part. Nous diffuserons des conférences et des prières en ligne, ainsi que des conseils pour distribuer des repas aux plus démunis, ainsi qu’aux soignants des hôpitaux voisins», détaille-t-il sur un ton déterminé, comme un défi lancé au coronavirus, à l’origine de bien des malheurs et de grands bouleversements.
                     Qari Asim

Qari Asim, l’imam de Leeds et président du Conseil consultatif des mosquées et des imams, essaie quant à lui de surmonter sa propre peine, notamment quand les fidèles, dont il comprend parfaitement la douleur émotionnelle, se tournent vers lui en quête de solutions ou de réponses. Il fait alors entendre la voix de la sagesse : « Il serait irresponsable de se rassembler pour des prières nocturnes ou de tenir des rassemblements religieux pendant ce ramadan dans n’importe quelle mosquée ou maison, avec des personnes qui ne sont pas des membres de la famille proche », insiste-t-il.
« Je sais combien tout cela est difficile émotionnellement, frustrant et culturellement étranger», répète-t-il visiblement très ému, tout en mettant en garde contre l’instrumentalisation hautement inflammable de la pandémie que menacent de faire des groupuscules d’extrême-droite, ces redoutables semeurs de chaos éternellement en embuscade sur le Net.
                 Harun Khan

« Ce Ramadan se déroulera à un rythme plus lent. Cela nous donnera plus de temps pour la réflexion et l’opportunité d’être plus proches de Dieu », se veut positif et rassurant Harun Khan, le secrétaire général du Conseil musulman de Grande-Bretagne. Il incite, pour sa part, à tirer le meilleur profit de ce mois sacré, empli de bienfaits, qui ne ressemblera à aucun autre, et à suivre son exemple : il célébrera le Ramadan chez lui, avec sa famille immédiate.

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3 commentaires

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  1. je parlerais des mosquées française ,il n y a plus dans vie dans les mosquées c est une bonne occasion de ce remettre en question, j ai vecu un peut en Allemagne les mosquées sont pleine de vie social, de fraternité, d engouement, de projet et sans avoir de mosquée gigantesque rien a voir avec la France .

  2. Le musulman doit etre joyeux , aller de l’avant et être patient en toute circonstance et surtout pendant le ramadan et ce mois beni.
    Un musulman attachè à Allah , n’est pas seul ni confiné à moins d’avoir une foi défaillante.

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