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Les musulmans américains inaugurent le premier Centre pour la prévention de la haine et de l’intimidation

Très prisée pour ses parcs à thèmes ludiques, dont l’historique Disneyland demeure l’attraction phare, Anaheim, la plus grande ville du comté d’Orange, se construit une nouvelle image qui est très éloignée du royaume enchanté de Disney…

Depuis le 3 novembre, sous le soleil de Californie, la capitale américaine du divertissement familial est en effet sous les feux des projecteurs, moins pour transporter dans l’univers merveilleux des contes de fées que pour montrer l’envers du décor de l’Amérique idéalisée.

Ce n’est pas une invitation à l’onirisme qu’y ont lancé les dirigeants du CAIR, l’influent Conseil des relations américano-islamiques, mais à ouvrir les yeux sur une réalité dénuée de magie, contre laquelle ils sont fermement déterminés à lutter : celle de la haine anti-musulmans et des noirs fantasmes qui, depuis le 11 septembre 2001, plonge la société américaine dans des ténèbres lugubres. Des ténèbres bien plus effrayantes que celles de certaines forêts hantées…

« Nous venons de commémorer un triste anniversaire : le 20ème du 11 septembre. Hélas, force est de constater qu’après deux décennies, les crimes et incidents haineux, notamment à caractère islamophobe, sont en constante augmentation », a déclaré avec gravité Hussam Ayloush, le directeur du CAIR de Los Angeles. Il a tiré la sonnette d’alarme devant un parterre de journalistes et de notables locaux, réunis à l’occasion de l’inauguration officielle d’une structure unique en son genre Outre-Atlantique : le premier Centre pour la prévention de la haine et de l’intimidation.

Hussam Ayloush

Contraste saisissant, s’il en est, cette structure, dont le projet fut porté à bout de bras par les têtes pensantes du CAIR, a trouvé son point d’ancrage en Californie, dans le berceau de l’industrie à fabriquer des rêves, car c’est là où vit la plus importante communauté musulmane du pays. 

« La communauté musulmane de cette région est très diversifiée, et elle est malheureusement la cible d’une recrudescence d’actes haineux depuis le 11 septembre. Les femmes voilées sont une proie facile et de prédilection, de même que la jeune génération musulmane qui en subit les conséquences désastreuses à l’école et dans les campus universitaires », a vivement déploré Masih Fouladi, le directeur par intérim du Centre, en brandissant la dernière étude très alarmante sur laquelle il s’appuie pour étayer ses dires.

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 Masih Fouladi

« Au cours des deux dernières années, alors que nous étions frappés de plein fouet par la pandémie, les crimes haineux anti-asiatiques ont sensiblement augmenté. Or, de larges segments de la communauté musulmane sont asiatiques », a-t-il ajouté, en insistant sur les « efforts multi-formes » que permettra de mener le Centre fondé par le CAIR, à l’issue d’une longue maturation.

Parmi les mesures proactives qu’il s’apprête à prendre, l’accueil prochain, en Californie du Sud, d’un grand nombre de réfugiés afghans, ainsi que la défense de leurs droits sont au coeur des priorités, non sans redouter que leur présence n’exacerbe les plus vils ressentiments.

« Nous craignons plus que tout une forte augmentation de la haine et de l’intimidation ciblant la minorité afghane », a-t-il confié, visiblement inquiet, avant de s’engager à ne pas capituler : « Nous ne baissons pas les bras pour autant, et nous travaillons déjà, en parfaite intelligence, avec les forces de l’ordre afin qu’elles puissent être informées des moindres incidents, ainsi qu’avec les districts scolaires pour s’assurer qu’ils fourniront bien un soutien linguistique aux enfants des familles afghanes ».

Rob Bonta, procureur général de Californie

Bénéficiant du soutien sans faille du procureur général de Californie, Rob Bonta, qui exhorte à  « repousser les forces de la haine et trouver des solutions ensemble », le premier Centre pour la prévention de la haine et de l’intimidation des Etats-Unis émerge là, où il y a près de 70 ans, sortit de terre le légendaire château de la Belle au Bois dormant. On ne peut que lui souhaiter de connaître le même heureux épilogue que les contes de Disney : Tout est bien qui finit bien…

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