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Les musulmanes voilées, cibles de prédilection de l’islamophobie violente, selon une étude britannique

Elles sont les victimes toutes désignées de l’islamophobie violente au Royaume-Uni, les femmes musulmanes facilement identifiables à leurs voiles, plus ou moins longs et couvrants, ne sont plus à l’abri d’agressions verbales et physiques quand elles sortent dans la rue ou empruntent les transports en commun, selon les conclusions de l’étude réalisée par deux chercheurs britanniques.

Ces conclusions alarmantes, auxquelles avait déjà abouti en 2015 le service d’assistance téléphonique "Tell Mama", en dénonçant l’hémorragie des crimes de haine dans le royaume de Sa Gracieuse Majesté (une augmentation de 326% a été enregistrée au cours de l’année passée), viennent d’être corroborées par l’enquête de terrain menée pendant plus de deux ans, avec une rigueur académique, par le Dr Imran Awan de l’Université de Birmingham et le Dr Irene Zempi de l’Université de Nottingham Trent.

Pour dresser ce noir tableau dont ils espéraient, sans trop y croire cependant, que sa réalité serait moins sombre, ces deux universitaires de renom ont non seulement recueilli les témoignages de celles qui sont devenues les proies de prédilection du racisme anti-musulmans, mais ont aussi franchi un pas supplémentaire en passant de l’autre côté du miroir.

Se laissant pousser la barbe pour Imran Awan, méconnaissable dans sa tenue traditionnelle, tandis que sa consoeur était revêtue tantôt d’un hijab, tantôt d’un jilbab, voire d’un niqab, ces deux experts de la recherche empirique ont ainsi déambulé dans la jungle de l’espace public afin de mesurer l’ampleur du fléau de l’islamophobie, au risque d’aller eux-mêmes au-devant du danger.

Ce qu’ils pressentaient est arrivé : leur islamité visible n’est pas passée inaperçue, surtout celle de la chercheuse Irene Zempi qui, outre le flot d’injures qu’elle a essuyé, a été violemment prise à partie par des inconnus enragés à plusieurs reprises, notamment par un "skinhead blanc" muni d’un couteau, qui a menacé de lui trancher la gorge en mimant le geste, et ce, en plein jour.

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Le souvenir de cette scène terrifiante a hanté ses jours et ses nuits des semaines durant, comme elle l’a confié récemment en conférence de presse : "L'expérience a été si éprouvante que je ne n’ai pas pu travailler sereinement, ni dormir ou manger pendant des semaines",a-t-elle déclaré, en déplorant vivement que personne ne se soit interposé pour la sortir de ce mauvais pas. C’est là l'un des grands enseignements de son immersion dans la rue : la non-assistance à musulmane en danger semble être désormais la règle…

Copieusement insulté et faisant fuir les gens sur son passage, l’expérience du Dr Imran Awan a été sans surprise et nettement moins traumatisante que celle subie par le Dr Irene Zempi, les deux universitaires ayant eu la triste confirmation que le déchaînement de haine s’abat prioritairement sur les femmes musulmanes voilées, ces proies faciles et sans défense.

Dans leur rapport signé à deux mains et rendu public dernièrement, ils ont répertorié le large éventail des actes anti-musulmans, leurs différents modes opératoires, ainsi que leur impact dans et en dehors de la cybersphère. La fureur islamophobe frappant partout et à tout moment, dans le monde virtuel comme réel. Chiffres accablants à l’appui, ils imputent à la campagne victorieuse en faveur du Brexit l’exacerbation d’un nationalisme revanchard, viscéralement anti-musulmans et furieusement anti-réfugiés, à travers le Royaume-Uni.

Après le cri d’alarme poussé par "Tell Mama", Imran Awan et Irene Zempi mettent à leur tour en garde contre la spirale de violences anti-musulmans qui s’est emparée du Royaume-Uni, prenant essentiellement pour cible les musulmanes voilées, et nourrissent l’espoir que la grande campagne de lutte contre les crimes de haine élaborée par le Home Office (Bureau de l’Intérieur du gouvernement britannique) parviendra à juguler cette véritable calamité qu'est l’islamophobie.

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