in

Les libérateurs oubliés

“C’est nous les Africains, Qui arrivons de loin,
Nous venons des colonies, Pour sauver la Patrie,
Nous avons tout quitté, Parents, gourbis, foyers,
Et nous gardons au cœur, Une invincible ardeur,
Car nous voulons porter haut et fier, Le beau drapeau de notre France entière,
Et si quelqu’un venait à y toucher, Nous serions là pour mourir à ses pieds,
Battez tambours, à nos amours, Pour le Pays, pour la Patrie,
Mourir au loin, c’est nous les Africains.”

C’est en entonnant ce refrain que débarquèrent en Provence des centaines de milliers de musulmans originaires des colonies pour libérer notre pays du joug nazi.

Ils s’engagèrent pour leur patrie auprès de ceux qui les dominaient et les colonisaient sur leur propre terre. Quel courage ! Ou plutôt l’espoir de se sacrifier, pour que la métropole leur reconnaisse ce même droit à la liberté si cher à tous les peuples.

Reconnaissance, voilà bien un mot qui sonne différemment selon que l’on parle de la libération venue du Nord ou de celle arrivée du Sud. On évoque cet épisode commun de l’Histoire de nos deux continents pour justifier la politique va t-en guerre de Bush alors que l’on ostracise l’apport indéniable des colonies et de leur population pendant cette même guerre.

Fidèle à notre habitude de la politique de deux poids deux mesures, cette reconnaissance est déniée à ceux qui ont versé triplement leur sang pour notre pays : la première fois, dans les tranchées lors de la première guerre mondiale ; la seconde, avec le débarquement de Provence ; et la troisième, lors de la reconstruction de notre pays afin de le remettre sur pieds après un demi-siècle ou presque de guerres.

C’est parce que l’on a oublié l’histoire des pères que l’on ne reconnaît pas leurs enfants.

Publicité
Publicité
Publicité

Qu’ont reçu en échange ces hommes, ces femmes et leurs enfants : le sentiment d’être d’éternels étrangers, haïs, et rejetés par notre pays ? Ils sont blâmés de ne pas pousser la porte de l’intégration alors que nous l’avons fermée et jetée sa clef dans les oubliettes de l’Histoire.

Qu’ont-ils obtenu pour le sacrifice de leurs pères ? Si ce n’est : stigmatisation, délinquance et drogue. Aucune avancée significative n’est constatée dans les domaines sociaux, politiques et économiques, tout ce qui en feraient des citoyens français à part entière.

Pour lutter contre l’oubli et pour le droit à la mémoire, honorons ces pères le 8 mai 2003 au Mémorial du Général LECLERC – 23, allée de la 2ème DB, jardin atlantique, (couvrant la gare MONTPARNASSE) 75015 PARIS à 15h00.

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

Les origines de l’Islam, examen des sources

La place de la femme dans le droit successoral musulman