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Les imams marocains ne sont plus les bienvenus dans la ville de Mellila

Présidant aux destinées bouillonnantes de l’enclave espagnole de Mellila, située sur la partie la plus orientale du Rif Marocain et revendiquée par le royaume de l’Atlas, Juan José Imbroda Ortiz est le premier magistrat d’une cité plus que jamais assise sur un volcan, qui menace de laisser échapper une coulée de lave anti-marocains…

Au bord de l’éruption si le maire ne satisfaisait pas aux coups de semonce de la droite espagnole et aux exigences de son gouvernement, la ville marocaine occupée par l’Espagne a évité l’explosion de manière radicale : hispaniser l’islam et bouter hors du territoire les imams marocains.

Il n’est pas sûr que ce traitement de choc parvienne à mettre en sommeil le volcan, ni même à l’éteindre, mais peu importe, il est déjà entériné et mis en application à travers l’expulsion des imams en provenance du Maroc qui prêchent dans les mosquées locales. Place donc aux imams espagnols à Mellila, et les tensions religieuses et politiques en seront aussitôt apaisées, quant aux ardeurs de la droite espagnole, soutenue dans ses revendications par le ministre de l’Education Juan Ignacio Wert, elles n’en seront que plus adoucies…

L’édile Ortiz a tranché dans le vif pour accéder à la volonté du Président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, et de son ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon, tous deux aspirant à éradiquer le prosélytisme religieux qu'un rapport, publié en décembre 2012, par les services secrets espagnols, avait mis en lumière. Ce rapport alertait les autorités sur l’enrôlement de 20 imams par la mouvance salafiste dans tout le royaume d’Espagne, y compris Mellila.  

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Seulement voilà, le statut controversé de Mellila souffrira-t-il de voir entrer en vigueur l’interdiction faite aux imams marocains d’assurer les prêches durant les prières, et leur remplacement par des prédicateurs de nationalité espagnole, en vue de l’avènement d’un Islam « à l’espagnole » ?

Le volcan risque fort de se réveiller sous les réactions indignées du parti d’opposition "Coalicion por Melilla", dirigé par le rifain Mustapha Abderchan, devenu le porte-parole des revendications de la population autochtone musulmane face à l’hégémonie des partis leaders. Expulser les imams marocains, qui sont nommés par le conseil des oulémas de Nador, ne va-t-il pas provoquer l’exact effet inverse de celui recherché par le gouvernement espagnol, et mettre en ébullition une ville déjà volcanique qui ne supportera pas ce nouvel affront ?

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