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Les hauts gradés US libèrent la critique à l’encontre d’Israël

Pendant que les politiques se complaisent dans une omerta unilatérale, les grands esprits du haut du panier militaire, américain et français, pulvérisent la chape de plomb pesant sur l’épineux dossier israélien, dans une complainte aux accords harmonieux qui désigne un seul et même artisan du désastre : le gouvernement israélien.

Scoop explosif du Canard Enchaîné, si les caciques de l’état-major US n’y vont pas par quatre chemins, en dénonçant, dans un huis-clos qui a filtré, l’inconséquence de l’acharnement israélien, à l’image du général David Petraeus, leader respecté des troupes engagées au Proche et au Moyen-Orient ainsi qu’en Asie Centrale, les forces vives de l’armée française s’affranchissent à leur tour de leur devoir de réserve, mais dans l’ombre.

Proche de Barack Obama, David Petraeus, droit dans ses bottes, n’a pas tourné autour du pot face à la Commission des forces armées du Sénat pour alerter sur le guêpier du Proche-Orient, devenu poudrière sous l’implacable main de fer de l’Etat juif : « La poursuite des hostilités entre Israël et certains de ses voisins met en cause notre capacité à défendre nos intérêts » a-t-il déclaré aux sénateurs américains, renchérissant : « Le conflit au Proche-Orient alimente un sentiment antiaméricain lié [au] favoritisme des Etats-Unis envers Israël. La colère arabe née de la question palestinienne (…) affaiblit la légitimité des régimes arabes modérés. Al-Qaida [utilise] cette colère afin de mobiliser de nouveaux appuis ».

Loin des périphrases diplomatiques d’usage, du chef du Pentagone au vice-président en personne, Joe Biden, qui a lancé récemment aux Israéliens : « Votre comportement met en cause la sécurité de nos troupes en Irak, en Afghanistan et au Pakistan », la grogne américaine tonne jusqu’à Paris, stimulant la Grande Muette française qui sort du silence, mais dans un anonymat redoublant de prudence.

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Exhortés à se taire par le nouveau patron des armées, l’amiral Edouard Guillau, au motif édifiant que « Nicolas Sarkozy est hyper-sensible sur le sujet », le malaise des généraux français a choisi de s’exprimer en off. L’un, au ministère de la Défense, qualifie de « suprême connerie » les constructions de nouvelles colonies à Jérusalem-Est, tandis que son homologue affirme que de nombreux officiers désapprouvent les positions très conciliantes de Sarkozy sur la colonisation, et qu’un troisième, ancien attaché militaire à l’ambassade de France de Tel-Aviv, enfonce le clou en rappelant qu’ « Israël a humilié des responsables français » en interdisant notamment l’entrée de Bernard Kouchner à Gaza, en octobre et novembre 2009.

Refusant de jouer la partition sournoise du chaos, les hauts gradés américains et français font entendre une note dissonante que leur dicte leur conscience, dans un concert aux dramatiques fausses notes, dont l’écho résonne jusqu’en Iran et au Pakistan.

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