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Les Bleus : la mutinerie de trop

Crise paroxystique, les Tricolores, après une altercation entre Patrick Evra et le préparateur physique de l’équipe de France, se sont fendus cet après-midi d’un sidérant communiqué de presse, tout en mots… bleus. Solidaires comme jamais, les joueurs ont serré les rangs pour signifier avec fracas leur refus de s’entraîner en présence de la presse, un acte de mutinerie spectaculaire, surréaliste, et surtout irresponsable.

Face à un Domenech débordé et désavoué, une direction fédérale abasourdie et dépassée, tous ébranlés par une crise de gouvernance dont ils sont les principaux ordonnateurs, les Bleus, à qui l’on reprochait vertement leur individualisme et leur manque de pugnacité, ont fait mentir leurs détracteurs mais, de la pire des manières, loin de la pelouse, et derrière les vitres opaques de leur immense bus. Un bus qui les a ramenés vers leur luxueux refuge, comme fuyant leur image pathétique d’enfants gâtés du sport, se soustrayant à leur devoir d’exemplarité.

Nos stars du ballon rond, dont les doléances ne sont certes pas dénuées de fondement, auraient-elles néanmoins perdu pied avec la réalité ? Un monde bien réel et impitoyable, qui n’en espérait pas tant depuis une qualification honteusement volée, se gaussant sans retenue de la France et de la débandade en direct de son équipe, l’Irlande, la grande spoliée de ce Mondial, tenant là une revanche quasi providentielle.

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Cette chronique d’une implosion annoncée, si elle sonne le glas d’un système et de dirigeants qui ont failli, ne dédouane pas pour autant la promotion 2010 de ses travers de divas, minée par des égos démesurés qui, dans leur aveuglement, salissent un maillot honorifique, brisant au passage les doux rêves de milliers de jeunes prêts à leur vouer un culte, et pire encore donnent du grain à moudre aux polémistes les plus réactionnaires, à la Zemmour, exultant à l’idée d’entonner leur couplet du choc des religions et des cultures…

1998 célébrait, triomphante et dans la liesse populaire, une France idyllique ” black, blanc, beur “, 2010 signe cruellement la fin d’un mythe sportif, dont on ose à peine imaginer l’apothéose mardi soir.

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