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Les anciens courtisans français de Ben Ali tentent de se refaire une virginité

Pour les amateurs de la comédie humaine, où les faux-culs sont rois, et les faux-semblants légion, la volte-face des courtisans d’hier de Ben Ali, devenus ses meilleurs calomniateurs, est un pur morceau d’anthologie. Sur la scène française de l’hypocrisie souveraine, les protagonistes se drapent dans l’honorabilité de leurs titres et privilèges pour travestir un piteux retournement de veste en un noble soutien à la promotion touristique de la Tunisie.

La fabuleuse fable des bons sentiments que seules de bonnes intentions animent est une supercherie très élitiste, derrière laquelle se trouvent le magazine Tunisie Plus, qui fut longtemps la vitrine officielle de l’Ancien régime, et son patron Hosni Djemmali, expert dans l’art d’aller dans le sens du vent. Preuve en est sa pétition, au demeurant fort louable : « l’appel des 100 : Aider la Tunisie, c’est y aller » .

Un petit retour historique édifiant, grâce à Bakchich, nous rappelle que ce très entreprenant businessman était considéré comme l’ambassadeur bis de Tunisie en France, connu pour sa légendaire prodigalité auprès du Tout-Paris, politique et show-biz, invité royalement dans ses palaces « pour servir la soupe  au régime dans son canard en papier glacé ». 

Parmi  les signataires marquants de l’appel, certains noms bien de chez nous font plus tressaillir que d’autres, tant ils auront bénéficié des largesses de l’autocrate Ben Ali, moyennant quelques flatteries et le récit apologétique d’une Tunisie idéalisée, sous le règne des gentils… Dans cette liste, rien que du beau monde, dont le maire de Paris, Bertrand Delanoë qui, à l’instar de tous les autres, n’est pas à un reniement près.  En 2010, ce dernier estimait que la Tunisie  était « non seulement sur la bonne voie, mais elle réussit mieux que les pays comparables et parfois même mieux que des pays dits développés en terme de croissance ». Stupéfiant !

Le paraphe de Frédéric Mitterrand ne manque pas également de nous interloquer. Car enfin comment notre ministre de la Culture, qui était  exempté du paiement de l’électricité pour sa villa de Hammamet, comme le précise Le Canard Enchaîné, et qui a déclaré :«  dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré », peut-il avoir ce culot monstre ?! 

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Les noms des pétitionnaires s’égrènent, dont Elisabeth Guigou, l’ancienne Garde des Sceaux, suspectée de relations ambiguës avec le régime Ben Ali, le magistrat Georges Fenech, « l’homme clé des réseaux de Djemmali » selon le site Owni, Etienne Mougeotte,  Christine Boutin, ou encore Stéphane Richard, Directeur d’Orange, qui toujours selon Owni, aurait monnayé son implantation en Tunisie avec le clan Ben Ali, sans oublier Gérard Pélission, co-fondateur du Groupe Accor, honoré par Ben Ali en personne, qui l’a fait grand officier de l'ordre de la République en 2001.

Du côté des people adeptes de la dolce vita tunisienne, qui tentent de s’acheter une conduite à bon compte, Jacques Séguela, qui a conseillé Ben Ali jusque dans les derniers jours du régime selon Marianne, Michel Boujenah, ou encore Serge Moati  ont tous signé l’appel en jouant les blanches colombes :  ils n’ont rien vu, rien compris au film, mais en ont bien profité tout de même !

Cerise sur le gâteau, le nom d’Antoine Sfeir, spécialiste du monde arabe, et adulateur parmi les adulateurs de Ben Ali, s’ajoute à cette liste de signataires triée sur le volet. La Tunisie nouvelle et libérée mérite mille fois mieux que d’être soutenue par ce que la République fait de mieux en matière de profiteurs et de fieffés menteurs !

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