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Législatives 2007, la vague « blanche » déferle sur l’Assemblée

Nicolas Sarkozy nous l’avait promis : « Je souhaite que les élites françaises ressemblent à la diversité de la France. La diversité, il faut qu’elle soit à la base, mais il faut qu’elle soit aussi à la tête » (discours du 8 février 2007).

De son côté, François Hollande, le patron du PS, nous l’avait redit : « J’ai bien conscience du temps perdu. Et je me suis donc attaché à ce que la diversité de la société française puisse figurer au sein des instances de notre Parti socialiste comme à l’occasion des différentes élections (européennes, régionales et bientôt législatives). L’effort que nous avons fait est significatif même s’il reste encore insuffisant ; il faudra poursuivre dans cette voie ». (déclaration du 19 juillet 2006).

Zéro ! Oui, vous ne rêvez pas, c’est le nombre de députés dits de la « diversité » qui siègeront à l’Assemblée nationale pour la législature 2007-2012. Même le professeur de médecine, Salem Kacet, qui était à deux doigts de remporter la 8ème circonscription du Nord pour l’UMP et Faouzi Lamdaoui, qui avait une chance de gagner la 5ème circonscription du Val d’Oise (Argenteil) pour le Part socialiste, ont été battus, sans parler de tous les autres candidats qui avaient déjà accumulé un fort handicap de suffrages dès le premier tour. Le constat est clair : la France ne veut pas de « sa » diversité !

La future Assemblée nationale devrait donc ressembler davantage à un conseil de guerre gaulois, qu’à un parlement représentatif de la société française du Vingt-et-unième Siècle. Après la cravate obligatoire pour les députés mâles, à quand le port du casque gaulois, condition sine qua non pour pénétrer dans les locaux du Parlement ? Des députés casqués, cornés et cravatés, belles scènes en perspective, non ?

C’est pourtant la dure réalité présente qu’il faut d’admettre : les bougnoules et les négros sont bons pour coller des affiches, faire du porte à porte, chasser les voix ethniques dans les cités, faire les intermédiaires dans les mosquées ou les salons de thé, mais pas pour figurer dans le trombinoscope de l’Assemblée nationale qui, encore, une fois, restera étonnamment blanc, à l’exception des quelques députés des DOM-TOM qui viendront représenter dignement nos anciennes colonies et « coloriser » quelque peu les bancs du Parlement.

Chouette de la couleur pour agrémenter les bancs moroses de l’Assemblée ! Chouette un peu de soleil de nos belles îles des Caraïbes et du Pacifique dans les travées du Parlement ! Quelle chance, la compagnie créole à l’Assemblée et à l’oeil, en plus !

La semaine dernière, les médias parlaient de vague bleue. Mais l’on conviendra que cette vague bleue est d’abord une vague blanche ! C’est même un tsunami blanc qui a déferlé ce dimanche 17 juin 2007 sur le Palais Bourbon : les Pierre, les Paul, les Jacques, les Martine, les Geneviève, les Isabelle seront légion (pas légion étrangère) !

En revanche, point d’Aziz, de Karim, de Salem, de Mouloud, de Fatiha, de Karima ou de Mamamadou à l’horizon ! Si, pardon, dans les cuisines et au service des techniciens de surface ! Car, malgré tout, nos députés continuent à adorer le couscous merguez et le restaurant de l’Assemblée en sert régulièrement. « C’est bon comme là bas, dit !! » (avec l’accent pied-noir bien sûr !) !

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Plus sérieusement, il faut reconnaître que la thématique de la « diversité » était déjà une problématique biaisée dès le départ et de nombreux militants courageux, comme ceux du Prairial 21 (Parti socialiste), l’avaient dénoncé, comme un « leurre exotique » : […] Vous avez affirmé, asséné, martelé la nécessité de reconnaître que la société française du XXIe siècle n’était plus réduite à sa simple expression gauloise. La désignation des candidats aux législatives de 2007 devait acter la crédibilité de cette volonté. En guise de hardiesse, vous pouvez admirer la culture intensive de nos faiblesses : cumul des mandats, maintien des privilèges des oligarchies locales et de la gérontocratie, défense des intérêts particuliers, entretien des petits arrangements entre “amis” » (déclaration Prairial 21, Convention nationale du Parti socialiste, 1er juillet 2006).

En France, force donc est de reconnaître que la diversité est encore synonyme de « diversion » ou, pire, de « divertissement exotique » pour nos élites confortablement installées dans leur fauteuil qui rêvent secrètement de harem, de thé à la menthe et de danse du ventre. La diversité « à la française » s’affiche partout en couleur, donnant des leçons au monde entier, conformément à la « bonne vieille » idée, que seul l’universalisme français est capable de « progrès », narguant ainsi les communautarismes de nos voisins européens et de notre allié américain.

Mais, c’est bien là le problème majeur : la diversité « à la française », telle qu’elle est conçue et promue aujourd’hui dans l’espace public national reproduit globalement le schéma ethnocentrique et quelque peu jacobin de la problématique intégrationniste, s’inscrivant moins comme une rupture avec les modes de gestion et de représentation passés de la « Différence », que comme un héritage, dont la façade aurait été à peine rafraîchie : régénération des Juifs assimilation des indigènes, intégration des immigrés et aujourd’hui « diversité ».

Ce n’est pas tant l’aspect « gadget », médiatique et « poudre aux yeux » de la diversité qu’il convient de critiquer ici -cela fait partie désormais du marketing politique quasi-incontournable – mais davantage le caractère autoritaire et unilatéral d’un processus qui prétend sortir les « minorités » ou les individus perçus comme « minoritaires » d’une situation d’inégalité. En somme, pour être clair, la diversité est un processus imposé « par le haut », au mépris des appartenances, des pratiques et des ressentis citoyens, aboutissant à ce paradoxe de contribuer davantage à « minoriser » et à marginaliser les personnes qui sont pourtant censées en bénéficier : c’est une diversité imposée.

Elle fige des « situations minoritaires », qu’elle prétend combattre par ailleurs, venant légitimer cette représentation – ô combien perverse !- que les minorités seraient nécessairement « visibles », alors que la Majorité évidemment et totalement invisible.

En bref : la diversité, c’est l’art de dire aux bougnoules et aux négros, vous êtes minoritaires et visibles et que, si un jour vous décrochez un poste de responsabilité ou un mandat électif, c’est grâce à Moi, votre bienfaiteur de la Majorité invisible. Un professeur de médecine d’origine maghrébine est un candidat de la « diversité ». Un délinquant fiscal d’origine bretonne, corse, auvergnate ou berrichonne est un candidat de la Majorité culturelle ! Comprendra qui voudra.

Allons, soyons bons joueurs ! Zéro député à l’Assemblée, c’est un bon début, n’est-ce pas ? Et puis, Zéro c’est un chiffre d’origine arabe non ?

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