En s’attaquant à une liberté individuelle fondamentale et à une poignée de femmes musulmanes, la loi contre le voile intégral criminalise une anomalie visuelle très marginale, dans un espace public aux limites sans cesse repoussées. Ainsi, embarquer à bord d’un avion d’Air France voilée de la tête aux pieds constitue-t-il un délit majeur ? Cette épineuse question a sérieusement compliqué la vie de la compagnie aérienne, privatisée depuis 2004, au nom du vivre-ensemble…
La prudence est en effet de mise à Air France, qui ne peut être assimilée à un « service public », et en avril 2011 un document destiné à l’ensemble du personnel, dont Le Figaro a eu connaissance, a tenté de démêler ce véritable casse-tête juridique : « Les équipages confrontés à une personne qui dissimule son visage ne peuvent, à notre sens, contraindre la personne à découvrir son visage » est-il stipulé.
« En conséquence, en l’absence d’indication précise sur la conduite à adopter dans tous les lieux publics hors service public, il conviendra de garder à l’esprit que tout contrainte, menace ou intimidation vis-à-vis de personne dissimulant son visage est à proscrire » précise également la note interne.
En d’autres termes, le voile intégral peut faire l’objet d’une interdiction dans les salles d’embarquement, mais pas dans l’avion. Les esprits chagrins la qualifiaient d’inapplicable, au grand dam de sa cheville ouvrière Jean-François Copé, et que réalise-t-on aujourd’hui ? Que la loi, qui visait la transparence de son espace public, n’est pas dénuée d’un certain flou artistique…
Air France n’est pas une association, il y a un potentiel de femmes voilées que Air France veut garder, En général là ou il y a la femme en voyage, il y a toute la familles.
La femme qu’elle soit voilée ou découverte, fait bouger l’économie, partout dans le monde.