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Le triomphe médiatique des faussaires : y’en a marre !

C’est le même refrain qui passe en boucle depuis quelques jours. Les “ islamistes“ d’Ennahda sont sur le point de rafler la mise aux élections tunisiennes. Vous l’avez lu, vous l’avez vu ou vous l’avez entendu. Eh bien, cette lancinante musique qu’on nous chante commence à m’exaspérer. Et je crois que je ne suis pas le seul.

A les entendre, la démocratie ne s’applique que dans un sens. Oui à la démocratie mais à condition de voter pour le bon candidat qui servira leurs intérêts. Et le bon candidat ce ne sera jamais “l’islamiste“, le barbu ou la femme voilée. Non, ces gens là ne sont finalement pas très sincères dans leurs déclarations. C’est la sempiternelle accusation du double discours (tiens donc !). Depuis quelques jours, le discours médiatique s’est transformé en véritable tribunal. Reportage après reportage, on jette la suspicion sur les visées véritables de ce parti obscur qui souhaiterait appliquer la Sharia. Et quand vous dites Sharia, c’est le réquisitoire suprême. Au dessus, c’est le soleil (lol)…

Comme en Algérie en 1991, comme pour le Hamas en 2006 et comme demain pour les élections égyptiennes, on assiste au triomphe médiatique des thèses portées par les intellectuels faussaires qui jouent la dramatisation à outrance. Et ils n’ont apparemment plus de limites. Récemment, j’écoutais sur une chaîne du service public un universitaire israélien nous expliquer doctement qu’Israël n’avait pas à craindre le printemps arabe et les processus démocratiques qu’on y observe, notamment en Egypte. Car disait-il, si les Frères musulmans venaient à l’emporter « il faisait confiance à l’armée égyptienne pour interrompre le processus électoral ». Si si, vous avez bien lu. C’était du lourd. Du très lourd quand même. Et c’était dans l’émission “C’est dans l’air“ et aucun des autres intervenants n’a bronché.

En réalité, le monde arabe vit encore sous tutelle. C’est tellement vrai que le chiffon rouge qu’on agite en Occident sur les partis “islamistes“ pousse les intéressés à se brider. Ennahda, pour prouver sa bonne foi, a du mettre en avant une femme non voilée pour montrer patte blanche. On est dans la justification permanente. Même les Frères musulmans égyptiens ont promis de ne pas présenter de candidats dans toutes les circonscriptions de peur d’un raz-de-marée électoral qui horrifierait l’Occident. Truc de fou quand même : des partis obligés de se contenir de peur de susciter la colère d’un Occident qui n’a jamais hésité, lui, à fouler au pied les principes démocratiques quand ça lui chantait. L’Irak n’est pas très loin, la Françafrique non plus sans parler du silence complaisant envers l’occupation israélienne. Pauvre démocratie…

Alain Juppé a déclaré que la France serait « vigilante » sur l’application des principes démocratiques et des droits de l’homme en Lybie. Car là aussi les médias ont fait leur choux gras sur les déclarations du CNT à propos de l’application de la Sharia. Evidemment, on préfère voir dans ces pays l’application de codes civils français, italien ou anglais issus des colonisations que de voir ces peuples s’inspirer de leurs références islamiques pour guider leurs orientations constitutionnelles et législatives. Cela porte un nom : de la souveraineté limitée. En fait, tout ce qui se rapporte à l’islam est en soi problématique et dangereux. On a cette vilaine impression de vivre encore sous un air colonial.

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Bref vous l’aurez compris, cette situation me soule. Y en a vraiment marre de ces supercheries et de ces explications à sens unique que nous sert la majeure partie de la classe politique et médiatique qui nous a dépeint BHL en libérateur. Un comble !

Alors, il faut s’indigner, s’engager pour tenter, humblement, d’apporter sa petite pierre à l’édifice de la résistance. Il est dit que « si tu ne participes pas à la lutte, tu participes à la défaite ». Ce coup de gueule s’inscrit dans cette démarche. Je n’en ai pas l’habitude mais ça fait du bien. Et pour reprendre l’expression d’un sulfureux humoriste, j’ai envie de balancer à tous ces faussaires : “ah fermez-là !“ Physiquement et à tout jamais.

Ennasri Nabil, un indigné.

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