Mohamed Boudjedi a-t-il craint d'affronter ses juges, dans un prétoire resté incrédule face à sa ligne de défense plaidant l’intégrité ? Mercredi, en tout cas, le recteur multi-casquettes de la mosquée de Nanterre a brillé par son absence devant le tribunal correctionnel qui l’a condamné à dix-huit mois d’emprisonnement, dont douze avec sursis, pour « abus de confiance » et blanchiment de fraude fiscale ».
Plus précisément, le président de l’Association islamique des religieux de Nanterre passera six mois à l’ombre pour avoir eu les yeux plus gros que le ventre, en abusant le fisc ( 24 000 € n’ayant pas été déclarés), mais aussi ses fidèles dont les dons, s’élevant à près de 20 000 €, ont atterri directement dans sa poche et gonflé substantiellement son compte bancaire personnel.
Cette personnalité éminente, qui rayonnait dans la galaxie musulmane des Hauts-de-Seine, concentrant dans ses mains nombre de pouvoirs, est aussi punie par où elle a péché, en d’autres termes l’argent. Sa sentence est en effet assortie d’une lourde peine d’amende à hauteur de 50 000 €.
Mais le scandale qui l’éclabousse est loin d’avoir connu son épilogue judiciaire, puisqu’une autre affaire liée à la construction de la nouvelle mosquée pointe déjà le bout de son nez, qu’elle a fort délictueux. Des centaines de milliers d’euros versées à l’Airn pour financer le chantier se sont subrepticement volatilisées. L’enquête suit son cours.
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