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Le professeur émérite Mokhtar Nouiouat nous a quittés : une vie de djihad au service du savoir

        « L’homme ne vit pas que de pain. Si j’étais à la rue, affamé et démuni, je ne quémanderais pas un pain : je réclamerais la moitié d’un pain et un livre.» – Federico Garcia Lorca

La disparition attristante, début mai, du professeur émérite Mokhtar Nouiouat de l’université Badji-Mokhtar, à Annaba, est un deuil qui frappe le savoir dans le pays.

Je vais, en quelques phrases, décrire le sacerdoce de ce digne fils de l’Algérie, natif de la région d’El Hodna, patrie des poètes. Professeur émérite, Mokhtar Nouiouat était mon professeur d’arabe au lycée Md.-Kerouani (ex-Albertini), en 1957. A l’époque, nous choisissions tous, comme première langue vivante, l’arabe classique.

Mieux encore, nous choisissions l’arabe parlé, comme deuxième langue, pour bien assumer note arrimage culturel. Cette deuxième langue nous était enseignée par un autre «seigneur», M. Benmahmoud, qui inspirait du respect par sa vaste culture, sa compétence, sa rigueur et sa classe. C’était aussi un parfait bilingue.

Dans cette contribution, je vais tenter de restituer les haltes les plus importantes de cet Algérien résilient, après avoir connu toutes les peines, mais aussi toutes les joies de l’aumône généreuse du savoir.

L’université Badji-Mokhtar à Annaba, où le professeur Nouiouat marqua les esprits

Qui était Mokhtar Nouiouat ?

Né en 1930 à M’sila, il était le fils du penseur Moussa El Hamadi Nouiouat. Tout au long de son parcours riche et éclectique, il a beaucoup travaillé, réfléchi et produit. Un parcours semé d’embûches qu’il arriva à vaincre. Il était titulaire de plusieurs diplômes, dont celui des Hautes Etudes en sciences islamiques, une licence en littérature arabe obtenue en 1954 et un diplôme d’études supérieures en 1962.

Moktat Nouiouat sera professeur agrégé en 1963 et soutiendra un doctorat d’État en lettres et sciences humaines en 1981, à la Sorbonne Paris. Il occupa plusieurs postes, d’abord au lycée de Sétif jusqu’en 1962. Par un arrêté du 15 juillet 1963, le ministre de l’Education nationale le nomma professeur au lycée St-Augustin de Annaba (1). Il rejoindra, plus tard, l’université Badji-Mokhtar de Annaba, où il fit l’essentiel de sa carrière en tant que professeur titulaire.

Quelques fragments de sa riche production scientifique

En dehors de son enseignement long d’un demi-siècle, ce serait une gageure de cerner l’ensemble du travail de titan accompli par le professeur Nouiouat. Nous allons seulement effleurer le sommet de l’iceberg d’un gigantesque gisement de compétences.

Au cours de sa carrière bien remplie, il fit de la lutte contre l’ignorance le grand combat de sa vie. Grâce à son parfait bilinguisme, ses contributions en la matière furent précieuses. Il fut l’auteur prolifique de plusieurs publications.

Mokhtar Nouiouat fit ses humanités dans le plein sens du terme. C’est cette génération d’intellectuels qui aurait pu nous mettre sur une trajectoire d’ouverture sur l’universel, avec la rigueur scientifique et académique qui les caractérisait, loin de toute approximation. Ce qu’a tenté de faire Mostefa Lacheraf, lorsqu’il fut ministre de l’Education nationale.

Le professeur Nouiouat est peut-être l’un des derniers représentants, avec Lacheraf, de ces Algériens fins lettrés, qui passaient de l’arabe au français avec une grande aisance.

Tout en assurant ses enseignements, Mokhtar Nouiouat prépara un doctorat ès lettres ; Il a soutenu, en 1981, une thèse intitulée « L’inspiration shiite chez le poète Al-Sayyid Al-Himyari », sous la direction de Dominique Sourdel (1921-2014), université Paris-Sorbonne. Dominique Sourdel fut un éminent professeur d’histoire du monde arabe à l’université de Paris-Sorbonne, de 1953 à 1999.(2)

Le professeur Nouiouat condensa ensuite sa thèse sous forme de deux publications, intitulées : « Le problème de la précellence (Excellence au-dessus de toute comparaison. قوفت) dans les premiers temps de l’islam » chez le poète al-Sayyid al-Himyari dans la Revue des études islamiques, nº55-57, 1987-1989, pages 129-180 ; «La vie d’al-Sayyid al-Himyari, poète chiite du II/VIII siècle» Revue des études islamiques no. 48, 1, 1980, p. 51-98 (3)

Un exemple de rigueur

Digne représentant d’une Algérie de la rigueur et de la rationalité, le professeur Nouiouat s’imposait par son savoir et par ses silences, même vis-à-vis de ses collègues français pendant les années de plomb que nous avons vécues au lycée de Sétif. C’était un taiseux qui s’est distingué aussi par sa rigueur envers lui-même, ses élèves et ses étudiants. Toujours très élégant, il était intarissable quand il parlait de littérature et de poésie.

C’était un aristocrate de la langue arabe. Féru de poésie, il nous a enseigné non seulement le bon usage de l’arabe, mais aussi le bel usage à travers l’étude de poètes et d’écrivains. C’est à son contact que nous avons découvert al Mou’allakat, cette poésie pré-islamique et ses élégants poètes comme Antar Ibn Cheddad et  Samaouel, poète juif, qui faisaient l’éloge de l’honneur et de la dignité.

Nous ânonnions lamiyatou Samaouel, poème où chaque vers se termine par la lettre ellam et qui commence ainsi : «Idha el mar’ou lam yadnass mine louemi ‘rdhouhou, fakoulou ridaiin yartadihi djamilou.» (Si l’homme ne se souille pas de chose vile, tout haillon dont il se vêtira paraîtra beau). «Tou3ayyirouna ana kaliloun 3adidouna, fakoultou laha, ina el kirama kalilou» (Elle nous raille en nous disant vous êtes peu nombreux, je lui ai dit la dignité est difficile à atteindre).

Notre maître nous expliquait le sens de l’honneur en nous rapportant le fait que Samuel, ami de Antar ibn Cheddad, préféra sacrifier son fils plutôt que de dénoncer son ami. C’est ainsi que l’expression «aoufa min Samaouel» (plus fidèle que Samuel) est restée à travers les âges. C’est lui qui nous a donné la fierté de savoir que les écrivains et poètes français et européens se sont abreuvés sans reconnaissance. (Kalila oua Dimna fut plagiée par La Fontaine ; Dante, avec sa Divine Comédie, a « pillé » Abou al’ala al Maari avec sa fameuse Rissalat al ghofran.

Comme l’écrit aussi Lamine Bendaoud, potache et plus tard géologue, docteur en 3e cycle de géologie de l’École des mines de Paris, décrivant une journée ordinaire d’entrée des classes le matin : « Le professeur Mokhtar Nouiouat, éminent érudit en langue arabe, plus tard agrégé et docteur de la Sorbonne, déboule, tête baissée, pour se rendre à sa classe. Exigeant envers ses élèves comme envers lui-même, ce maître nous initia en fin de classe de seconde à composer des vers ! Pas moins.»(4)

Le professeur Nouiaouat était notre fierté. Je me souviens de ses colères lors de la remise des notes. Nous apostrophant sur notre inaptitude dans la conjugaison et la coordination : « Est-ce qu’on écrit en français je morche ou je mirche  à la place de je marche ?». De même quand nous devions faire une interro surprise, il nous demandait de prendre une double feuille unie, la plupart d’entre nous charcutaient leur cahier en extrayant une double feuille fendue au milieu, ce qui le mettait en colère. Une colère qu’il traduisait en faisant passer sa main à travers la fente !

La puissance du livre comme marqueur des «humanités»

On dit que quand une sommité du savoir disparaît, c’est une bibliothèque qui brûle. Rien n’est plus vrai, quelles que soient les civilisations !

Pour nous faire aimer la littérature, notre maître nous incitait à lire. Il pouvait citer aussi bien les classiques de la littérature française qu’Al-Mutanabbi, el Manfalouti ou encore Ahmed Chawki. En hommage à ses efforts, je veux restituer son état d’esprit concernant le livre en convoquant Federico Garcia Lorca, immense poète et dramaturge espagnol, mort à 36 ans, qui a décrit, en quelques phrase sublimes, son rapport à la nature : « Enfant j’ai vécu de plain-pied avec la nature. J’attribuais à chaque chose, meuble, objet, arbre, pierre, sa personnalité. Je conversais avec eux, et je les aimais ».

Il écrit à propos de sa sensibilité au livre : « Une bibliothèque, c’est une réunion de livres choisis et rassemblés, c’est une voix tonnant contre l’ignorance, une lueur pérenne face à l’obscurité. L’homme ne vit pas que de pain. Si j’étais à la rue, affamé et démuni, je ne quémanderais pas un pain : je réclamerais la moitié d’un pain, et un livre. Et je m’insurge ici sans nuance contre ceux qui ne parlent que de revendications économiques, sans évoquer jamais les revendications culturelles, qui sont celles que les peuples expriment à plus grands cris.»  (5)

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« Quand l’éminent écrivain russe Fiodor Dostoïevski, prisonnier en Sibérie, à l’écart du monde, confiné entre quatre murs et cerné par les plaines désolées de neige infinie, demandait secours dans ses lettres à sa lointaine famille, il disait seulement : ‘’Envoyez-moi des livres, des livres, beaucoup de livres, pour que mon âme ne succombe pas !’’ Il avait froid mais ne demandait pas de feu, il avait terriblement soif mais ne réclamait pas d’eau, il exigeait des livres, autant dire des horizons, autant dire des escaliers vers les sommets de l’esprit et du cœur. En effet, l’agonie physique, biologique, naturelle d’un corps par la faim, la soif ou le froid ne dure qu’un instant, un bref instant, tandis que l’agonie d’une âme insatisfaite dure ce que dure la vie.» (5)

À bien des égards, à sa façon, le professeur Nouiouat joua le même rôle que le regretté professeur Mostafa Lacheraf, celui de boussole et de repère au quotidien pour des générations entières de scientifiques algériens.

Pour la génération actuelle, qui a peut-être entendu parler de ce géant de la littérature, pétri d’humanité, le jeune Nouiouat des années trente et quarante devait se battre sur plusieurs fronts : celui de la misère – à cet égard, le livre de Mouloud Feraoun Le fils du pauvre peut s’appliquer, sans conteste, à la situation de tous les Algériens de cette époque qui, à leur façon, ont essayé de sortir de leur condition où les avait cantonnés le colonialisme.

Il devait aussi se battre pour redonner son lustre à la langue arabe, qui était tolérée à la marge et ghettoïsée avec un horaire hebdomadaire dérisoire. Il devait, de ce fait, se battre contre le pouvoir colonial pour pouvoir s’imposer brillamment et enseigner dans l’un des lycées les plus prestigieux d’alors, le lycée Albertini, appelé désormais lycée Mohamed-Kerouani, en mémoire d’un ancien élève qui mourut les armes à la main.(6)

La consécration tardive

En reconnaissance de son inestimable contribution en faveur de la langue arabe, un bel hommage lui a été rendu par le Conseil supérieur de la langue arabe, placé sous le haut patronage du président de la République, le 16 décembre 2014, à l’occasion de la Journée mondiale de la langue arabe.

Président d’honneur de la revue Synergies Algérie, Mohktar Nouiouat, le professeur émérite de l’université de Annaba, était rédacteur en chef de cette revue francophone dédiée à la recherche en sciences humaines et sociales, et particulièrement ouverte aux domaines des sciences du langage, de la littérature, de la didactique des langues et des cultures.

Le 24 mai 2017, la médaille de l’Ordre du mérite national au rang de «Ahid» fut décernée au professeur Mokhtar Nouiouat, docteur en littérature, en même temps qu’à d’autres personnalités. La cérémonie de remise des médailles a eu lieu à l’occasion de la Journée nationale de l’artiste. 47 personnalités, des femmes et des hommes de lettres, des artistes et des scientifiques, ont été honorées par le président de la République représenté par Abdelkader Bensalah, lors d’une cérémonie qui a eu lieu à l’Opéra d’Alger, en présence du Premier ministre de l’époque, Abdelmadjid Tebboune, et des membres du gouvernement.

La médaille de l’Ordre du mérite national au rang de «Ahid» a été décernée, à titre posthume, à 12 éminentes personnalités dont des artistes, des intellectuels et des hommes de lettres. Il s’agit également d’artistes et d’hommes de lettres en vie  dont le professeur Mokhtar Nouiouat, l’écrivain-romancier Rachid Boudjedra, l’artiste Fattouma Lemitti, dite Saloua, et la comédienne Khadidja Benaïda, dite Nouria.(7)

La “macdonalisation” de la culture responsable de la débâcle des “Humanités” 

Sans verser dans une nostalgie qui, d’une certaine façon, a tendance à embellir le passé, il faut bien convenir qu’il y a un délitement  planétaire des vraies valeurs, celles de la compétence, de l’humilité du travail bien fait, de la sueur ; en un mot, du mérite, loin de tout trafic et népotisme.

Quand on parle d’humanités, cela revêt la signification de celui qui a fait un parcours du combattant qui commence par les classiques. “Faire ses humanités” (studia humanitatis) est l’apprentissage par les lettres. Ce concept est  fondé sur la conviction que l’on devient soi-même, que l’on devient structuré par l’étude des grands textes du passé, notamment latin et grec, en les comprenant, en les imitant par soi-même. D’une façon inexorable, et quelle que soit la latitude, le libéralisme sans état d’âme et la mondialisation – ces véritables laminoirs des cultures dans le sens d’une macdonalisation – s’intéressent  plus au contenant et à ses techniques de masse qu’au contenu, en terme d’apport à la culture universelle

Trop souvent, les Gardiens du Temple, qui ont enseigné toute leur vie, s’en vont comme ils étaient venus. Il reste à évaluer si des reconnaissances ponctuelles sont des soldes de tout compte ou bien s’il faut inventer une façon de relire et ré-expliquer constamment l’apport de ces pionniers à cette jeunesse qui ne lit plus, qui est esclave de l’Internet, de Facebook et, nous dit-on, de ChatGPT !

A cet égard, ces nouveaux « ersatz de savoir » participent d’une déconstruction inexorable de toute une architecture des savoirs et de la culture.

Umberto Eco avait bien raison d’exprimer son malaise à ce propos, à travers des formules choc. En 2015, il a parlé d’« invasion des imbéciles » pour qualifier les réseaux sociaux : «Ils ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel.» (8)

Parti comme il a vécu

Décrire le parcours initiatique, voire le sacerdoce du professeur Nouiouat dans l’éducation et l’enseignement supérieur serait une gageure. Nous ne pouvons qu’exprimer notre propre chagrin devant la perte de cette éminence grise, dont le souvenir restera à jamais gravé dans la mémoire des dizaines de milliers d’Algériens qui furent ses élèves. Des Algériens qui l’ont connu et ont apprécié sa rigueur intellectuelle et morale, au point que chacun se sent, d’une certaine façon, un héritier.

Nous ne devons pas laisser mourir une seconde fois, par notre indifférence totale, des piliers aussi respectables du djihad contre l’ignorance. Un djihad qu’il faut éternellement recommencer, renouveler, car c’est, d’une certaine façon, le « grand djihad » sans m´as-tu-vu, le combat atemporel. La psychologie même de ceux qui choisissent le combat à mener perpétuellement contre l’ignorance, est un combat en solitaire, fait de la conviction qu’en définitive, c’est la seule façon pour un pays de préparer des générations futures bien structurées, qui apporteront une vraie valeur ajoutée à l’édification de la Nation.

Peut-être que le moment est propice à un sursaut et à un réveil de la conscience nationale, pour que, plus jamais, on n’oublie ces éminences scientifiques qui ont, chacune, marqué leur époque, et qui restent pour nous des phares dans cette nuit de l’intellect.

Nous devrons graduellement aller vers d’autres légitimités pour récompenser ceux qui, véritablement, ont servi la nation d’une façon désintéressée. La réhabilitation de l’Université et des «gardiens du temple» serait, à n’en point douter, un signe fort d’une nouvelle vision de société qui serait basée sur les critères essentiels que sont la morale et la compétence, seules ceintures de sécurité et seules défenses immunitaires pour le pays, quand la rente ne sera plus là.(7)

Cette génération de lutteurs de l’ombre nous a inculqué les valeurs fondamentales. Ils resteront des repères incontournables. Nous sommes redevables envers ces soldats de l’ombre, qui ont mis la formation d’hommes au cœur de leurs priorités.

Le regretté Mokhtar Nouiouat fut toujours en première ligne jusqu’au bout de sa vie. Je suis sûr de rencontrer le sentiment de respect de milliers d’Algériennes et d’Algériens qui ont eu comme maîtres ces lumières. Les pionniers Lacheraf, Aoudjehane Ouabdeselam et tant d’autres moudjahed (combattants) de la plume ont consacré leur vie à l’avènement, en vain, d’une Algérie du savoir. Nouiouat fut de ceux-là.

Reposez en paix, Monsieur le Professeur. Vos élèves se souviendront longtemps de votre prodigalité dans l’offre généreuse de savoir.

Professeur émérite Chems Eddine Chitour
École Polytechnique, Alger

Notes :

  1. https://gazettes.africa/archive/dz/1963/dz-government-gazette-dated-1963-07-30-no-52.pdf
    2. https://beluga.univ-grenoble-alpes.fr/discovery/fulldisplay
    3. https://www.calameo.com/read/00078159643a837d74a0e
    4.Lamine Bendaoud : Chronique. «D’anciens potaches racontent… leur lycée» p.59 Edit ; Association des anciens des lycées Mohamed-Kerouani et Malika-Gaïd de Sétif 2000
    5.Felix Landry : https://legrandcontinent.eu/fr/2019/01/05/la-moitie-dun-pain-et-un-livre/
    6. Chems Eddine Chitour https://www.lexpression.dz/chroniques/l-analyse-du-professeur-chitour/un-geant-tire-sa-reverence-41243
    7. https ://radioalgerie .dz /news /fr/article/20170608/114137.html
    8. https://www.slate.fr/story/114411/nouvelles-technologies-umberto-eco-faux-troll
    Article de référence Professeur émérite Chems Eddine Chitour https://www.lesoirdalgerie.com/contribution/le-professeur-emerite-mokhtar-nouiouat-nous-quitte-une-vie-de-djihad-au-service-du-savoir-98847 09-05-2023,
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