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Le procès politique d’un rappeur marocain contestataire

Toute la vérité, rien que la vérité, qu’elle éclate en paroles ou en musique, n’est pas bonne à dire sous les cieux marocains, et reste la voie royale vers la case prison… Mouad Belghouat, plus connu sous son nom d’artiste, Lhaqed (« l’enragé »), est un ouvrier qui a le rap protestataire dans la peau, sous la bannière du célèbre Mouvement du 20 février, dont il est un membre actif. Issu d’un quartier miséreux de Casablanca, ses chansons subversives, qui dénoncent la monarchie en place et la fortune colossale de Mohammed VI, ont vite conquis les cœurs, tout en s’attirant les foudres du pouvoir.

Si le chemin de la scène lui est familier, celui des tribunaux également, notamment du tribunal de première instance de Casablanca, où ce dernier comparaîtra le 16 avril prochain, après avoir été interpellé pour la deuxième fois, le 29 mars, par la Direction générale de la sûreté pour atteinte à l’image de l’institution.

Accusé d’avoir posté une chanson sur le Net qui égratigne le vernis de la police,  en fredonnant tout haut le secret de polichinelle que tout le monde dit tout bas, à savoir que « certains policiers sont corrompus », Lhaqed a reconnu les faits selon le procureur général, avant de quitter la salle d’audience en lançant un sonore « Vive le peuple ».

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Pour son avocat Larbi Chentoufi, il s’agit là d’un « procès politique », précisant à l’Associated Press que « Lhaqed est devant les juges pour ses opinions ». Les coups de matraques, qui ont dispersé les dizaines de manifestants venus le soutenir au tribunal pour demander sa libération, sont autant de coups assénés à l'illusoire liberté d’expression qui feint d'exister au Maroc.

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