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Le président Bouteflika renonce à briguer un cinquième mandat et annonce que l’élection présidentielle du 18 avril est reportée

La grande nouvelle vient de tomber : le président Bouteflika renonce à briguer un cinquième mandat et annonce que l’élection présidentielle du 18 avril est reportée.
En ce lundi 11 mars, le pouvoir algérien a fini par jeter l’éponge, au lendemain du retour sur ses terres d’un président incapable de gouverner, arrivé au soir de sa vie et devenu quasi fantomatique depuis l’AVC qui l’a frappé en 2013.
Cet abandon fébrilement espéré par tout un peuple debout, qui s’est dressé pacifiquement et la fleur au fusil contre une énième mascarade électorale, celle de trop, signe la capitulation d’un clan, jusqu’ici réputé indéboulonnable, mais aussi et surtout la victoire d’une extraordinaire révolte populaire, transgénérationnelle et transcendant tous les clivages stériles, ainsi que les classes sociales.
Avec le retrait d’Abdelaziz Bouteflika d’une course à l’élection suprême jouée d’avance, une nouvelle ère exaltante s’ouvre pour l’Algérie. Elle sera placée non plus sous le joug d’un pouvoir autoritaire totalement discrédité, mais sous le signe de l’instauration d’un véritable Etat de droit, à la faveur d’un scrutin présidentiel digne de ce nom.
Ce coup de théâtre a aussitôt entraîné la démission du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, comme l’a rapporté l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).
M.Ouyahia cède sa place à Nouredine Bedoui qui a occupé le poste de ministre de l’Intérieur dans le gouvernement précédent. Ramtane Lamamra, conseiller du Président pour les Affaires diplomatiques, devient vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a annoncé Ennahar TV.
En outre, une nouvelle Constitution devrait être soumise à un référendum en Algérie. Selon le communiqué officiel du président Bouteflika, le projet de la Constitution sera élaboré d’ici à la fin de l’année par la conférence nationale inclusive.

« Le projet de Constitution qui émanera de  la Conférence sera soumis à un référendum populaire. La Conférence nationale indépendante fixera souverainement la date de l’élection présidentielle à laquelle je ne serai en aucun cas candidat », est-il stipulé dans le communiqué.

Nous reviendrons très prochainement sur les conséquences du retrait d’Abdelaziz Bouteflika.
Lire notre dossier sur l’Algérie et les manifestations contre le 5e mandat
Voir également notre vidéo : Le régime algérien va-t-il bientôt s’écrouler?

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16 commentaires

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  1. Je n’ai pas de compétence pour apprécier la situation, mais je devine que ça pue l’enfumage. Il faut combien de temps pour écrire une nouvelle constitution? Qui en débattra? Où sont les leaders de l’opposition? Quand auront-ils le droit de s’exprimer? En attendant, le système reste en place pour une durée indéterminée. Un an? Plus?
    Notez quand même le fait que ce sont juste des remarques, car je connais mal le sujet.

  2. Les dernières évolutions montrent clairement qu’une nouvelle page de l’histoire de l’Algérie est en train de s’écrire.
    C’est le peuple Algérien, qui souhaite l’écrire,( qui d’autre le pourrait d’ailleurs), en retrouvant tous les éléments de sa souveraineté
    Beaucoup d’espoirs se font jour, mais accompagnés également de beaucoup de craintes.
    A commencer par la tentation totalitaire, qui inévitablement saisit un pouvoir acculé dans ses derniers retranchements, devenu illégitime, remis en cause par son peuple qui lui réclame (à juste titre) des comptes.
    Ce n’est pas un hasard, qu’un militaire soit sur le devant de la scène pour lire le texte élaboré par ceux qui tiennent les rènes du pays depuis plus de 30 ans.
    Ce n’est pas un hasard non, mais très certainement un symbole, porteur d’un message assez clair.
    L’ordre (le notre) ne peut et ne dois pas être menacé.
    La constitution nous en a confié la responsabilité, c’est notre mission, et nous avons les moyens de nous en acquitter.
    En attendant qu’une nouvelle constitution soit élaborée et votée, nous n’aurons pas d’autres choix pour le maintenir (l’ordre) que d’exercer nos responsabilités avec les moyens (militaires) dont nous disposons.
    Et c’est bien là que résident l’essentiel des craintes que j’évoquais précédemment , puisque et nous le savons tous, de la tentation totalitaire à la dictature,il n’y a qu’un pas, le risque est qu’ hélas, il soit vite franchi .
    Le peuple Algérien qui est dans la rue, fait preuve jusqu’à présent de beaucoup de mesure et de sagesse, car il semble bien être parfaitement conscient de la réalité de la situation, en ayant visiblement tirés beaucoup d’enseignements de ce que l’on a appelé ” les printemps arabes”.
    Le peuple Français, dont je fais partie, bien que je ne m’autorise pas à parler en son nom, n’a pas de conseil à donner au peuple Algérien, l’Etat Français encore moins, me semble-t-il.
    Aucun conseil, juste du soutien.
    Le soutien du peuple français est lié à l’amitié réciproque qui nous lie, mais il est également un devoir moral, à l’égard de ceux qui n’aspirent qu’aux rétablissement des droits les plus fondamentaux, que sont la Justice, la Liberté, le partage équitable des richesses de la nation, dans la concorde civile, consécutive au retour espéré d’une réelle démocratie.
    Le soutien de l’Etat Français, aussi important soit-il, est d’un autre ordre .
    Si la France n’a pas à se mêler des affaires intérieures de l’Algérie, elle peut néanmoins lui apporter une aide précieuse au plan international.
    Elle s’honorerait , de mon point de vue, en alertant la communauté internationale, sur les risques consécutifs aux dérives liberticides que font peser sur les citoyens Algériens, les tenant du pouvoir en place, (si par malheur elles se concrétisent) en les incitant à produire une mise en garde solennelle le plus rapidement possible.
    Cela ne peut avoir une grande influence dans l’immédiat j’en convient , mais néanmoins le symbole sera entendu et compris par tous, et finira par trouver toute son importance,ne serait-ce que dans l’esprit des opposants, pour qui toutes les marques de soutien et de reconnaissance sont autant d’éléments justifiant la légitimité de leur combat.
    Légitimité d’un combat que pour ma part je salue, et qui me conduit une nouvelle fois à assurer mes amis Algérien de mon amitié, de ma confiance dans leur détermination, du respect et de l’estime pour leur courage.
    Amitié à tous

  3. “Il est déjà mort!”
    Allez , je vais faire l’avocat du diable au risque d’être lynché par les oummanautes.
    Le président Bouteflika, n’a jamais été un dictateur et les tout jeunes qui ne le connaissent pas doivent le savoir.
    Je vais encore aller plus loin en choquant toujours, j’ai atteint un âge qui me permet de voir ce que d’autres personnes ne peuvent pas voir. J’accepterai d’être gouverné par le plus grand dictateur du monde si ce dernier garanti une certaine stabilité et calme du pays., et évitant la “fitna” ( guerre civile…..)car cette dernière si elle devrait arrivée sera mortelle pour tous les peuples.

  4. Le système a trouvé la solution pour arnaquer une fois de plus les algériens.
    Il ne se représentera pas, mais il reste président jusqu’à quand ? En théorie à partir 25.04.2019 il ne peut plus l’être.
    D’autre part annoncer le report des élections, ce n’est pas de son ressort, c’est le conseil constitutionnel qui peut prendre la décision.
    S’ils sont sincères, qu’ils commencent déjà par respecter les lois et la constitution, or c’est loin d’être le cas. C’est juste une manière pour gagner du temps et trouver une autre astuce.
    En conclusion, les algériens ne devraient pas arrêter de manifester et demander la démission de Bouteflika et le départ de tout son entourage familial, tous les mafieux avec. Ce n’est pas à eux de réorganiser l’Algérie, ils ont déjà fait trop de mal socialement et économiquement.
    Tout le monde parle d’une nouvelle constitution, que tout le monde commence déjà par respecter celle en cours ainsi que les institutions, les choses iront déjà beaucoup mieux.

  5. D’ après la rumeur, hier nous avions une momie et aujourd’hui on se coltine un cadavre. Faut dire qu’entre un cadavre et une momie il n’y a guère de différence sinon celle que lui prête le système. Bref.Les médias affirment mordicus que le feu ou pétillant présdent aurait annoncé son intention de ne pas se représenter tout en annonçant un report des éléctions. En terme moins pharisaïques, on appèlle cela un coup;d’état. Serions-nous en train de dire que ce seront une fois de plus les militaires qui assureront la vacance du pouvoir ? A tout un chacun de se faire sa propre idée.

  6. Bon les militaires ont obtenu un repit et remettent les elections a plus tard,une nouvelle constitution? elle sera ecrite par qui? et sera soumise au peuple dans un an peut-etre a moins que le petit peuple ne lache pas prise,j’ai entendu dire que les liberateurs de l’Algerie venaient du Maroc et la Tunisie et ne sont prets de lacher l’Algerie c’est eux qui ont sauve le pays (SIC)…n’importe quoi….

  7. Attention, on regarde souvent ce qu’on a envie de voir !
    Bouteflika renonce à se représenter, mais “dans l’urgence” de la situation, il reste président. Il n’y a même plus de date pour une nouvelle élection présidentielle.
    Le vrai pouvoir est entre les mains de l’armée et il n’y a pas d’opposition organisée tellement le FLN au pouvoir depuis 1962 y a veillé. Il faudrait pour cela lever toute censure de la liberté d’expression pour qu’une opposition puisse se constituer de façon crédible. Comme dans toute démocratie.
    On ne sait toujours pas ce qui va se passer.

  8. Fin de l’acte I. Face à l’indignation du peuple, le pouvoir ne pouvait plus ne pas reculer, surtout après les manifs monstres de la semaine dernière. Bravo les Algériens pour leur détermination digne et pacifique. Et bravo l’Algérie qui évite un affrontement stérile et destructeur. Pourquoi ne pas vous le dire ? On est content pour vous et soulagé…pour vous et pour nous aussi. Une Algérie à feu et à sang sur l’autre rive ? Le cauchemar pour tous.
    Un nouvel acte commence, car rien n’est joué. Le pouvoir peut être tenté de jouer la montre, de compter sur la lassitude et la démobilisation pour reprendre la main. Il a lâché du lest mais pas les manettes…
    Il va falloir à présent que la contestation s’organise pour aboutir à des résultats tangibles, qu’elle se trouve des représentants, qu’elle formule ses demandes. Il lui faut gagner la démocratie.
    Et pour ça, on recherche de nouveaux leaders…aussi du côté du pouvoir. Il y a peut-être mieux pour l’Algérie qu’une révolution par écroulement du pouvoir en place : une transition démocratique négociée. C’est sans doute moins glorieux mais à terme ça pourrait être plus efficace.
    Il faut miser sur la maturité algérienne. Laissons les Algériens agir. Mais ils ne sont pas seuls. On espère avec eux. Et le débat sera bien sûr en Algérie, mais aussi en France…

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