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Le mythe des « balles en caoutchouc » israéliennes

La police israélienne tire en fait sur les manifestants palestiniens des balles d’acier, recouvertes d’une pellicule de caoutchouc et capables d’infliger de graves blessures.

Durant le récent cycle de violences à Jérusalem-Est, la presse internationale a régulièrement évoqué le tir par la police israélienne de « balles en caoutchouc » à l’encontre des manifestants palestiniens. Le correspondant du « Monde » sur place est l’un des rares journalistes à rappeler qu’il s’agit en fait de « balles de métal cerné de caoutchouc ». Cette pellicule de caoutchouc, dont la finesse peut être observée sur la photo ci-dessus, amortit à l’évidence l’impact du projectile. Mais, en cas de tir en pleine tête, les blessures peuvent être irréversibles, voire mortelles. C’est pourquoi il est important de démonter le mythe des « balles en caoutchouc » qu’utilisent les forces de sécurité israéliennes à Jérusalem-Est, alors que les balles réelles sont plutôt employées dans le reste des territoires palestiniens occupés.

UN MYTHE DANS LE MYTHE 

Le mythe des « balles en caoutchouc » et de la retenue qui est censée les accompagner est inséparable du mythe d’une Jérusalem-Est qui serait pleinement partie d’Israël. La Ville sainte était divisée par une « ligne verte » de cessez-le-feu, de 1948 à 1967, entre une partie occidentale intégrée à Israël et une partie orientale, avec la vieille ville et ses lieux saints des trois monothéismes, annexée par la Jordanie. Dès juin 1967, Israël a procédé à l’annexion de fait de Jérusalem-Est, au nom de « l’unification administrative » d’une municipalité désormais compétente pour l’ensemble de la ville. Cette annexion a été officialisée, en juillet 1980, par une « loi fondamentale », à valeur constitutionnelle, votée par 69 des 120 députés de la Knesset. Le Conseil de sécurité de l’ONU a alors qualifié cette loi de « nulle et non avenue », déniant à Israël le droit de modifier unilatéralement le statut de ce territoire arabe occupé.

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Les Etats-Unis se sont tenus à ce consensus international, jusqu’à la décision de Donald Trump, en décembre 2017, de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et, en mai 2018, d’y déplacer l’ambassade des Etats-Unis. Seuls le Guatemala et le Kossovo ont à ce jour installé leur ambassade à Jérusalem, tous les autres Etats ayant conservé leur ambassade à Tel-Aviv. Le mythe de la Jérusalem « réunifiée » vole en outre en éclats à chaque crise israélo-palestinienne, qui voit la « ligne verte » réapparaître entre, d’une part, Jérusalem-Ouest et ses 365.000 Israéliens et, d’autre part, Jérusalem-Est où 220.000 Israéliens font face à 350.000 Palestiniens. Du point de vue du droit international, ces résidents israéliens de Jérusalem-Est sont des colons au même titre que les 440.000 colons de Cisjordanie, ces deux territoires palestiniens étant occupés depuis 1967. Les Palestiniens de Jérusalem-Est n’ont d’ailleurs pas la nationalité israélienne et ne peuvent participer qu’aux élections municipales, qu’ils boycottent largement pour ne pas légitimer le fait accompli de l’occupation.

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